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Le syndrome « Alexandre le Bienheureux »

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super Le syndrome « Alexandre le Bienheureux »

Message par Invité Dim 18 Sep - 8:33

Les grands coupables de la panne électrique


CHRONIQUE. Par quelle « distraction », par quel aveuglement a-t-on laissé dépérir notre industrie nucléaire, qu’on nous enviait tant ?


On n'en revient pas. Nous entendre dire que la France peut ou va connaître une pénurie d'électricité, que le kilowattheure atteint le prix du caviar, qu'il faut s'attendre à des coupures de courant malgré les efforts de sobriété que nous pourrions faire. On n'en revient pas, nous qui nous croyions dans ce domaine les cadors de l'Europe, armés de la plus puissante armada de réacteurs nucléaires. Notre électricité n'était pas chère et décarbonnée, le top ! On nous l'enviait.
On n'a pas fini de se demander comment on en est arrivé là. Des éléments inattendus ont, certes, envenimé les choses. La guerre en Ukraine a bouleversé le marché de l'énergie, la découverte d'une fâcheuse corrosion sur certains tuyaux de certaines centrales a conduit à leur arrêt, l'exceptionnelle sécheresse a mis les barrages hydroélectriques au régime sec, les ennuis à répétition de l'EPR de Flamanville, tout cela s'ajoutant au grand carénage, neutralisant d'autres centrales.

Sur le banc des suspects



Un cercle vicieux, certes, mais un peu court pour tout justifier. Des décisions n'ont pas été prises ou ont été mauvaises. Le procès politique des responsables est ouvert avant même qu'à l'initiative des LR une commission d'enquête parlementaire sur « la souveraineté énergétique », à laquelle Nicolas Sarkozy se dit prêt à collaborer, ne vienne décortiquer les retards, les manques, les aveuglements et autres changements de cap de nos gouvernants, passés et présents. Emmanuel Macron n'en sera pas quitte, lui qui a fermé Fessenheim et prévu de baisser le nombre des réacteurs nucléaires existants avant de se raviser et de relancer la construction de plusieurs centrales. Il ne sera pas seul sur le banc des suspects.






Comment un grand pays bardé d'intelligents et d'experts en tout genre peut-il se rendre coupable d'un aveuglement ? Passer sans le voir à côté de l'essentiel ? Réagir trop tard ? Nicolas Dufourcq, le patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, se pose ces questions à un autre propos, sur une autre époque : l'incroyable désindustrialisation de la France qui, en vingt ans, de 1995 à 2015, a perdu la moitié de ses usines et le tiers de ses emplois industriels. Une hécatombe unique en Europe.




Le syndrome « Alexandre le Bienheureux »



Alors, l'industrie est proprement bannie de notre territoire. Les usines, on les construit à l'étranger. Pourquoi ce suicide collectif de longue durée, si mortifère en emplois et si coûteux en malheurs ? « On a été distrait par notre imaginaire », répond Dufourcq dans son livre (chez Odile Jacob). On ne veut pas voir le réel. Ne pas savoir comment fonctionne un État-providence. Ne pas apprendre ce que sont les sociétés contemporaines hyper complexes. Toutes choses tellement ennuyeuses. On gomme ce qui dérange, en l'occurrence l'arrivée de la Chine sur le marché mondial. Et on rêve : à une société de services, à l'avènement des 35 heures… Le syndrome « Alexandre le Bienheureux ».
Par quoi avons-nous été « distraits » pour laisser végéter notre parc nucléaire ? Par quel imaginaire toxique nous empêchant de voir loin et d'anticiper des investissements considérables ? C'est en fait une idéologie qui a pris largement le pouvoir sur nos esprits. L'écologie a gagné cette bataille mentale. C'est sans doute heureux sur de nombreux terrains : le réchauffement climatique, la biodiversité, le plastique, l'eau… C'est désastreux sur le terrain du nucléaire civil.






Les Verts, volontiers adeptes de la décroissance et jouant aveuglément sur la peur, ont fait de l'atome le diable et des énergies non pilotables (solaire, éolien) la solution. Ils ont condamné la seule énergie non fossile et décarbonnée, celle qui devait faire notre atout national.


Ils n'ont, certes, pas eu le poids tragique de leurs collègues allemands, qui ont conduit Merkel à l'abandon pur et simple du nucléaire, mais ils ont contaminé partis politiques et gouvernants successifs. Il fallait complaire à l'électorat vert. Il fallait draguer telle de ses figures médiatiques et si possible s'acoquiner avec elle. Il fallait se faire pardonner le désintérêt historique des partis traditionnels pour l'environnement.
Le prix à payer était le nucléaire. On le paie.

Invité
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