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l'Australie devient une puissance nucléaire

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Message par Le K Keltys Lun 20 Sep - 13:23

L’Australie vient d’annoncer l’annulation du contrat de 56 milliards d’euros avec la France pour l'acquisition de 12 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle (diesel-électrique). En remplacement, elle va conclure un accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni afin d’obtenir des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. Deux éléments de réflexion pour changer un peu des analyses des conséquences géopolitiques de cette décision.

Ce coup bas des Etats-Unis, qui ont démarché un pays avec lequel la France avait signé un contrat en 2016, ainsi que de l’Australie illustre un élément fondamental des relations internationales : en géopolitique, les amitiés entre Etats n’existent pas. Chaque pays défend ses intérêts, et aucun ne défend les intérêts des autres par « sympathie ». Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’une constatation de la façon dont, de fait, les interactions entre Etats fonctionnent. Bien entendu, certains États ont des intérêts en commun. Et selon l’histoire, la culture, la proximité géographique, la religion et les instances internationales dans lesquelles ils se retrouvent, ces intérêts peuvent être plus ou moins nombreux et plus ou moins profonds. Mais il faut toujours rester lucide, et en particulier vis-à-vis des pays dont on a tendance à se méfier le moins car vus comme "alliés" (ils peuvent l'être sur certains plans, mais jamais sur tous).

Le choix par l'Australie d'une propulsion nucléaire constitue un tournant radical par rapport à la politique passée du pays. Et à partir du moment où le pays accepte d'avoir des réacteurs nucléaires à vocation militaire (propulsion) sur son territoire, il n'a plus aucune raison de ne pas vouloir de réacteurs civils. Surtout que l'Australie est la 3e productrice d'uranium au monde et qu'elle tire parallèlement 80% de son électricité de combustibles fossiles (60% charbon et 20% gaz fossile). Au-delà de cette bien mauvaise nouvelle pour la France, on peut donc espérer que cette décision du gouvernement australien conduise le pays à accélérer ses efforts de décarbonation en développant le nucléaire civil en plus de l'éolien et du solaire.


Maxence Cordiez
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Message par Invité Lun 20 Sep - 13:38

Le K Keltys a écrit:L’Australie vient d’annoncer l’annulation du contrat de 56 milliards d’euros avec la France pour l'acquisition de 12 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle (diesel-électrique). En remplacement, elle va conclure un accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni afin d’obtenir des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. Deux éléments de réflexion pour changer un peu des analyses des conséquences géopolitiques de cette décision.

Ce coup bas des Etats-Unis, qui ont démarché un pays avec lequel la France avait signé un contrat en 2016, ainsi que de l’Australie illustre un élément fondamental des relations internationales : en géopolitique, les amitiés entre Etats n’existent pas. Chaque pays défend ses intérêts, et aucun ne défend les intérêts des autres par « sympathie ». Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’une constatation de la façon dont, de fait, les interactions entre Etats fonctionnent. Bien entendu, certains États ont des intérêts en commun. Et selon l’histoire, la culture, la proximité géographique, la religion et les instances internationales dans lesquelles ils se retrouvent, ces intérêts peuvent être plus ou moins nombreux et plus ou moins profonds. Mais il faut toujours rester lucide, et en particulier vis-à-vis des pays dont on a tendance à se méfier le moins car vus comme "alliés" (ils peuvent l'être sur certains plans, mais jamais sur tous).

Le choix par l'Australie d'une propulsion nucléaire constitue un tournant radical par rapport à la politique passée du pays. Et à partir du moment où le pays accepte d'avoir des réacteurs nucléaires à vocation militaire (propulsion) sur son territoire, il n'a plus aucune raison de ne pas vouloir de réacteurs civils. Surtout que l'Australie est la 3e productrice d'uranium au monde et qu'elle tire parallèlement 80% de son électricité de combustibles fossiles (60% charbon et 20% gaz fossile). Au-delà de cette bien mauvaise nouvelle pour la France, on peut donc espérer que cette décision du gouvernement australien conduise le pays à accélérer ses efforts de décarbonation en développant le nucléaire civil en plus de l'éolien et du solaire.


Maxence Cordiez
J'ai entendu qu'ils auraient cdé des trains à Alstom:300 millions d'€: ça ne fait pas le compte, alors il pourraient cder une dizaine d'EPR et on redevient copain:D

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Message par Diviciac Lun 20 Sep - 14:08

N'Magicfly a écrit:
Le K Keltys a écrit:L’Australie vient d’annoncer l’annulation du contrat de 56 milliards d’euros avec la France pour l'acquisition de 12 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle (diesel-électrique). En remplacement, elle va conclure un accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni afin d’obtenir des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. Deux éléments de réflexion pour changer un peu des analyses des conséquences géopolitiques de cette décision.

Ce coup bas des Etats-Unis, qui ont démarché un pays avec lequel la France avait signé un contrat en 2016, ainsi que de l’Australie illustre un élément fondamental des relations internationales : en géopolitique, les amitiés entre Etats n’existent pas. Chaque pays défend ses intérêts, et aucun ne défend les intérêts des autres par « sympathie ». Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’une constatation de la façon dont, de fait, les interactions entre Etats fonctionnent. Bien entendu, certains États ont des intérêts en commun. Et selon l’histoire, la culture, la proximité géographique, la religion et les instances internationales dans lesquelles ils se retrouvent, ces intérêts peuvent être plus ou moins nombreux et plus ou moins profonds. Mais il faut toujours rester lucide, et en particulier vis-à-vis des pays dont on a tendance à se méfier le moins car vus comme "alliés" (ils peuvent l'être sur certains plans, mais jamais sur tous).

Le choix par l'Australie d'une propulsion nucléaire constitue un tournant radical par rapport à la politique passée du pays. Et à partir du moment où le pays accepte d'avoir des réacteurs nucléaires à vocation militaire (propulsion) sur son territoire, il n'a plus aucune raison de ne pas vouloir de réacteurs civils. Surtout que l'Australie est la 3e productrice d'uranium au monde et qu'elle tire parallèlement 80% de son électricité de combustibles fossiles (60% charbon et 20% gaz fossile). Au-delà de cette bien mauvaise nouvelle pour la France, on peut donc espérer que cette décision du gouvernement australien conduise le pays à accélérer ses efforts de décarbonation en développant le nucléaire civil en plus de l'éolien et du solaire.


Maxence Cordiez
J'ai entendu qu'ils auraient cdé des trains à Alstom:300 millions d'€: ça ne fait pas le compte, alors il pourraient cder une dizaine d'EPR et on redevient copain:D


Pas au tarif actuel !  : l'achat de trois EPR foireux suffirait amplement à compenser le manque à gagner des sous-marins . 

"Lancée en 2006, la construction à Flamanville du premier réacteur français de troisième génération a multiplié les déboires. Il devrait démarrer fin 2022, soit avec au moins dix ans de retard sur le calendrier initial. L’EPR était censé être connecté au réseau en 2012 et coûter 3,3 milliards d’euros. En réalité, il devrait coûter, selon EDF, 12,4 milliards d’euros. La Cour des comptes, elle, estime que la facture totale serait plutôt de 19,1 milliards d’euros." 



Je ne suis pas sûr que l'Australie n'ait pas encore  " de profondes et sérieuses réserves " Very Happy  sur cette acquisition.  
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Message par Invité Lun 20 Sep - 14:51

Voici un article intéressant et qui tient debout


Crise des sous-marins : voici pourquoi l'Australie a choisi de renoncer au contrat français


En renonçant au contrat de sous-marins avec la France, le gouvernement australien a décidé que la meilleure option pour le pays était d'accélérer la production d'une plate-forme de sous-marins à propulsion nucléaire plus performante avec les États-Unis et le Royaume-Uni. L'Australie sera ainsi plus étroitement intégrée dans l'orbite américaine. Technologiquement et militairement, cela signifie que si les États-Unis entrent en conflit dans la région indopacifique, il sera beaucoup plus difficile pour les Australiens de ne pas être directement et presque automatiquement impliqués. C'est aussi un élément positif en termes de dissuasion face à la Chine. Sur les prochaines années, le nouvel accord renforcera le pouvoir de dissuasion qu'a l'Australie face à Pékin.
Les stratèges et les dirigeants chinois devront prendre en compte les risques accrus et seront sans doute moins enclins à décider de se lancer dans des actions hostiles. Les enjeux seraient trop élevés et les perspectives de succès trop faibles.


Sous-marins nucléaires ou conventionnels : quelle différence?

Ces dernières années, le gouvernement australien et son ministère de la Défense ont davantage mis l'accent sur les capacités militaires à plus longue portée, notamment avec la Defence Strategic Update de 2020.


Ce plan inclut l'acquisition de missiles ainsi que de capacités spatiales et cybernétiques. Les sous-marins à propulsion nucléaire s'inscrivent dans ce cadre, bien au-delà des capacités navales australiennes existantes.
L'avantage des sous-marins nucléaires est qu'ils n'ont pas besoin de remonter à la surface et peuvent rester immergés, donc furtifs, plus longtemps. À l'inverse, les sous-marins à propulsion conventionnelle (diesel-électrique) doivent faire surface régulièrement, s'exposant alors à la détection. Ils disposent donc d'une portée furtive bien moindre.
Le nouvel accord va potentiellement transformer les capacités de la défense australienne, lui permettant de déployer ses sous-marins sur des distances bien plus importantes. Par ailleurs, l'Australie sera bien mieux intégrée avec les forces américaines et britanniques.
C'était évidemment moins le cas concernant l'accord précédent, de 90 milliards de dollars australiens (environ 56 milliards d'euros), signé avec la société française DCNS pour construire jusqu'à douze sous-marins.
L'ironie est que la France disposait de la propulsion nucléaire dans ses sous-marins Barracuda ; et si l'Australie avait opté pour cette option lors de la signature de l'accord en 2016, les Français auraient pu dire : "D'accord, nous allons reproduire notre technologie et vous la donner." Dans ce cas, l'Australie serait sans doute sur le point de se faire livrer son premier sous-marin nucléaire.
Mais les Australiens ont demandé une propulsion conventionnelle, ce qui a retardé le programme français et donne désormais à la France une bonne raison d'être irritée par ce nouvel accord.
La question est de savoir quand les sous-marins américano-britanniques seront opérationnels, car les sous-marins français étaient loin d'être prêts.
Le nouvel accord permet potentiellement à l'Australie de louer des sous-marins britanniques et/ou américains, de manière temporaire, afin de développer l'expertise australienne en matière de propulsion nucléaire. Au minimum, on peut s'attendre à voir des équipages australiens à bord, aux côtés des Américains ou des Britanniques, pour développer leurs connaissances.


Lire aussi - EXCLUSIF. L'ex-directeur du renseignement militaire Christophe Gomart au JDD : "L'Amérique reste notre allié"


Mais pour le moment, l'Australie n'a pas la capacité d'exploiter et de maintenir des sous-marins nucléaires. Elle ne dispose pas de l'infrastructure nécessaire.
Cela signifie que le pays va soit devoir dépenser d'immenses sommes d'argent pour mettre en place cette infrastructure, soit sous-traiter cette mission au Royaume-Uni ou aux États-Unis, ce qui le soumettra à leur dynamique politique intérieure et le rendra redevable.


Quand est-ce que ça a mal tourné?

L'Australie a fait des erreurs dans la gestion de sa future capacité sous-marine ces quinze dernières années. Elle aurait dû prendre une décision sur la conception d'un nouveau sous-marin il y a longtemps – avec un programme de développement réaliste – et s'y tenir.
Ainsi, elle a refusé d'autres options, notamment une mise à niveau de son sous-marin actuel de classe Collins, pour une version plus récente, plus élégante et plus performante.
À la place, le pays a opté pour une conception radicalement nouvelle, que même les Français n'avaient jamais construite auparavant. Tout ce qui fait appel à une technologie de pointe est susceptible d'entraîner des retards et des dépassements de coûts. Et c'est exactement ce à quoi l'Australie a été confrontée.
Entre-temps les tensions sont montées dans la région et la nécessité d'acquérir de nouveaux sous-marins performants est devenue d'autant plus pressante et importante.
La combinaison de ces facteurs a conduit à une réévaluation rigoureuse des décisions antérieures jugées un peu trop hâtives en ce qui concerne les besoins australiens futurs en matière de sous-marins.
 
Il est d'ailleurs intéressant de noter que la décision australienne d'opter pour une plate-forme technologique fiable, connue, mieux intégrée aux systèmes américains et, avec un peu de chance, opérationnelle beaucoup plus rapidement, semble susciter une large approbation au sein des cercles de l'industrie de la défense du pays.


Quels impacts sur l'industrie de la défense australienne?

Les détails restent vagues, mais il semble que le plan initial consiste à sous-traiter le développement des sous-marins aux États-Unis ou au Royaume-Uni.
Mais si l'Australie doit être autonome, ce dont le gouvernement semble reconnaître la nécessité, une grande partie de cette technologie devra être transférée sur place – au moins pour permettre la maintenance.
De nombreux aspects de la construction de ces sous-marins ne sont pas directement liés à des connaissances spécifiques des secrets de la propulsion nucléaire. Une partie considérable du travail pourrait donc être effectuée en Australie. Mais cela entraînera des retards et des coûts supplémentaires.
La situation régionale est plus turbulente que jamais et la perspective que l'alliance américaine vienne à la rescousse l'est aussi. L'ironie est que, afin d'être plus autonome, il est nécessaire pour l'Australie de mettre les bouchées doubles pour intégrer la technologie et les compétences américaines. Les Américains sont les leaders mondiaux dans ce domaine et ils ont la capacité industrielle de fournir rapidement les équipements.
Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, est allé à Washington pour persuader les États-Unis de partager leur technologie. L'arrangement AUKUS prévoit de développer une base industrielle technologique et des lignes d'approvisionnement – cela signifie que les États-Unis et le Royaume-Uni semblent convaincus de la capacité de l'Australie à soutenir ces engagements.


Comment la Chine va-t-elle réagir?

La question est fondamentale : cet accord accroît-il la sécurité de l'Australie? Il ne fait aucun doute que le pays subira des critiques virulentes et acerbes de Pékin, qui verra les récents développements d'un très mauvais œil.
Mais la rhétorique chinoise ne doit pas être prise au pied de la lettre. Elle est en grande partie tournée vers ses propres citoyens. Il s'agit pour la Chine d'influencer et de façonner l'opinion d'une manière qui soit conforme à ce qu'elle perçoit comme étant ses intérêts.
Ces dernières années, à l'image de son renforcement militaire, la Chine s'est radicalisée dans sa rhétorique mais la plupart des experts en sécurité affirment qu'il s'agit surtout d'intimider des adversaires potentiels afin qu'ils fassent marche arrière.
Alors, une coalition AUKUS plus performante, avec l'Australie au milieu, dissuade-t-elle ou agace-t-elle encore plus la Chine?
Il y a, en Australie, un consensus croissant sur le fait que le pays doit faire davantage pour dissuader les actions chinoises dans la région. Or, la dissuasion exige des capacités crédibles. Cette nouvelle alliance est cohérente avec ce raisonnement.
Le pays a décidé de mettre ses œufs dans le panier de la sécurité américaine depuis 70 ans – et cette nouvelle coalition va dans ce sens. L'espoir est que la collaboration avec le Royaume-Uni et les États-Unis améliorera la capacité de l'Australie à se défendre.
Mais les sous-marins ne sont vraiment utiles que si vous envisagez de devoir les utiliser. Tant que ce n'est pas le cas, une diplomatie habile et un engagement régional sont essentiels. Le Livre blanc de la politique étrangère australienne de 2017 parlait d'investir dans les liens de sécurité régionale. Pour que ce changement de politique améliore la sécurité du pays, il doit être associé à des efforts beaucoup plus importants visant à renforcer la sécurité et la stabilité aux côtés des voisins de l'Australie en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique.

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Message par crachetonvenin4 Mar 21 Sep - 11:03

La France et son Armée en extérieur ...!
Avec l'Elysée derrière ...!

Bien des terrains d'opérations diverses avec des résultats la plupart du temps mitigés et en demi-teinte ... voire toujours.

La France vivrait-elle mieux avec toute son Armée sur son propre territoire uniquement plutôt que de voir ses "troupes d'élites" rouler ses mécaniques sur du plus faible ailleurs mais trop gros quand même ?
Et si le plus faible changeait de tactique et décidait de porter le fer directement à Paris peut-être et par exemple avec ce bilan français militaire peu engageant sauf pour Manu ?

Very Happy
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Message par Antichrist Mar 21 Sep - 21:30

Le K Keltys a écrit:L’Australie vient d’annoncer l’annulation du contrat de 56 milliards d’euros avec la France pour l'acquisition de 12 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle (diesel-électrique). En remplacement, elle va conclure un accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni afin d’obtenir des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. Deux éléments de réflexion pour changer un peu des analyses des conséquences géopolitiques de cette décision.

Ce coup bas des Etats-Unis, qui ont démarché un pays avec lequel la France avait signé un contrat en 2016, ainsi que de l’Australie illustre un élément fondamental des relations internationales : en géopolitique, les amitiés entre Etats n’existent pas. Chaque pays défend ses intérêts, et aucun ne défend les intérêts des autres par « sympathie ». Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’une constatation de la façon dont, de fait, les interactions entre Etats fonctionnent. Bien entendu, certains États ont des intérêts en commun. Et selon l’histoire, la culture, la proximité géographique, la religion et les instances internationales dans lesquelles ils se retrouvent, ces intérêts peuvent être plus ou moins nombreux et plus ou moins profonds. Mais il faut toujours rester lucide, et en particulier vis-à-vis des pays dont on a tendance à se méfier le moins car vus comme "alliés" (ils peuvent l'être sur certains plans, mais jamais sur tous).

Le choix par l'Australie d'une propulsion nucléaire constitue un tournant radical par rapport à la politique passée du pays. Et à partir du moment où le pays accepte d'avoir des réacteurs nucléaires à vocation militaire (propulsion) sur son territoire, il n'a plus aucune raison de ne pas vouloir de réacteurs civils. Surtout que l'Australie est la 3e productrice d'uranium au monde et qu'elle tire parallèlement 80% de son électricité de combustibles fossiles (60% charbon et 20% gaz fossile). Au-delà de cette bien mauvaise nouvelle pour la France, on peut donc espérer que cette décision du gouvernement australien conduise le pays à accélérer ses efforts de décarbonation en développant le nucléaire civil en plus de l'éolien et du solaire.


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l'australie possaidait deja au moins de 3 centre de recherche nucleaire...avec des reacteurs de recherche actif.

https://www.iaea.org/sites/default/files/49104795255_fr.pdf
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Message par Le K Keltys Mer 22 Sep - 16:35

Antichrist a écrit:
Le K Keltys a écrit:L’Australie vient d’annoncer l’annulation du contrat de 56 milliards d’euros avec la France pour l'acquisition de 12 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle (diesel-électrique). En remplacement, elle va conclure un accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni afin d’obtenir des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. Deux éléments de réflexion pour changer un peu des analyses des conséquences géopolitiques de cette décision.

Ce coup bas des Etats-Unis, qui ont démarché un pays avec lequel la France avait signé un contrat en 2016, ainsi que de l’Australie illustre un élément fondamental des relations internationales : en géopolitique, les amitiés entre Etats n’existent pas. Chaque pays défend ses intérêts, et aucun ne défend les intérêts des autres par « sympathie ». Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais d’une constatation de la façon dont, de fait, les interactions entre Etats fonctionnent. Bien entendu, certains États ont des intérêts en commun. Et selon l’histoire, la culture, la proximité géographique, la religion et les instances internationales dans lesquelles ils se retrouvent, ces intérêts peuvent être plus ou moins nombreux et plus ou moins profonds. Mais il faut toujours rester lucide, et en particulier vis-à-vis des pays dont on a tendance à se méfier le moins car vus comme "alliés" (ils peuvent l'être sur certains plans, mais jamais sur tous).

Le choix par l'Australie d'une propulsion nucléaire constitue un tournant radical par rapport à la politique passée du pays. Et à partir du moment où le pays accepte d'avoir des réacteurs nucléaires à vocation militaire (propulsion) sur son territoire, il n'a plus aucune raison de ne pas vouloir de réacteurs civils. Surtout que l'Australie est la 3e productrice d'uranium au monde et qu'elle tire parallèlement 80% de son électricité de combustibles fossiles (60% charbon et 20% gaz fossile). Au-delà de cette bien mauvaise nouvelle pour la France, on peut donc espérer que cette décision du gouvernement australien conduise le pays à accélérer ses efforts de décarbonation en développant le nucléaire civil en plus de l'éolien et du solaire.


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l'australie possaidait deja au moins de 3 centre de recherche nucleaire...avec des reacteurs de recherche actif.

https://www.iaea.org/sites/default/files/49104795255_fr.pdf
J'aurais du rajouter militaire


Sinon, les Biden s'est bien torché avec le traité de non prolifération des armes nucléaires, même Trump n'avais pas osé....
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Message par Invité Mer 22 Sep - 16:51

Deux articles ci-dessous montre bien qu'on a le droit d'être en colère. Si je comprends bien c'est une bagarre entre l'opposition et le gouv. actuel d'Australie réglé sur notre dos.

Crise des sous-marins : un ancien premier ministre australien dénonce l'"extraordinaire débâcle" provoquée par l'Australie


Une semaine après le début de la crise diplomatique entre le France et l'Australie du fait de l'annulation d'une commande de sous-marins, un ancien premier ministre australien prend la parole.


"Une décision profondément discutable", c'est ainsi que Kevin Rudd, ancien premier ministre australien, qualifie l'annulation d'achat de sous-marins français par le gouvernement australien.
Dans -[ios]]une tribune publiée dans le quotidien Le Monde (article payant), l'homme politique estime "avoir la responsabilité de faire clairement entendre [s]on point de vue sur cette extraordinaire débâcle que vient de provoquer le gouvernement australien". 
Selon lui, en prenant cette décision l'Australie "viole l'esprit et la lettre du partenariat stratégique adopté par la France et l'Australie en 2012". De même qu'elle "a commis l'erreur de ne pas laisser à la France la possibilité de lui soumettre une autre offre", une fois avoir décidé de changer sa commande. 

Trois erreurs


L'ancien premier ministre souligne ce qui, d'après lui, représente "trois erreurs" de la part du gouvernement australien : l'annulation de cette commande est une "violation" de la déclaration conjointe aux deux pays, le fait de ne pas informer le partenaire du contrat d'un souhait de modifier ce dernier représente "une tromperie", selon l'homme politique.
Et enfin, Kevin Rudd s'interroge : "si le premier ministre avait véritablement jugé nécessaire de réviser pour des raisons techniques les choix faits précédemment, alors pourquoi n'a-t-il pas lancé un nouvel appel d'offres à destination de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ?"
Quoi qu'il en soit, Kevin Rudd estime que le contrat conclu initialement entre les deux pays "n'est pas qu'un accord commercial. Il s'inscrit [un] cadre officiel plus large". L'ancien premier ministre considère que cette décision "aggrave encore un peu plus les tensions stratégiques en Asie du Sud-Est, région où la Chine a déjà remporté de grandes victoires sur les plans de l'économie et des relations internationales".





°°°°°°°°°°°°°°


Crise des sous-marins : après la colère, la réplique de la France à l'Australie




Le porte-parole du ministère des Armées affirme que l'Australie se montrait "satisfaite" des capacités des sous-marins français, le jour même où le contrat était rompu au profit des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.






Une "mise au point", selon les mots de la ministre des Armées, Florence Parly. Alors que les tensions entre Paris, Canberra et Washington ne faiblissent pas, la France réplique aux accusations de l'Australie, après la rupture du "contrat du siècle." Dans une série de messages postés sur Twitter, ce mardi, le porte-parole des Armées Hervé Grandjean a tenu à apporter une autre version que celle délivrée par les autorités australiennes. "La sécurité des Australiens et la performance de nos industriels valent mieux que les affirmations péremptoires", a-t-il introduit.






Par la voix du porte-parole, la France critique le revirement des autorités australiennes. Le 15 septembre, soit le même jour de l'annonce de la rupture du contrat prévoyant la livraison de douze sous-marins, les Australiens "ont écrit à la France pour dire qu'ils étaient satisfaits des performances atteignables par le sous-marin et par le déroulement du programme", a ainsi déclaré Hervé Grandjean. Selon le ministère, l'Australie "excluait" dès 2009 d'avoir recours à la propulsion nucléaire. Une position alors inscrite dans leur livre blanc de défense nationale. Et réitérée en août dernier, dans un communiqué conjoint des ministères de la Défense et des Affaires étrangères français et australiens.


Dimanche, le Premier ministre australien assurait pourtant que son gouvernement a fait valoir les "profondes et graves réserves" de son pays quant aux sous-marins français. "Je pense qu'ils [les Français] auraient eu toutes les raisons de savoir que nous avions de profondes et graves réserves quant au fait que les capacités du sous-marin de classe Attack ne répondaient pas à nos intérêts stratégiques", a ainsi déclaré Scott Morrison. Selon lui, la décision d'annuler le contrat au profit des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne était motivée par la préservation de "l'intérêt national" de l'Australie.


LIRE AUSSI >> L'affaire des sous-marins "va laisser des traces dans la relation franco-britannique"


De son côté, le porte-parole des Armées a tenu à rappeler le savoir-faire tricolore en matière de construction de sous-marins à propulsion conventionnelle. Ceux qui devaient être vendus à l'Australie disposaient ainsi des "acquis technologiques" du sous-marin nucléaire d'attaque (SMNE) Barracuda, dont le Suffren, le premier modèle de cette nouvelle génération, a été inauguré en juillet à Cherbourg. "Les performances du sous-marin Attack proposé par la France aux Australiens étaient meilleures que celles proposées par un sous-marin nucléaire", estime Hervé Grandjean, qui mentionne notamment l'acoustique, la "vitesse d'écoute silencieuse" (qui permet d'écouter sans être détecté), les capacités d'autonomie...


Délai de livraison, coût et souveraineté



En choisissant de signer un contrat avec ses nouveaux partenaires, l'Australie s'expose à une série de problèmes, soulevés par le porte-parole des Armées. D'abord un délai de livraison plus long : les sous-marins de la classe Attack auraient dû être livrés à l'horizon 2030. Le nouveau partenariat pourrait, selon la France, prolonger ce délai à 2040. "C'est long, quand on voit la vitesse à laquelle la Chine se militarise", remarque le porte-parole. Des coûts plus élevés, ensuite. Les sous-marins de fabrication américaine sont plus onéreux que les modèles Français, selon un rapport du Congressional Research Service, un groupe d'experts rattachés au Congrès américain, mentionné par Hervé Grandjean. Des interrogations quant à la construction, enfin. Le contrat signé le 15 septembre, prévoit que les sous-marins seront construits en Australie. Or le pays répète ne pas vouloir d'industrie nucléaire - ni civile, ni militaire. La fourniture des composantes pose ainsi une question de souveraineté industrielle pour l'Australie.

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Message par Diviciac Mer 22 Sep - 18:29

N'Magicfly a écrit:Deux articles ci-dessous montre bien qu'on a le droit d'être en colère. Si je comprends bien c'est une bagarre entre l'opposition et le gouv. actuel d'Australie réglé sur notre dos.
Donc, ça ne doit pas être ça ..  
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Message par Invité Mer 22 Sep - 19:22

Diviciac a écrit:
N'Magicfly a écrit:Deux articles ci-dessous montre bien qu'on a le droit d'être en colère. Si je comprends bien c'est une bagarre entre l'opposition et le gouv. actuel d'Australie réglé sur notre dos.
Donc, ça ne doit pas être ça ..  
Il y a eu changement de "stratégie" avec le nouveau gouvernement de Scott Morisson. Le début des négociations suite à leur appel d'offre international (auquel avaient répondu les US, le RU et la France) ont débuté en 2012 sous gouvernement travailliste, puis conclut en 2016 sous gouvernement libéral de coalition qui a lui-même démissionné en 2018 pour être remplacé par un gouv. de coalition libérale que dirige Morisson. Alors explique si tu as compris.

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Message par Diviciac Mer 22 Sep - 19:32

N'Magicfly a écrit:
Diviciac a écrit:
Donc, ça ne doit pas être ça ..  
Il y a eu changement de "stratégie" avec le nouveau gouvernement de Scott Morisson. Le début des négociations suite à leur appel d'offre international (auquel avaient répondu les US, le RU et la France) ont débuté en 2012 sous gouvernement travailliste, puis conclut en 2016 sous gouvernement libéral de coalition qui a lui-même démissionné en 2018 pour être remplacé par un gouv. de coalition libérale que dirige Morisson. Alors explique si tu as compris.
 
J'ai compris qu'il ne fallait absolument pas se fier aux libéraux mais ça , je le savais déjà .
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l'Australie devient une puissance nucléaire Empty Re: l'Australie devient une puissance nucléaire

Message par Lili-Rose Jeu 23 Sep - 20:08

Le K Keltys a écrit:
Antichrist a écrit:
bonsoir le k keltys

Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes ...depuis au moins 2007

l'australie possaidait deja au moins de 3 centre de recherche nucleaire...avec des reacteurs de recherche actif.

https://www.iaea.org/sites/default/files/49104795255_fr.pdf
J'aurais du rajouter militaire


Sinon, les Biden s'est bien torché avec le traité de non prolifération des armes nucléaires, même Trump n'avais pas osé....


Ben business is business.
Dommage que l'Europe n'arrive pas à s'entendre.
La France n'est rien au niveau international.
Lili-Rose
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