Collomb vu par M.Cotta
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Collomb vu par M.Cotta
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Cotta - L'insaisissable M. Collomb
À vrai dire, on ne sait pas s'il joue les idiots, ni pourquoi. Voilà donc Gérard Collomb revenu dans sa ville de Lyon. Il faut entendre pour y croire, ou plutôt pour ne pas y croire, les propos tenus devant les dizaines de journalistes friands de scènes de ménage politiques. « Il n'y a pas de crise au sein de l'exécutif », dit-il, souriant, reprenant les propos du président de la République lui-même et réaffirmant que, de l'endroit où il se trouvait désormais, il apporterait toute l'aide nécessaire à Emmanuel Macron. Ou bien encore, après sa démission, qu'il ne pensait pas un instant que le choc causé par son départ serait aussi grand.
Qui peut croire une seule seconde à une version « soft », presque tendre, de la rupture entre les deux hommes ? Qui, au prix de nuire à celui qu'il a contribué à faire élire, aurait pu tranquillement annoncer il y a trois semaines par le biais d'une interview à L'Express son intention de vouloir quitter son ministère dans six mois pour se consacrer à sa future élection lyonnaise, comme si le ministère de l'Intérieur pouvait devenir transparent, à demi-inoccupé pendant de longues semaines ? Qui aurait pu, quelques jours plus tard seulement, présenter finalement sa démission avec effet immédiat et, attendant que le président de la République ait refusé celle-ci, lui tenir tête en annonçant toujours par voie de presse qu'il ne tiendrait pas compte des vœux du chef de l'État ? Gérard Collomb aura du mal à convaincre qu'il s'est un seul instant préoccupé, dans l'histoire, du coup qu'il portait à l'autorité d'Emmanuel Macron. À coup sûr, de cette autorité, il se fichait comme d'une guigne.
On saura avec plus de précisions sans doute un peu plus tard, quand les langues de l'un et de l'autre des protagonistes de l'affaire se délieront, ce qui s'est réellement passé entre les deux hommes dans le secret de leur divorce. En tout cas, divorce, il y a bel et bien eu, en plusieurs étapes, depuis que, devant la commission de l'Assemblée nationale sur l'affaire Benhalla, le ministre de l'Intérieur a joué les Ponce Pilate : il ne connaissait pas, a-t-il soutenu, celui qu'il avait sûrement rencontré plusieurs fois, depuis la campagne présidentielle aux côtés du candidat. Et puis il y a eu, deuxième acte de la rupture, sa divergence publique avec le Premier ministre à propos de la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes de France. Difficile à encaisser pour Édouard Philippe, auquel le président, par son silence, a donné raison. Et signe, pour Gérard Collomb, qu'il ne pouvait pas tout se permettre, et agir, comme sans doute il en aurait eu le désir, en Premier ministre lui-même.
Et puis il faut bien parler de l'hubris, parce qu'il semble bien qu'en matière d'hubris, précisément, de malédiction envoyée par les dieux aux hommes trop sûrs d'eux-mêmes, l'ex-futur maire de Lyon ait eu une sérieuse antériorité sur Emmanuel Macron. L'humilité qu'il recommandait de façon générale, le 6 septembre sur RMC et BFM TV – qui ne pouvait viser que le président, accusé d'arrogance par une partie des Français –, Gérard Collomb a souvent été bien loin, lui-même, d'en manquer. Tous ceux qui ont pu y assister se souviennent des Fêtes des lumières, où chaque année le 8 décembre, des milliers de Lyonnais se pressent dans les rues, saluant leur maire, lorsqu'il passe parmi eux, d'un à peine ironique « Vive le roi ». Lequel roi de la ville ne se faisait pas prier pour critiquer le Parti socialiste et ses dirigeants, qu'ils soient ou non au pouvoir.
C'est, en réalité, et il ne l'a jamais oublié, que Gérard Collomb a longtemps souffert du peu de considération dans laquelle il était tenu, depuis 1981, par les dirigeants socialistes. Quoique adhérent en 1968 de la fameuse « Convention des institutions républicaines » de François Mitterrand, celui-ci ne lui jamais accordé une attention soutenue, même après son élection à l'Élysée et lorsque Gérard Collomb a été élu député du Rhône dans la vague socialiste de 1981. Deux fois battu par la suite aux élections législatives en 1988 et 1997, il n'a pas non plus attiré l'attention de Lionel Jospin lorsque celui-ci est devenu Premier ministre de la cohabitation sous le septennat de Jacques Chirac. Et enfin, quoique, en 2001, il ait fini par conquérir la mairie de Lyon, il n'a pas non plus séduit François Hollande en 2012. Paradoxe : le seul Premier ministre socialiste qui ait proposé son nom comme ministre de l'Économie, après le départ d'Arnaud Montebourg, a été Manuel Valls. Il n'a pas été retenu par Hollande qui lui a préféré, toujours à l'instigation de Valls, un certain Emmanuel Macron. On connaît la suite.
Élu à l'Élysée, Emmanuel Macron, pendant la conversation qui a lieu entre le président sortant et son remplaçant avant la traditionnelle passation des pouvoirs, a dit à François Hollande, partant : « Je vais nommer Gérard Collomb au gouvernement. Je lui dois bien ça. »
Les quelques mois d'exercice du pouvoir ont-ils démontré au maire de Lyon qu'il valait mieux être le premier dans une grande ville que ministre d'État à Paris ? Après avoir fait la démonstration qu'il figurait, ce que personne n'avait reconnu auparavant, dans la liste des ministrables – mais sans pouvoir envisager d'être le premier d'entre eux –, il a sans doute constaté, à son corps défendant, qu'un ministre de l'Intérieur, second dans l'ordre protocolaire gouvernemental, avait finalement moins de pouvoir, moins de considération, que le roi de Lyon. Dès lors, le coup porté à l'autorité du président de la République avait moins d'importance à ses yeux, en effet, que son propre avenir. Sinistre fin d'une amitié politique.
Cotta - L'insaisissable M. Collomb
Manque d'humilité, hubris, peu apprécié par ses « amis politiques »... Et si l'ancien ministre de l'Intérieur n'était pas celui que l'on croit.
Par Michèle CottaÀ vrai dire, on ne sait pas s'il joue les idiots, ni pourquoi. Voilà donc Gérard Collomb revenu dans sa ville de Lyon. Il faut entendre pour y croire, ou plutôt pour ne pas y croire, les propos tenus devant les dizaines de journalistes friands de scènes de ménage politiques. « Il n'y a pas de crise au sein de l'exécutif », dit-il, souriant, reprenant les propos du président de la République lui-même et réaffirmant que, de l'endroit où il se trouvait désormais, il apporterait toute l'aide nécessaire à Emmanuel Macron. Ou bien encore, après sa démission, qu'il ne pensait pas un instant que le choc causé par son départ serait aussi grand.
Qui peut croire une seule seconde à une version « soft », presque tendre, de la rupture entre les deux hommes ? Qui, au prix de nuire à celui qu'il a contribué à faire élire, aurait pu tranquillement annoncer il y a trois semaines par le biais d'une interview à L'Express son intention de vouloir quitter son ministère dans six mois pour se consacrer à sa future élection lyonnaise, comme si le ministère de l'Intérieur pouvait devenir transparent, à demi-inoccupé pendant de longues semaines ? Qui aurait pu, quelques jours plus tard seulement, présenter finalement sa démission avec effet immédiat et, attendant que le président de la République ait refusé celle-ci, lui tenir tête en annonçant toujours par voie de presse qu'il ne tiendrait pas compte des vœux du chef de l'État ? Gérard Collomb aura du mal à convaincre qu'il s'est un seul instant préoccupé, dans l'histoire, du coup qu'il portait à l'autorité d'Emmanuel Macron. À coup sûr, de cette autorité, il se fichait comme d'une guigne.
Un divorce en plusieurs étapes
On saura avec plus de précisions sans doute un peu plus tard, quand les langues de l'un et de l'autre des protagonistes de l'affaire se délieront, ce qui s'est réellement passé entre les deux hommes dans le secret de leur divorce. En tout cas, divorce, il y a bel et bien eu, en plusieurs étapes, depuis que, devant la commission de l'Assemblée nationale sur l'affaire Benhalla, le ministre de l'Intérieur a joué les Ponce Pilate : il ne connaissait pas, a-t-il soutenu, celui qu'il avait sûrement rencontré plusieurs fois, depuis la campagne présidentielle aux côtés du candidat. Et puis il y a eu, deuxième acte de la rupture, sa divergence publique avec le Premier ministre à propos de la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes de France. Difficile à encaisser pour Édouard Philippe, auquel le président, par son silence, a donné raison. Et signe, pour Gérard Collomb, qu'il ne pouvait pas tout se permettre, et agir, comme sans doute il en aurait eu le désir, en Premier ministre lui-même.
Et puis il faut bien parler de l'hubris, parce qu'il semble bien qu'en matière d'hubris, précisément, de malédiction envoyée par les dieux aux hommes trop sûrs d'eux-mêmes, l'ex-futur maire de Lyon ait eu une sérieuse antériorité sur Emmanuel Macron. L'humilité qu'il recommandait de façon générale, le 6 septembre sur RMC et BFM TV – qui ne pouvait viser que le président, accusé d'arrogance par une partie des Français –, Gérard Collomb a souvent été bien loin, lui-même, d'en manquer. Tous ceux qui ont pu y assister se souviennent des Fêtes des lumières, où chaque année le 8 décembre, des milliers de Lyonnais se pressent dans les rues, saluant leur maire, lorsqu'il passe parmi eux, d'un à peine ironique « Vive le roi ». Lequel roi de la ville ne se faisait pas prier pour critiquer le Parti socialiste et ses dirigeants, qu'ils soient ou non au pouvoir.
Boudé par Mitterrand, Jospin et Hollande
C'est, en réalité, et il ne l'a jamais oublié, que Gérard Collomb a longtemps souffert du peu de considération dans laquelle il était tenu, depuis 1981, par les dirigeants socialistes. Quoique adhérent en 1968 de la fameuse « Convention des institutions républicaines » de François Mitterrand, celui-ci ne lui jamais accordé une attention soutenue, même après son élection à l'Élysée et lorsque Gérard Collomb a été élu député du Rhône dans la vague socialiste de 1981. Deux fois battu par la suite aux élections législatives en 1988 et 1997, il n'a pas non plus attiré l'attention de Lionel Jospin lorsque celui-ci est devenu Premier ministre de la cohabitation sous le septennat de Jacques Chirac. Et enfin, quoique, en 2001, il ait fini par conquérir la mairie de Lyon, il n'a pas non plus séduit François Hollande en 2012. Paradoxe : le seul Premier ministre socialiste qui ait proposé son nom comme ministre de l'Économie, après le départ d'Arnaud Montebourg, a été Manuel Valls. Il n'a pas été retenu par Hollande qui lui a préféré, toujours à l'instigation de Valls, un certain Emmanuel Macron. On connaît la suite.
Élu à l'Élysée, Emmanuel Macron, pendant la conversation qui a lieu entre le président sortant et son remplaçant avant la traditionnelle passation des pouvoirs, a dit à François Hollande, partant : « Je vais nommer Gérard Collomb au gouvernement. Je lui dois bien ça. »
Les quelques mois d'exercice du pouvoir ont-ils démontré au maire de Lyon qu'il valait mieux être le premier dans une grande ville que ministre d'État à Paris ? Après avoir fait la démonstration qu'il figurait, ce que personne n'avait reconnu auparavant, dans la liste des ministrables – mais sans pouvoir envisager d'être le premier d'entre eux –, il a sans doute constaté, à son corps défendant, qu'un ministre de l'Intérieur, second dans l'ordre protocolaire gouvernemental, avait finalement moins de pouvoir, moins de considération, que le roi de Lyon. Dès lors, le coup porté à l'autorité du président de la République avait moins d'importance à ses yeux, en effet, que son propre avenir. Sinistre fin d'une amitié politique.
Invité- Invité
Re: Collomb vu par M.Cotta
Zerbinette a écrit:https://www.lepoint.fr/invites-du-point/michele-cotta/cotta-l-insaisissable-m-collomb-05-10-2018-2260522_1595.php#xtor=CS2-238
Même Macron n'est pas celui que nous croyons ---
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21434
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Re: Collomb vu par M.Cotta
Suis d'accord avec toi ... Macron n'est pas ce que tu crois ... et loin de là !ledevois a écrit:Zerbinette a écrit:https://www.lepoint.fr/invites-du-point/michele-cotta/cotta-l-insaisissable-m-collomb-05-10-2018-2260522_1595.php#xtor=CS2-238
Même Macron n'est pas celui que nous croyons ---
Tiote valisse- Messages : 4825
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Re: Collomb vu par M.Cotta
Tiote valisse a écrit:Suis d'accord avec toi ... Macron n'est pas ce que tu crois ... et loin de là !ledevois a écrit:Zerbinette a écrit:https://www.lepoint.fr/invites-du-point/michele-cotta/cotta-l-insaisissable-m-collomb-05-10-2018-2260522_1595.php#xtor=CS2-238
Même Macron n'est pas celui que nous croyons ---
Ledevois qui reconnaît ses erreurs de jugement.
Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que tu comprends
Re: Collomb vu par M.Cotta
Nadou a écrit:Tiote valisse a écrit:
Suis d'accord avec toi ... Macron n'est pas ce que tu crois ... et loin de là !
Ledevois qui reconnaît ses erreurs de jugement.
Tout dépend comme vous considérez ma phrase -- ;
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21434
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Re: Collomb vu par M.Cotta
ET toi Ledev and C°....tu serais qui ??? D' après toi....?
Ne faites pas attention à la critique. Elle vient généralement de personnes qui n' ont jamais rien fait d' autre et qui se réjouissent des problèmes de l' Autre...pas d' efforts positifs = arriérés négatifs
frenchy35F- Messages : 4485
Date d'inscription : 25/11/2017
Re: Collomb vu par M.Cotta
frenchy35F a écrit:ET toi Ledev and C°....tu serais qui ??? D' après toi....?
Un simple citoyen qui par le passé ta appréciée , et qui se demande s'il a bien fait --
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21434
Date d'inscription : 03/07/2017
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