Voilà un ex de startop voulues par notre Président
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Voilà un ex de startop voulues par notre Président
Voilà une idée qu'elle est bonne!
Bon c'est un peu long, alors les feignasses: s'abstenir!
Vers un nucléaire sans déchets
Créées le 9 mars, deux start-up vont développer des réacteurs innovants, issus de recherches menées au Commissariat à l’énergie atomique.
Par Géraldine Wœssner

[size=23]À la pointe. Avec la start-up Hexana, Paul Gauthé, Jean-Baptiste Droin et Sylvain Nizou (de g. à dr.) relancent le nucléaire de quatrième génération.[/size]
Publié le 09/03/2023 à 08h38
Lecture audio réservée aux abonnés
[size=40]«Ce n'est pas un remake, c'est un spin-off ! », précisent en riant Sylvain Nizou et Paul Gauthé, hier encore chefs de projet au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), aujourd'hui à la tête d'une toute nouvelle start-up créée pour inventer le nucléaire de demain. Son nom : Hexana. Son ambition : réaliser un petit réacteur innovant, fabricable en usine et hyperflexible, susceptible d'aider l'industrie lourde à se décarboner, en valorisant des décennies d'expertise sur une technologie clé : celle des réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération.
Confirmée par Emmanuel Macron lors d'un récent conseil de politique nucléaire, la volonté du gouvernement de relancer l'atome passe par le développement de deux types de réacteurs. À côté des imposants EPR qui alimenteront le réseau électrique et qui restent des réacteurs à eau pressurisée classiques, le gouvernement veut développer une flotte de petites installations modulaires, de faible puissance et de technologies variées, conçues pour être fabriquées en série et assemblées sur site afin de servir d'autres usages, comme la production de chaleur à haute température indispensable aux industries les plus polluantes (aciéries, cimenteries, fabricants d'engrais…). Lancé dans le cadre de France 2030, un appel à projets mettra 500 millions d'euros sur la table pour soutenir les concepts de réacteurs nucléaires en rupture. Hexana, dernière-née de la pépinière foisonnante de start-up du CEA (la première, créée en 1972, deviendra le mastodonte des semi-conducteurs ST Micro-electronics) a de bonnes chances de remporter la mise : elle est la seule à s'appuyer sur une technologie mature et surtout à aborder la fermeture du cycle du combustible. Cette exigence, légale en France, vise à réduire considérablement les déchets produits en réutilisant le plutonium et est poursuivie depuis des années à travers plusieurs réacteurs expérimentaux, puis industriels. « Il y a eu Rapsodie, Phénix, Superphénix, et enfin Astrid. Le projet a été stoppé en 2019, mais la recherche ne s'est pas arrêtée », confie Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie du CEA. Il a mis, il y a plusieurs mois, ses équipes au défi de lui présenter « des solutions au problème très clair de la transition énergétique ».
UN SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE INTÉGRÉ

Pépite. À Cadarache, Paul Gauthé, qui a œuvré sur les projets Phénix et Astrid, a planché sur une adaptation de la filière de réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium liquide avec le spécialiste de l'économie circulaire du carbone Sylvain Nizou. Et ils sont convaincus d'avoir trouvé une pépite. « Nous gardons les fondamentaux : un réacteur à neutrons rapides permettant de valoriser les combustibles usés, à savoir le plutonium issu des centrales classiques et l'uranium appauvri. Mais la conception du petit réacteur modulaire est complètement nouvelle, car nos réacteurs, qui fonctionneront par paire, seront couplés à un système de stockage thermique », explique Paul Gauthé. Pour faire simple, il faut se représenter deux petits réacteurs, chacun d'une puissance de 400 mégawatts thermiques, qui seront reliés à deux grands réservoirs de stockage de chaleur, un système permettant d'accumuler l'excès de production de chaleur pour la restituer lorsque les circonstances le justifient. L'innovation devrait permettre une grande flexibilité d'utilisation : alors que la puissance du réacteur sera constante, celle des réservoirs sera modulable et capable de produire de la chaleur à très haute température, jusqu'à 500 degrés, soit pour produire de l'électricité, soit pour fournir directement cette chaleur à l'industrie « Cela permettra de remplacer le gaz naturel utilisé dans l'industrie chimique, les aciéries ou les usines de production d'ammoniac », détaille Paul Gauthé. « Nous apportons une réponse concrète aux 50 sites les plus émetteurs de CO2, qui n'ont pour l'instant pas de solution pour décarboner leurs usages », insiste Sylvain Nizou. « Notre réacteur pourra aussi servir à fabriquer de l'hydrogène ou à monter rapidement des fours à très haute température, ou encore à capter du CO2, qui pourra être couplé ensuite avec de l'hydrogène, afin de fabriquer du méthanol ou du kérosène de synthèse. Nous proposons des solutions bas-carbone pour les secteurs n'ayant pas d'alternative, comme le transport maritime lourd ou l'aérien longue distance. »
Plusieurs industriels ont déjà manifesté leur intérêt, et un accord a été signé avec l'entreprise Framatome, qui fournira le combustible usé (du plutonium, dans un premier temps) destiné à alimenter les réacteurs, dont la première mise en service est attendue pour 2035. « La filière est mature. Phénix, c'est quand même trente-cinq ans de bons et loyaux services, et des RNR-Sodium [réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium, NDLR] qui fonctionnent dans le monde cumulent cinq cents années de fonctionnement. Nous savons fabriquer le combustible et le retraiter. Il n'y a pas de rupture technologique attendue, mais une rupture dans les usages de l'énergie. » Et, au-delà de l'aventure entrepreneuriale, cet indispensable maintien de l'expérience acquise, depuis les années 1970, dans les réacteurs de quatrième génération permettra, demain, de multiplier par cinquante nos réserves de combustible en utilisant l'uranium appauvri et d'aboutir à un recyclage complet des matières. Une course à la souveraineté dans laquelle se sont déjà lancées toutes les grandes nations nucléaires§
[/size]
Aux commandes de Stellaria.
Fondé sur une technologie moins mature, le réacteur développé par la seconde start-up lancée par le CEA fonctionne aux sels fondus : le combustible neuf est un mélange de sels de plutonium, d’uranium et de chlorure de sodium (du sel de table !) qui devient liquide à une température de 500 degrés Celsius. Le CEA y travaille depuis 2012 et, si nombre de défis ne sont pas totalement résolus (comme la résistance des matériaux à la corrosion), ses avantages potentiels sont énormes : ce type de réacteur pourrait utiliser une large gamme de combustibles multirecyclables, brûler davantage de déchets qu’il n’en produit et présenterait une sécurité optimale, sans pression et sans risque d’incendie. Porté par une équipe aguerrie (photo) en partenariat avec le fournisseur de sels Orano, le projet vise à construire un petit réacteur de 100 mégawatts électriques pouvant fonctionner de manière autonome : « L’objectif est de fournir une pile capable de délivrer 4 milliards de kilowattheure d’électricité pendant cinq ans, ce qui représente en gros la consommation d’une ville de 150 000 habitants », explique Nicolas Breyton, aujourd’hui spécialiste des systèmes d’efficacité énergétique dans l’industrie. Data centers, mines, pétrochimie… Le dispositif, directement branché au site industriel, serait capable de s’adapter à la demande en stabilisant en quelques secondes la puissance demandée, et intéresse plusieurs industriels, qui participeront au premier tour de table… Pour un prototype attendu en 2031§
Bon c'est un peu long, alors les feignasses: s'abstenir!
Vers un nucléaire sans déchets
Créées le 9 mars, deux start-up vont développer des réacteurs innovants, issus de recherches menées au Commissariat à l’énergie atomique.
Par Géraldine Wœssner

[size=23]À la pointe. Avec la start-up Hexana, Paul Gauthé, Jean-Baptiste Droin et Sylvain Nizou (de g. à dr.) relancent le nucléaire de quatrième génération.[/size]
Publié le 09/03/2023 à 08h38
[size=40]«Ce n'est pas un remake, c'est un spin-off ! », précisent en riant Sylvain Nizou et Paul Gauthé, hier encore chefs de projet au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), aujourd'hui à la tête d'une toute nouvelle start-up créée pour inventer le nucléaire de demain. Son nom : Hexana. Son ambition : réaliser un petit réacteur innovant, fabricable en usine et hyperflexible, susceptible d'aider l'industrie lourde à se décarboner, en valorisant des décennies d'expertise sur une technologie clé : celle des réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération.
Confirmée par Emmanuel Macron lors d'un récent conseil de politique nucléaire, la volonté du gouvernement de relancer l'atome passe par le développement de deux types de réacteurs. À côté des imposants EPR qui alimenteront le réseau électrique et qui restent des réacteurs à eau pressurisée classiques, le gouvernement veut développer une flotte de petites installations modulaires, de faible puissance et de technologies variées, conçues pour être fabriquées en série et assemblées sur site afin de servir d'autres usages, comme la production de chaleur à haute température indispensable aux industries les plus polluantes (aciéries, cimenteries, fabricants d'engrais…). Lancé dans le cadre de France 2030, un appel à projets mettra 500 millions d'euros sur la table pour soutenir les concepts de réacteurs nucléaires en rupture. Hexana, dernière-née de la pépinière foisonnante de start-up du CEA (la première, créée en 1972, deviendra le mastodonte des semi-conducteurs ST Micro-electronics) a de bonnes chances de remporter la mise : elle est la seule à s'appuyer sur une technologie mature et surtout à aborder la fermeture du cycle du combustible. Cette exigence, légale en France, vise à réduire considérablement les déchets produits en réutilisant le plutonium et est poursuivie depuis des années à travers plusieurs réacteurs expérimentaux, puis industriels. « Il y a eu Rapsodie, Phénix, Superphénix, et enfin Astrid. Le projet a été stoppé en 2019, mais la recherche ne s'est pas arrêtée », confie Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie du CEA. Il a mis, il y a plusieurs mois, ses équipes au défi de lui présenter « des solutions au problème très clair de la transition énergétique ».
UN SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE INTÉGRÉ

Pépite. À Cadarache, Paul Gauthé, qui a œuvré sur les projets Phénix et Astrid, a planché sur une adaptation de la filière de réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium liquide avec le spécialiste de l'économie circulaire du carbone Sylvain Nizou. Et ils sont convaincus d'avoir trouvé une pépite. « Nous gardons les fondamentaux : un réacteur à neutrons rapides permettant de valoriser les combustibles usés, à savoir le plutonium issu des centrales classiques et l'uranium appauvri. Mais la conception du petit réacteur modulaire est complètement nouvelle, car nos réacteurs, qui fonctionneront par paire, seront couplés à un système de stockage thermique », explique Paul Gauthé. Pour faire simple, il faut se représenter deux petits réacteurs, chacun d'une puissance de 400 mégawatts thermiques, qui seront reliés à deux grands réservoirs de stockage de chaleur, un système permettant d'accumuler l'excès de production de chaleur pour la restituer lorsque les circonstances le justifient. L'innovation devrait permettre une grande flexibilité d'utilisation : alors que la puissance du réacteur sera constante, celle des réservoirs sera modulable et capable de produire de la chaleur à très haute température, jusqu'à 500 degrés, soit pour produire de l'électricité, soit pour fournir directement cette chaleur à l'industrie « Cela permettra de remplacer le gaz naturel utilisé dans l'industrie chimique, les aciéries ou les usines de production d'ammoniac », détaille Paul Gauthé. « Nous apportons une réponse concrète aux 50 sites les plus émetteurs de CO2, qui n'ont pour l'instant pas de solution pour décarboner leurs usages », insiste Sylvain Nizou. « Notre réacteur pourra aussi servir à fabriquer de l'hydrogène ou à monter rapidement des fours à très haute température, ou encore à capter du CO2, qui pourra être couplé ensuite avec de l'hydrogène, afin de fabriquer du méthanol ou du kérosène de synthèse. Nous proposons des solutions bas-carbone pour les secteurs n'ayant pas d'alternative, comme le transport maritime lourd ou l'aérien longue distance. »
Plusieurs industriels ont déjà manifesté leur intérêt, et un accord a été signé avec l'entreprise Framatome, qui fournira le combustible usé (du plutonium, dans un premier temps) destiné à alimenter les réacteurs, dont la première mise en service est attendue pour 2035. « La filière est mature. Phénix, c'est quand même trente-cinq ans de bons et loyaux services, et des RNR-Sodium [réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium, NDLR] qui fonctionnent dans le monde cumulent cinq cents années de fonctionnement. Nous savons fabriquer le combustible et le retraiter. Il n'y a pas de rupture technologique attendue, mais une rupture dans les usages de l'énergie. » Et, au-delà de l'aventure entrepreneuriale, cet indispensable maintien de l'expérience acquise, depuis les années 1970, dans les réacteurs de quatrième génération permettra, demain, de multiplier par cinquante nos réserves de combustible en utilisant l'uranium appauvri et d'aboutir à un recyclage complet des matières. Une course à la souveraineté dans laquelle se sont déjà lancées toutes les grandes nations nucléaires§
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[size=39]Stellaria, le booster d’usines[/size]

Fondé sur une technologie moins mature, le réacteur développé par la seconde start-up lancée par le CEA fonctionne aux sels fondus : le combustible neuf est un mélange de sels de plutonium, d’uranium et de chlorure de sodium (du sel de table !) qui devient liquide à une température de 500 degrés Celsius. Le CEA y travaille depuis 2012 et, si nombre de défis ne sont pas totalement résolus (comme la résistance des matériaux à la corrosion), ses avantages potentiels sont énormes : ce type de réacteur pourrait utiliser une large gamme de combustibles multirecyclables, brûler davantage de déchets qu’il n’en produit et présenterait une sécurité optimale, sans pression et sans risque d’incendie. Porté par une équipe aguerrie (photo) en partenariat avec le fournisseur de sels Orano, le projet vise à construire un petit réacteur de 100 mégawatts électriques pouvant fonctionner de manière autonome : « L’objectif est de fournir une pile capable de délivrer 4 milliards de kilowattheure d’électricité pendant cinq ans, ce qui représente en gros la consommation d’une ville de 150 000 habitants », explique Nicolas Breyton, aujourd’hui spécialiste des systèmes d’efficacité énergétique dans l’industrie. Data centers, mines, pétrochimie… Le dispositif, directement branché au site industriel, serait capable de s’adapter à la demande en stabilisant en quelques secondes la puissance demandée, et intéresse plusieurs industriels, qui participeront au premier tour de table… Pour un prototype attendu en 2031§
N'Magicfly- Messages : 5947
Date d'inscription : 11/02/2021
Re: Voilà un ex de startop voulues par notre Président
N'Magicfly a écrit:Voilà une idée qu'elle est bonne!
Bon c'est un peu long, alors les feignasses: s'abstenir!
Vers un nucléaire sans déchets
Créées le 9 mars, deux start-up vont développer des réacteurs innovants, issus de recherches menées au Commissariat à l’énergie atomique.
Par Géraldine Wœssner
Confirmée par Emmanuel Macron lors d'un récent conseil de politique nucléaire, la volonté du gouvernement de relancer l'atome passe par le développement de deux types de réacteurs. À côté des imposants EPR qui alimenteront le réseau électrique et qui restent des réacteurs à eau pressurisée classiques, le gouvernement veut développer une flotte de petites installations modulaires, de faible puissance et de technologies variées, conçues pour être fabriquées en série et assemblées sur site afin de servir d'autres usages, comme la production de chaleur à haute température indispensable aux industries les plus polluantes (aciéries, cimenteries, fabricants d'engrais…).
« Il y a eu Rapsodie, Phénix, Superphénix, et enfin Astrid. Le projet a été stoppé en 2019, mais la recherche ne s'est pas arrêtée », confie Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie du CEA. Il a mis, il y a plusieurs mois, ses équipes au défi de lui présenter « des solutions au problème très clair de la transition énergétique ».
Wouaouuuuu VIVE Macron
Man dyeu, ma dyeu, ..... déjà en 55 du siècle dernier y son'mi un réacteur dans une petite boîte
Le premier réacteur de test fut démarré en 1953, et deux ans plus tard en 1955, le premier sous-marin nucléaire, l'USS Nautilus (SSN-571), fut mis à la mer. Une grande partie des premiers développements sur les réacteurs navals furent réalisés au Naval Reactor Facility américain du Laboratoire national de l'Idaho.
en 1945 le premier "Calculateur" (ENIAC)


Mais RIEN pour le nucléaire civil
Et comme par hasard c'est MACRON ... mais quel bouffonnerie


Les temps difficiles créent des hommes forts. Les hommes forts créent les périodes de paix. Les périodes de paix créent les hommes faibles.
Snub 36- Messages : 3495
Date d'inscription : 09/03/2021
Age : 63
Localisation : Strasbourg Alsace
Re: Voilà un ex de startop voulues par notre Président
Une façon de récupérer la technologie de super Phénix qu’on a avait bêtement abandonnée sous la pression écologiste et dans laquelle on avait de l’avance sur le reste du monde ? Mais au lieu de grosses centrales, de petites unités directement sur les sites industriels ? Si j’ai bien compris.N'Magicfly a écrit:Voilà une idée qu'elle est bonne!
Bon c'est un peu long, alors les feignasses: s'abstenir!
Vers un nucléaire sans déchets
Créées le 9 mars, deux start-up vont développer des réacteurs innovants, issus de recherches menées au Commissariat à l’énergie atomique.
Par Géraldine Wœssner
[size=23]À la pointe. Avec la start-up Hexana, Paul Gauthé, Jean-Baptiste Droin et Sylvain Nizou (de g. à dr.) relancent le nucléaire de quatrième génération.[/size]
Publié le 09/03/2023 à 08h38Lecture audio réservée aux abonnés
[size=40]«Ce n'est pas un remake, c'est un spin-off ! », précisent en riant Sylvain Nizou et Paul Gauthé, hier encore chefs de projet au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), aujourd'hui à la tête d'une toute nouvelle start-up créée pour inventer le nucléaire de demain. Son nom : Hexana. Son ambition : réaliser un petit réacteur innovant, fabricable en usine et hyperflexible, susceptible d'aider l'industrie lourde à se décarboner, en valorisant des décennies d'expertise sur une technologie clé : celle des réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération.
Confirmée par Emmanuel Macron lors d'un récent conseil de politique nucléaire, la volonté du gouvernement de relancer l'atome passe par le développement de deux types de réacteurs. À côté des imposants EPR qui alimenteront le réseau électrique et qui restent des réacteurs à eau pressurisée classiques, le gouvernement veut développer une flotte de petites installations modulaires, de faible puissance et de technologies variées, conçues pour être fabriquées en série et assemblées sur site afin de servir d'autres usages, comme la production de chaleur à haute température indispensable aux industries les plus polluantes (aciéries, cimenteries, fabricants d'engrais…). Lancé dans le cadre de France 2030, un appel à projets mettra 500 millions d'euros sur la table pour soutenir les concepts de réacteurs nucléaires en rupture. Hexana, dernière-née de la pépinière foisonnante de start-up du CEA (la première, créée en 1972, deviendra le mastodonte des semi-conducteurs ST Micro-electronics) a de bonnes chances de remporter la mise : elle est la seule à s'appuyer sur une technologie mature et surtout à aborder la fermeture du cycle du combustible. Cette exigence, légale en France, vise à réduire considérablement les déchets produits en réutilisant le plutonium et est poursuivie depuis des années à travers plusieurs réacteurs expérimentaux, puis industriels. « Il y a eu Rapsodie, Phénix, Superphénix, et enfin Astrid. Le projet a été stoppé en 2019, mais la recherche ne s'est pas arrêtée », confie Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie du CEA. Il a mis, il y a plusieurs mois, ses équipes au défi de lui présenter « des solutions au problème très clair de la transition énergétique ».
UN SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE INTÉGRÉ
Pépite. À Cadarache, Paul Gauthé, qui a œuvré sur les projets Phénix et Astrid, a planché sur une adaptation de la filière de réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium liquide avec le spécialiste de l'économie circulaire du carbone Sylvain Nizou. Et ils sont convaincus d'avoir trouvé une pépite. « Nous gardons les fondamentaux : un réacteur à neutrons rapides permettant de valoriser les combustibles usés, à savoir le plutonium issu des centrales classiques et l'uranium appauvri. Mais la conception du petit réacteur modulaire est complètement nouvelle, car nos réacteurs, qui fonctionneront par paire, seront couplés à un système de stockage thermique », explique Paul Gauthé. Pour faire simple, il faut se représenter deux petits réacteurs, chacun d'une puissance de 400 mégawatts thermiques, qui seront reliés à deux grands réservoirs de stockage de chaleur, un système permettant d'accumuler l'excès de production de chaleur pour la restituer lorsque les circonstances le justifient. L'innovation devrait permettre une grande flexibilité d'utilisation : alors que la puissance du réacteur sera constante, celle des réservoirs sera modulable et capable de produire de la chaleur à très haute température, jusqu'à 500 degrés, soit pour produire de l'électricité, soit pour fournir directement cette chaleur à l'industrie « Cela permettra de remplacer le gaz naturel utilisé dans l'industrie chimique, les aciéries ou les usines de production d'ammoniac », détaille Paul Gauthé. « Nous apportons une réponse concrète aux 50 sites les plus émetteurs de CO2, qui n'ont pour l'instant pas de solution pour décarboner leurs usages », insiste Sylvain Nizou. « Notre réacteur pourra aussi servir à fabriquer de l'hydrogène ou à monter rapidement des fours à très haute température, ou encore à capter du CO2, qui pourra être couplé ensuite avec de l'hydrogène, afin de fabriquer du méthanol ou du kérosène de synthèse. Nous proposons des solutions bas-carbone pour les secteurs n'ayant pas d'alternative, comme le transport maritime lourd ou l'aérien longue distance. »
Plusieurs industriels ont déjà manifesté leur intérêt, et un accord a été signé avec l'entreprise Framatome, qui fournira le combustible usé (du plutonium, dans un premier temps) destiné à alimenter les réacteurs, dont la première mise en service est attendue pour 2035. « La filière est mature. Phénix, c'est quand même trente-cinq ans de bons et loyaux services, et des RNR-Sodium [réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium, NDLR] qui fonctionnent dans le monde cumulent cinq cents années de fonctionnement. Nous savons fabriquer le combustible et le retraiter. Il n'y a pas de rupture technologique attendue, mais une rupture dans les usages de l'énergie. » Et, au-delà de l'aventure entrepreneuriale, cet indispensable maintien de l'expérience acquise, depuis les années 1970, dans les réacteurs de quatrième génération permettra, demain, de multiplier par cinquante nos réserves de combustible en utilisant l'uranium appauvri et d'aboutir à un recyclage complet des matières. Une course à la souveraineté dans laquelle se sont déjà lancées toutes les grandes nations nucléaires§
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[size=39]Stellaria, le booster d’usines[/size]Aux commandes de Stellaria.
Fondé sur une technologie moins mature, le réacteur développé par la seconde start-up lancée par le CEA fonctionne aux sels fondus : le combustible neuf est un mélange de sels de plutonium, d’uranium et de chlorure de sodium (du sel de table !) qui devient liquide à une température de 500 degrés Celsius. Le CEA y travaille depuis 2012 et, si nombre de défis ne sont pas totalement résolus (comme la résistance des matériaux à la corrosion), ses avantages potentiels sont énormes : ce type de réacteur pourrait utiliser une large gamme de combustibles multirecyclables, brûler davantage de déchets qu’il n’en produit et présenterait une sécurité optimale, sans pression et sans risque d’incendie. Porté par une équipe aguerrie (photo) en partenariat avec le fournisseur de sels Orano, le projet vise à construire un petit réacteur de 100 mégawatts électriques pouvant fonctionner de manière autonome : « L’objectif est de fournir une pile capable de délivrer 4 milliards de kilowattheure d’électricité pendant cinq ans, ce qui représente en gros la consommation d’une ville de 150 000 habitants », explique Nicolas Breyton, aujourd’hui spécialiste des systèmes d’efficacité énergétique dans l’industrie. Data centers, mines, pétrochimie… Le dispositif, directement branché au site industriel, serait capable de s’adapter à la demande en stabilisant en quelques secondes la puissance demandée, et intéresse plusieurs industriels, qui participeront au premier tour de table… Pour un prototype attendu en 2031§

La stratégie consiste à continuer à tirer pour faire croire à l'ennemi qu'on a encore des munitions
Forcheville- Messages : 2359
Date d'inscription : 16/03/2020
Localisation : Marseille
Re: Voilà un ex de startop voulues par notre Président
J'ai bossé qqes mois, en 71/72 sur le prototype Phénix de Marcoule (calcul des pyroténax de chauffage des tuyauteries de sodium du circuit primaire). Les ingés du CEA espéraient bcp des RNR et disaient que c'était l'avenir de la filière nucléaire. C'est à ce moment qu'on a abandonné la filière graphite/gaz et racheté à Westinghouse les brevets du PWR. Malheureusement le manque de courage des politiques y a mis fin. Mais le Phénix pourrait renaître de ses cendres.Forcheville a écrit:Une façon de récupérer la technologie de super Phénix qu’on a avait bêtement abandonnée sous la pression écologiste et dans laquelle on avait de l’avance sur le reste du monde ? Mais au lieu de grosses centrales, de petites unités directement sur les sites industriels ? Si j’ai bien compris.N'Magicfly a écrit:Voilà une idée qu'elle est bonne!
Bon c'est un peu long, alors les feignasses: s'abstenir!
Vers un nucléaire sans déchets
Créées le 9 mars, deux start-up vont développer des réacteurs innovants, issus de recherches menées au Commissariat à l’énergie atomique.
Par Géraldine Wœssner
[size=23]À la pointe. Avec la start-up Hexana, Paul Gauthé, Jean-Baptiste Droin et Sylvain Nizou (de g. à dr.) relancent le nucléaire de quatrième génération.[/size]
Publié le 09/03/2023 à 08h38Lecture audio réservée aux abonnés
[size=40]«Ce n'est pas un remake, c'est un spin-off ! », précisent en riant Sylvain Nizou et Paul Gauthé, hier encore chefs de projet au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), aujourd'hui à la tête d'une toute nouvelle start-up créée pour inventer le nucléaire de demain. Son nom : Hexana. Son ambition : réaliser un petit réacteur innovant, fabricable en usine et hyperflexible, susceptible d'aider l'industrie lourde à se décarboner, en valorisant des décennies d'expertise sur une technologie clé : celle des réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération.
Confirmée par Emmanuel Macron lors d'un récent conseil de politique nucléaire, la volonté du gouvernement de relancer l'atome passe par le développement de deux types de réacteurs. À côté des imposants EPR qui alimenteront le réseau électrique et qui restent des réacteurs à eau pressurisée classiques, le gouvernement veut développer une flotte de petites installations modulaires, de faible puissance et de technologies variées, conçues pour être fabriquées en série et assemblées sur site afin de servir d'autres usages, comme la production de chaleur à haute température indispensable aux industries les plus polluantes (aciéries, cimenteries, fabricants d'engrais…). Lancé dans le cadre de France 2030, un appel à projets mettra 500 millions d'euros sur la table pour soutenir les concepts de réacteurs nucléaires en rupture. Hexana, dernière-née de la pépinière foisonnante de start-up du CEA (la première, créée en 1972, deviendra le mastodonte des semi-conducteurs ST Micro-electronics) a de bonnes chances de remporter la mise : elle est la seule à s'appuyer sur une technologie mature et surtout à aborder la fermeture du cycle du combustible. Cette exigence, légale en France, vise à réduire considérablement les déchets produits en réutilisant le plutonium et est poursuivie depuis des années à travers plusieurs réacteurs expérimentaux, puis industriels. « Il y a eu Rapsodie, Phénix, Superphénix, et enfin Astrid. Le projet a été stoppé en 2019, mais la recherche ne s'est pas arrêtée », confie Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie du CEA. Il a mis, il y a plusieurs mois, ses équipes au défi de lui présenter « des solutions au problème très clair de la transition énergétique ».
UN SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE INTÉGRÉ
Pépite. À Cadarache, Paul Gauthé, qui a œuvré sur les projets Phénix et Astrid, a planché sur une adaptation de la filière de réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium liquide avec le spécialiste de l'économie circulaire du carbone Sylvain Nizou. Et ils sont convaincus d'avoir trouvé une pépite. « Nous gardons les fondamentaux : un réacteur à neutrons rapides permettant de valoriser les combustibles usés, à savoir le plutonium issu des centrales classiques et l'uranium appauvri. Mais la conception du petit réacteur modulaire est complètement nouvelle, car nos réacteurs, qui fonctionneront par paire, seront couplés à un système de stockage thermique », explique Paul Gauthé. Pour faire simple, il faut se représenter deux petits réacteurs, chacun d'une puissance de 400 mégawatts thermiques, qui seront reliés à deux grands réservoirs de stockage de chaleur, un système permettant d'accumuler l'excès de production de chaleur pour la restituer lorsque les circonstances le justifient. L'innovation devrait permettre une grande flexibilité d'utilisation : alors que la puissance du réacteur sera constante, celle des réservoirs sera modulable et capable de produire de la chaleur à très haute température, jusqu'à 500 degrés, soit pour produire de l'électricité, soit pour fournir directement cette chaleur à l'industrie « Cela permettra de remplacer le gaz naturel utilisé dans l'industrie chimique, les aciéries ou les usines de production d'ammoniac », détaille Paul Gauthé. « Nous apportons une réponse concrète aux 50 sites les plus émetteurs de CO2, qui n'ont pour l'instant pas de solution pour décarboner leurs usages », insiste Sylvain Nizou. « Notre réacteur pourra aussi servir à fabriquer de l'hydrogène ou à monter rapidement des fours à très haute température, ou encore à capter du CO2, qui pourra être couplé ensuite avec de l'hydrogène, afin de fabriquer du méthanol ou du kérosène de synthèse. Nous proposons des solutions bas-carbone pour les secteurs n'ayant pas d'alternative, comme le transport maritime lourd ou l'aérien longue distance. »
Plusieurs industriels ont déjà manifesté leur intérêt, et un accord a été signé avec l'entreprise Framatome, qui fournira le combustible usé (du plutonium, dans un premier temps) destiné à alimenter les réacteurs, dont la première mise en service est attendue pour 2035. « La filière est mature. Phénix, c'est quand même trente-cinq ans de bons et loyaux services, et des RNR-Sodium [réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium, NDLR] qui fonctionnent dans le monde cumulent cinq cents années de fonctionnement. Nous savons fabriquer le combustible et le retraiter. Il n'y a pas de rupture technologique attendue, mais une rupture dans les usages de l'énergie. » Et, au-delà de l'aventure entrepreneuriale, cet indispensable maintien de l'expérience acquise, depuis les années 1970, dans les réacteurs de quatrième génération permettra, demain, de multiplier par cinquante nos réserves de combustible en utilisant l'uranium appauvri et d'aboutir à un recyclage complet des matières. Une course à la souveraineté dans laquelle se sont déjà lancées toutes les grandes nations nucléaires§
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[size=39]Stellaria, le booster d’usines[/size]Aux commandes de Stellaria.
Fondé sur une technologie moins mature, le réacteur développé par la seconde start-up lancée par le CEA fonctionne aux sels fondus : le combustible neuf est un mélange de sels de plutonium, d’uranium et de chlorure de sodium (du sel de table !) qui devient liquide à une température de 500 degrés Celsius. Le CEA y travaille depuis 2012 et, si nombre de défis ne sont pas totalement résolus (comme la résistance des matériaux à la corrosion), ses avantages potentiels sont énormes : ce type de réacteur pourrait utiliser une large gamme de combustibles multirecyclables, brûler davantage de déchets qu’il n’en produit et présenterait une sécurité optimale, sans pression et sans risque d’incendie. Porté par une équipe aguerrie (photo) en partenariat avec le fournisseur de sels Orano, le projet vise à construire un petit réacteur de 100 mégawatts électriques pouvant fonctionner de manière autonome : « L’objectif est de fournir une pile capable de délivrer 4 milliards de kilowattheure d’électricité pendant cinq ans, ce qui représente en gros la consommation d’une ville de 150 000 habitants », explique Nicolas Breyton, aujourd’hui spécialiste des systèmes d’efficacité énergétique dans l’industrie. Data centers, mines, pétrochimie… Le dispositif, directement branché au site industriel, serait capable de s’adapter à la demande en stabilisant en quelques secondes la puissance demandée, et intéresse plusieurs industriels, qui participeront au premier tour de table… Pour un prototype attendu en 2031§
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Date d'inscription : 11/02/2021

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