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La téte pensante (et "écrivante" ) des GJ

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Message par Invité Mar 12 Fév - 13:21

Juan Branco, le radical chic qui veut la peau de la Macronie
Par Benoist Fechner, Jérôme Dupuis et Ludwig Gallet,  publié le  11/02/2019 à 16:33


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Juan Branco, l'agitateur politique qui joue le rapprochement avec les gilets jaunes.

AFP/ JOEL SAGET

A quoi joue Juan Branco ? Cet avocat bien né, qui un temps a défendu Mélenchon, s'est rapproché des gilets jaunes.

Il était à 15 mètres de la scène. Quand le chariot élévateur Fenwick a fracassé le portail du ministère de Benjamin Griveaux, il a exulté. Ce 5 janvier, pour l'acte VIII des gilets jaunes, Juan Branco, toujours le nez creux, était exactement là où la République macronienne subissait son plus cuisant assaut.  
LIRE AUSSI >> Comment Griveaux a quitté son ministère pris pour cible 
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L'ex-candidat de La France insoumise et pourfendeur autoproclamé d'Emmanuel Macron s'en souvient comme si c'était hier : "J'arrivais à vélo à la manif, quand on a été repoussés par les flics vers la rue du Bac, raconte-t-il à L'Express. Avec ma soeur, on a suivi un groupe vers le musée Rodin, puis on s'est retrouvés devant le porte-parolat de Benjamin Griveaux. Il y avait des gilets jaunes, des manifestants habillés en noir. Soudain, on a vu arriver le Fenwick. On n'en croyait pas nos yeux. Quand il a défoncé la porte du ministère, j'ai ressenti une énorme montée d'adrénaline, une joie carnavalesque. C'était jouissif !" 

La jonction Branco-Fly Rider, cauchemar macroniste

Fin du récit. Et début des ennuis ? Dans la foulée, la députée LREM Aurore Bergé dénonce au procureur de Paris ce jeune agitateur politique soupçonné d'avoir encouragé ce baroud "insurrectionnel" contre la République. L'occasion est trop belle de calmer ce Juan Branco qui n'en finit plus de faire du ball-trap sur tout ce qui compte en Macronie. Et encore, la députée n'imagine pas à cet instant que, pour l'acte XII des gilets jaunes quelques semaines plus tard, Branco hébergera discrètement chez lui à Paris Fly Rider, alias Maxime Nicolle, l'une des bêtes noires du pouvoir. La jonction entre le jeune intello du Flore et l'intérimaire barbu des Côtes-d'Armor ? On jurerait un cauchemar macroniste. 

Avant de rencontrer le phénomène Branco, on s'était penché sur ses hauts faits d'armes : il aurait été vu participant à une course de chevaux dans le désert à l'invitation du cheikh d'Abou Dhabi ; passant la main dans le dos d'un Julian Assange reclus à l'ambassade d'Equateur à Londres ; jouant les photographes pour un tabloïd de New Delhi ; enfilant un gilet pare-balles pour se perdre dans la brousse centrafricaine en pleine crise humanitaire. Tout ça avant l'âge de 30 ans.  
Le soir de notre rencontre, Juan Branco ne nous fait pas les honneurs du café de Flore, où, selon ses nombreux détracteurs, le jeune avocat a ses habitudes depuis ses années de lycée. On le retrouve à deux pas de là, rue de Buci. Visage juvénile, allure estudiantine, cheveux en broussaille, il guette ses deux téléphones Nokia hors d'âge, parfaits accessoires de l'activiste vaguement paranoïaque. "Pendant deux ans, j'ai été isolé face à l'arrogance de Macron et sa clique. Avec les gilets jaunes, je ne marche plus seul, jubile-t-il d'emblée. Dans les manifs, on m'arrête toutes les cinq minutes pour me dire merci." 

Un CV de six pages et pas mal d'entregent

L'enfant terrible du VIe arrondissement a pourtant peu en commun avec ses nouveaux camarades. Il faut dire que le jeune homme ne dénote pas parmi tous les "fils et fille de" avec lesquels il a partagé les bancs de la très chic Ecole alsacienne, l'un des établissements privés les plus prisés de la Rive gauche. 
Fils du producteur de cinéma portugais Paulo Branco et de la psychanalyste espagnole Dolores López, l'adolescent manque rarement un Festival de Cannes et tutoie Jean-Luc Godard. Devenu avocat, Juan défendra son père contre Terry Gilliam dans l'interminable feuilleton du tournage maudit de Don Quichotte avec Johnny Depp et Jean Rochefort. Autre coup d'éclat surprenant, c'est à lui qu'on doit l'adaptation au cinéma du roman de Don DeLillo Cosmopolis, réalisé par David Cronenberg et produit par son paternel. "A la maison, il y avait toujours Raoul Ruiz ou Catherine Deneuve à dîner. Avec ces gens-là, tu as plutôt intérêt à avoir des choses à dire si tu ouvres la bouche", raconte-t-il.  
De quoi favoriser une agilité intellectuelle confirmée par un CV déjà long de six pages à 29 ans : Sciences po, bien sûr, où il devient un proche de Richard Descoings, le charismatique directeur, au point qu'il lui reviendra de prononcer son discours funèbre au nom de tous les étudiants, après sa mort dans un hôtel de New York. Normale sup, ensuite - mais par une voie d'entrée parallèle -, un doctorat de droit puis le barreau de Paris, et pas moins de quatre masters, allant de la philosophie à la géopolitique, en passant par la littérature... Quitte, parfois, à embellir la vérité. Ainsi, il mentionne qu'il a été "chargé de séminaire à l'ENS". "Un exercice auquel tous les élèves de l'Ecole doivent se soumettre lorsqu'ils sont encore étudiants", rectifie-t-on à Ulm. Certains esprits taquins se sont aussi amusés en découvrant la liste des "personnes rencontrées" pour sa thèse : quatre présidents de la République (François Hollande, Giorgio Napolitano, Abdoulaye Wade...), des ex-Premiers ministres, Kofi Annan, des huiles de l'ONU, des proches de Barack Obama, etc. Le jeune homme pressé aime ce qui brille.  
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"Ce personnage est un grand manipulateur"

A une époque, on l'a même dit proche de Dominique de Villepin. "Il se trouve que ma mère avait sympathisé avec la famille Villepin, se souvient-il. Il nous arrivait de déjeuner à Matignon. J'avais 16 ans. Des années plus tard, alors qu'il hésitait à se présenter à la présidentielle en 2012, Villepin m'a proposé de devenir son directeur de campagne. J'ai décliné", se vante-t-il. C'est derrière Hollande que Branco s'engagera.  
Aujourd'hui encore, il soutient avoir été "directeur de cabinet" d'Aurélie Filippetti, qui pilotait le projet culturel du candidat socialiste. "Il n'a jamais eu ce titre. Ce personnage est un grand manipulateur", recadre sèchement l'intéressée. De fait, pendant les premiers mois de 2012, Branco était en réalité l'assistant parlementaire de la députée PS. Un poste fictif, lui permettant de percevoir un salaire pendant la campagne, reconnaît-il lui-même avec franchise. Avec Filippetti, il fera le tour des milieux culturels, promettant d'abolir la loi Hadopi, l'un de ses nombreux dadas. Mais quand elle est nommée ministre de la Culture, la mesure passe à la trappe. "Une trahison pour un maroquin !" s'insurge Branco. Exit les cabinets ministériels, auxquels il semblait promis. 
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Après avoir défendu Jean-Luc Mélenchon, les liens entre Juan Branco et le leader de la France insoumise se sont distendus.

Youtube/Juan Branco

A force de se radicaliser, il devait bien finir par croiser le chemin de Jean-Luc Mélenchon. Son bagout séduit le chef de La France insoumise. Branco sera même son avocat dans une sombre affaire de menaces d'ultradroite. En 2017, le voilà intronisé candidat LFI aux législatives dans une circonscription sensible du 9-3. Une sorte de choc culturel pour un ancien de l'Alsacienne. Il échouera troisième, avec 15 % des voix. 

Le gros malaise de l'outing d'Attal

Pour autant, il ne désarme pas. Entre deux tweets grandiloquents, Juan Branco prend la plume et balance coup sur coup deux pamphlets anti-Macron un brin bavards : Crépuscule et Contre Macron, aux éditions Divergences. Mi-novembre, il signait en prime une tribune assassine contre Benjamin Griveaux et les "traîtres" de la Macronie. Et c'est ainsi que, par un hasard auquel certains peinent à croire, on le retrouve un peu plus tard à applaudir les coups de boutoir d'un Fenwick furieux contre le même Griveaux... "Ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption, s'enflamme-t-il devant L'Express. Ils ne pensent qu'à s'en mettre plein les fouilles, comme Macron chez Rothschild."  
Parfois, il pousse plus loin. Octobre dernier. Juan Branco balance un tweet que les intéressés ne sont pas près de lui pardonner : il révèle l'homosexualité du benjamin du gouvernement, Gabriel Attal, et sa relation avec un conseiller élyséen. Gros malaise. D'autant qu'Attal et Branco se connaissent depuis le collège à l'Alsacienne, où ils se détestaient déjà cordialement. 
A l'origine, une histoire de cour de récré à l'heure du web balbutiant. Le 4 novembre 2004, Juan Branco, tout juste âgé de 15 ans, crée un skyblog invitant les élèves à noter sur 20 les filles de l'établissement, photos à l'appui. Mise entre les mains d'adolescents, l'entreprise dérape rapidement. Les messages insultants ou blessants foisonnent. Le 5 juillet 2005, le jeune administrateur accuse l'un de ses camarades de vouloir le "traîner devant les tribunaux" pour cette histoire. Il se défend, déclinant toute responsabilité juridique sur les messages publiés. Il attaque, surtout, assurant que ce mystérieux camarade a tenté de "l'acheter" afin d'obtenir la suppression de "documents compromettants".  
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Quatorze ans plus tard, l'homme accuse nommément Gabriel Attal d'avoir voulu le faire virer de l'établissement. Mais il nie toute forme de revanche. "En écrivant qu'il est gay, je n'ai pas eu l'impression de faire quelque chose de mal. Je n'ai aucun regret", assume-t-il. 
Paradoxalement, cet outing va précipiter la rupture entre le jeune homme et Mélenchon : le leader de La France insoumise sort alors d'une perquisition éruptive, à l'occasion de laquelle Mediapart révèle la présence de Sophia Chikirou au domicile du tribun. Alors que "Méluche" s'insurge de cette intrusion dans sa vie privée, le tweet encombrant de son ami Branco lui revient comme un boomerang... Mélenchon finit par le désavouer. 

Réunion secrète à l'Elysée

Avant le fatal épisode Attal, Juan Branco entretenait pourtant encore des liens avec la Macronie. Le jeune homme est alors "conseiller" de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, à l'origine des célèbres MacronLeaks. Au soir du 5 mai 2017, au bout du bout de la campagne présidentielle, des dizaines de milliers de documents issus des adresses professionnelles et personnelles des équipes de campagne du candidat Macron sont rendus publics. "Assange ne m'a pas prévenu, je n'étais pas au courant de cette publication, à laquelle je me serais opposé", se défend Branco. 
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Juan Branco se présente souvent comme le "conseiller juridique" de Julian Assange.

YouTube/Juan Branco

Au Palais, on s'agace de cette fuite massive. Juan Branco est discrètement mis en relation avec Ismaël Emelien, le conseiller spécial de Macron. "J'ai eu un rendez-vous à l'Elysée en décembre 2017", confirme-t-il. Moi, je voulais voir si la France pouvait faire un geste pour Assange. Lui souhaitait que l'on efface des MacronLeaks toutes les données antérieures à 2014, c'est-à-dire avant que Macron ne s'engage vraiment en politique."  
Dialogue de sourds. Les données ne seront jamais effacées. Mais comment expliquer que lui, ennemi déclaré du macronisme, soit ainsi reçu dans le saint des saints par le bras droit du président ? "L'appartenance de classe ! Emelien et moi venons du même monde", répond candidement Branco. Dans le même registre, il échange régulièrement des SMS avec Bernard Mourad, un banquier très proche du président. 

Redresseur de torts bénévole et au RSA

Pourtant, dans les allées du pouvoir, certains se méfient de cet activiste jugé toxique. Nombre d'anciens conseillers ministériels se disent las de subir ses assauts numériques. Sous le pseudonyme "brc", il s'attaque à des personnalités sur Wikipédia. Un certain Gaspard Gantzer en a fait les frais. L'ancien conseiller de François Hollande, qui l'a croisé au Quai d'Orsay au cabinet de Laurent Fabius, en 2013, se souvient : "J'ai constaté en arrivant à l'Elysée des interventions sur ma page, avec l'ajout d'éléments peu agréables. On m'a dit que Juan Branco en était à l'origine." 
Parfois, il dépasse les bornes. En 2016, le haut fonctionnaire Manuel Flam, passé par le cabinet de Cécile Duflot, s'agace de la "guerre d'édition" qui lui est livrée sur sa page. A la manoeuvre, parmi d'autres, un certain "brc"... Mais l'énarque est encore loin de faire le lien entre ce pseudonyme et Juan Branco, cet étudiant qu'il a eu par le passé dans son cours à Sciences po et dont la faible assiduité l'avait conduit, dit-il, à lui coller un zéro. Tandis qu'il se fait aider d'une contributrice pour rétablir sa vérité, cette dernière se voit convoquer par le patron du cabinet d'avocats qui l'emploie. On lui met sous le nez un e-mail menaçant émanant d'un certain Raymond Karabas, "administrateur Wikipédia", qui se plaint de ses interventions. L'e-mail manque de coûter sa place à la jeune femme. Mais l'adresse de l'expéditeur (brc@riseup.net) intrigue les protagonistes. Et pour cause : "Raymond Karabas n'est pas un employé de la fondation Wikimedia", s'excuse un avocat américain de l'organisation. Le mail était un faux. Et les regards se tournent vers... Juan Branco. Qui nie auprès de L'Express toute manoeuvre de ce type. La riposte de Flam prendra la forme d'une plainte contre X pour "harcèlement, diffamation et dénonciation calomnieuse" qui atterrit, fin 2017, au parquet de Paris. Et qui est toujours en cours d'instruction. 

Lire notre dossier complet

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Ainsi va la vie décousue du radical chic Branco, avocat

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