Forum + +
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Sur les gilets jaunes......

Aller en bas

Sur les gilets jaunes...... Empty Sur les gilets jaunes......

Message par Invité Lun 31 Déc - 11:29


Quelques maux sur les gilets jaunes

Publié le 10 décembre 2018 par M.T
Quelques maux sur les gilets jaunes

Soyons clair, les revendications des gilets jaunes sur le pouvoir d’achat ont des bases réelles, concrètes, et légitimes. On pourrait même dire que ce sont des revendications « universelles ». Qui, en effet, ne voudrait pas voir ses impôts et autres taxes diminuer ? Autour de moi, il y a unanimité sur la cause : oui, les fins de mois peuvent être difficiles pour certains. Et unanimité sur les conséquences : les moyens employés pour imposer ces revendications sont inacceptables. Je vis en province, dans un pays breton, têtu et fier, digne et ouvert. Nous avons notre rond-point à gilets jaunes et nos blocages, principalement vers la zone commerciale. On a frôlé la pénurie d’essence et certains rayons de nos grandes ou moyennes surfaces peinent à se remplir. Autant dire que ce mouvement est devenu la principale source de conversation. Mais je n’ai encore trouvé autour de moi personne pour les soutenir. Personne. Ni le maçon à la minimaliste retraite qui continue des petits chantiers malgré un dos fracassé. Ni la bouchère, fervente catholique. Ni le chef d’entreprise. Ni cette jeune femme qui a pris tous les risques pour ouvrir ce magasin. Ni mon amie d’enfance, socialiste engagée, passant son temps libre à la Croix Rouge. Ni ma propre sœur, francilienne, au salaire de smicarde qui, à 60 ans, a encore son fils plus ou moins à charge, le dit fils cherchant plus ou moins un emploi digne de ce nom. Non, personne pour soutenir ce mouvement. Et surtout, personne pour se plaindre de sa vie et de ses conditions.



Alors qui est cette majorité dont on nous rabat les oreilles et soutiendrait ce mouvement ? Je ne sais pas. Je ne la connais pas. Je ne la vois pas. Ô bien sûr, il y a bien quelques gilets jaunes qui sont apparus autour de moi et se prélassent, arrogant, sur le tableau de bord de quelques voitures. Je dirai environs une sur 30. Et je suis généreuse. Mais à qui appartiennent-ils ces petits gilets grelottants ? A des pauvres, des démunis, des laissés pour compte ? Non… A ma gauche, un couple de retraités qui vient de s’installer et a acheté une maison à plus de 500.000 euros. Madame a sa voiture. Monsieur aussi. Cela fait donc deux gilets. A ma droite, ces locataires qui viennent de transformer leur maison en un gigantesque Disneyland clignotant, les façades saturées de décorations de Noël éblouissantes. Je précise que les dits locataires le sont de fait, le temps que leur propre maison se construise. Des gens dans le besoin ? Pas vraiment. Qui ont du mal à boucler leur fin de mois ? Ils ne m’en donnent pas l’impression. En revanche, un lien commun les unit qu’on peut déduire à travers différents symboles ou paroles échangées. Les uns ont un penchant net vers l’extrême-droite, les autres, l’extrême gauche et les derniers se sont abstenus aux dernières élections. « Parce que tous les mêmes alors pourquoi allez voter ?! ».



Alors peut-être qu’il serait temps d’arrêter avec la langue de bois et le politiquement correct. Ce mouvement populaire est devenu en mouvement populiste. Les cabanes en bois dressées à la hâte sur les ronds-points venteux sont aujourd’hui fréquentées par des individus revanchards qui n’ont pas accepté les résultats des élections présidentielles. Car qu’elle est la revendication la mieux partagée en tout coin de la France dans laquelle se propage cette jaunisse aigüe, celle la plus souvent reprise et scandée ? « Macron démission ! ».



Voilà le fond du débat. Nous sommes face à un débat, non pas social, mais bien politique.



L’extrême-gauche a été humiliée en n’arrivant pas au second tour des élections présidentielles. L’extrême-droite a implosé en plein vol avec une Marine Le Pen dévoilant l’ineptie et la vacuité de son personnage. Ces deux partis ont compris que jamais des élections démocratiques, et républicaines ne les porteraient au pouvoir. Alors ils le prennent par la force des baïonnettes !

Il n’y a qu’à entendre les informations qui circulent, les slogans affichés, les drapeaux bleus blancs rouges devenus l’apanage du RN ex FN, les fake news qui se propagent plus vite que la lumière et alimentent la ferveur complotiste de ces nouveaux militants. Tout cela est signé : les extrêmes de droite et de gauche ont trouvé dans ce combat un terrain qui enfin les rassemblent et dans lequel ils peuvent faire croître leurs idées nauséabondes.



Et ceux qui les soutiennent se retrouvent dans leurs électeurs.



Je ne ferai pas de romantisme, de romanesque. Zola, c’est terminé. Nous n’avons pas à faire avec des gens qui survivent, non. Ou alors si peu qu’ils sont engloutis, les malheureux, dans cette boue brune, opaque et sinistre. Ils se battent pour le pouvoir d’achat ? Pour des lendemains meilleurs ? Et que font-ils : ils saccagent leur propre économie aveuglés par leur haine, pardon par leur RN. Ils détruisent les emplois locaux, asphyxient les commerçants, propagent de sombres prophéties, pardon, l’ombre de LFI.



Non, nous ne vivons pas un mouvement populaire mais bien un mouvement populiste.



C’est notre République qui est en danger. La démocratie, la liberté. A quoi nous servira alors d’aller voter si des groupuscules aux aspirations obscures suffisent, par leurs violences, à en modifier les résultats ? Emmanuel Macron a été élu a une large majorité. Que cela nous plaise ou non. L’assemblée nationale a été constituée et portée au pouvoir par le peuple d’électeurs qui ont utilisé leur droit de vote, et devrions-nous dire, notre devoir de vote. Car ce vote ouvert à tous et le respect de son résultat sont nos seuls garants, aujourd’hui, de vivre en démocratie et non en dictature comme certains voudraient nous le faire croire. S’il n’est pas déjà trop tard tant la violence exercée aura mis à genoux les bonnes volontés.



Pour finir, qu’il soit bien clair que mes propos ne sont en aucun cas un soutien sans condition à la politique du gouvernement et à son chef de l’État. Non. Je ne suis pas « En Marche » et j’aurai beaucoup à redire sur les choix et les décisions passées. Tout comme et de nombreuses fois, les résultats des élections m’ont déçue. Mais j’ai toujours eu à cœur de les respecter. Parce que c’est ainsi qu’une République est viable. Parce que je sais aussi que cette même République m’a toujours laissé exprimer mes désaccords. Mieux, elle me le garantit. Sans que j'ai jamais besoin d'avoir recours à un rapport de force brutal ou à des violences iniques.



Je sais. Je ne convaincrai pas ceux qui soutiennent dans un jusqu'au boutisme hargneux et purement revendicatifs le mouvement des gilets jaunes. Mais je ne m’inclinerai pas devant eux. Non. Ils n'auront pas ma liberté de parole et d'actions. Et je n’aurai pas ce scrupule pseudo-artistique et littéraire qui voudrait qu’il soit de bon ton de défendre ceux qui se présentent comme les opprimés d’un système qui les rejetterait. Je ne suis pas Charles Dickens.



Je sais. Le système est loin d’être parfait. Oui, il faut qu’il change. Oui, il faut qu’il protège et toujours améliore la vie de tous. Et c’est ce qu’il fait. Avec ses maladresses, ses échecs, ses partis pris, et une bonne volonté souvent mise à mal car le monde autour de nous ne lui en donne pas toujours toutes les ressources. Nous, nous voudrions plus, toujours plus. Et moi la première. C’est humain. Je n’ai pas d’argument contre cela. Notre âme est grise quoi qu’on en dise.



Alors j’aimerai juste laisser le mot final à un de nos humoristes entendus sur une radio et dont, il m’en excusera, j’ai oublié le nom. Il disait, au regard des revendications diverses et variées qu’il ne fallait pas perdre de vue que nous, dans notre beau pays, « on utilise l’eau potable pour se laver le cul ».



Entendra qui voudra.


Partager cet article
Repost 0
Vous aimerez aussi :
Cherchez l'erreur
Cherchez l'erreur

Marc Laurent31/12/2018 05:55

Bravo pour votre article. Si j'avais dû l'écrire, hormis les quelques personnes de votre entourage, je n'aurais changé aucun mot.
Je me suis quasiment retrouvé dans chacune de vos phrases, sans doute à cause de la même analyse que je me fais de ce phénomène "gilet jaune" depuis le début et du même ressenti de la situation à mesure que les jours passent....
Je le dis depuis le début que ce mouvement est infiltré, gangrené par les extrêmes, surtout celui de droite. Ce point de vue m'a coûté quelques amis, prétendûment FI, mais avec un langage FN, éloignés de tout besoin matériel mais arborant fièrement la casaque jaunâtre qu'ils s'imposent pour se différencier des autres "autochtones" ...
Et c'est là que le bât blesse. Comment une très large majorité de Français peut admettre sans broncher qu'une infime minorité lui impose le port de tel ou tel parure de couleur jaune ?
Leur mémoire serait à ce point défaillante ? Auraient-ils occulté qu'il y a 80 ans, des nazis obligeaient une partie de la population allemande à porter une étoile jaune ?
J'ose faire le rapprochement, et je ne suis pas le seul...

Cependant, j'espère encore et toujours que l'intelligence de mes compatriotes l'emportera et saura nous éviter l'issue nauséabonde vers laquelle veulent nous conduire ces gilets revanchards et brunâtres


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum