Quand les grands esprits se rencontrent.

par Diviciac Lun 16 Mai - 23:49

Dans le dernier Marianne, le philosophe Edgar Morin , probablement lui aussi lèche- Poutine, reprend l'analyse que je développe ici depuis des semaines à propos de la paix en Ukraine

"Pourrait-on échapper à cette logique infernale ? La seule possibilité serait une paix de compromis qui instaurerait et garantirait une neutralité de l'Ukraine . Le statut des régions russophones du Donbass pourrait être traité par référendum. Celui de la Crimée , région tatare en partie russifiée , mériterait un statut spécial . .
Bref, les conditions d'un compromis, aussi difficile soit-il à établir, sont claires mais la radicalisation et l'amplification de la guerre en reculent les possibilités " /.../

Nous sommes dans un monde dominé par les antagonismes entre superpuissances et livrés aux délires religieux, ethniques , nationalistes, racistes.
Si répugnantes que soient les superpuissances à titres divers, l'apaisement de leurs confits est une condition sine qua non pour éviter un désastre généralisé aussi devons nous aspirer à un compromis. L'humanité ne serait pas pour autant sauvée : elle gagnerait un sursis et peut-être un espoir "

Edgar Morin dans Marianne du 12 au 18 mai page 55

par Diviciac Mar 17 Mai - 9:00

Voici le chapeau de cette excellente tribune d'un philosophe auquel sarko avait piqué "la politique de civilisation" : Escalade du simplisme , dégringolade de la complexité qui s'applique à merveille aux macronistes de ce forum, suivi de ce lucide constat:
Pour obtenir son salut , l'Ukraine ne doit pas seulement se libérer de l'invasion russe, elle doit aussi se libérer de l'antagonisme entre la Russie et les Etats-Unis.

par Diviciac Mar 17 Mai - 19:39

Un peu dans le même esprit: Henri Guaino sur Europe 1

Dans un contexte de tensions à l'est de l'Europe dues à la guerre en Ukraine , la présidence française a annoncé jeudi qu'elle soutenait "pleinement" la volonté de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan . "L'entrée dans l'Otan, ça pose un vrai problème, on peut l'empêcher !" a lancé Henri Guaino mardi sur Europe 1. Pour l'ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy , la France devrait mettre son veto à ces adhésions. "Ce n'est pas un veto sec, c'est un veto qui doit se mettre dans le cadre d'une négociation sérieuse, d'un cessez-le-feu, d'une négociation sur la neutralisation de l'Ukraine", a-t-il précisé.

"Chaque pays a le droit de dire non"

Les deux pays nordiques ont fait un pas décisif en vue d’une adhésion à l’Alliance atlantique. Le président russe Vladimir Poutine a estimé lundi que ces adhésions ne constituaient pas "une menace immédiate". Mais, a-t-il poursuivi, "le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse".

On n'aurait jamais dû pratiquer la politique de la porte ouverte avec l'Otan, jamais", s'est positionné Henri Guaino. "L'Otan était une organisation dirigée contre l'Union soviétique, contre le pacte de Varsovie, on en a fait une organisation anti-russe, bon, je ne suis pas sûr qu'elle menace directement la Russie mais la Russie la perçoit comme une menace."
Chaque pays a le droit de dire non à ces adhésions, a considéré l'essayiste. "Ce qu'il faut, c'est sauver la paix, la paix en Europe et la paix mondiale car là, nous risquons énormément", a-t-il assuré. "Il faut faire quelque chose avant que le processus ne nous échappe complètement, avant qu'il ne devienne incontrôlable."

par Forcheville Mar 17 Mai - 20:27

Un paramètre manque dans cette analyse géostratégique des 2 grosses têtes ci-dessus:
sans vouloir paraître prétentieux, il me semble que le différend russo-ukrainien repose moins sur les nationalismes que sur l'antagonisme dictature-démocratie, démocratie que redoute Poutine car risquant de contaminer le système russe qui a toujours vécu sous des régimes autoritaires que ce soit sous les tsars ou sous les soviets.
C'est cette évolution qui bloque avec Poutine et qui aurait pu se faire avec des gens comme Gorbatchev.
Le système soviétique a pu engendrer un Gorbatchev. Du système poutinien, pourrait sortir un Gorbatchev du 21 ème siècle( bien sûr recruté autre part qu'au FSB), avec lequel un terrain d'entente serait plus accessible des 2 côtés, côté russe et surtout côté ukrainien.
Mais ce sera difficile vu la connerie de Poutine, car si l'Ukraine comme il dit "n'existait pas", il a fait en sorte à son corps défendant qu'elle existe bel et bien.

par Diviciac Mar 17 Mai - 23:22

Forcheville a écrit:Un paramètre manque dans cette analyse géostratégique des 2 grosses têtes ci-dessus:
sans vouloir paraître prétentieux, il me semble que le différend russo-ukrainien repose moins sur les nationalismes que sur l'antagonisme dictature-démocratie, démocratie que redoute Poutine car risquant de contaminer le système russe qui a toujours vécu sous des régimes autoritaires que ce soit sous les tsars ou sous les soviets.
C'est cette évolution qui bloque avec Poutine et qui aurait pu se faire avec des gens comme Gorbatchev.
Le système soviétique a pu engendrer un Gorbatchev. Du système poutinien, pourrait sortir un Gorbatchev du 21 ème siècle( bien sûr recruté autre part qu'au FSB), avec lequel un terrain d'entente serait plus accessible des 2 côtés, côté russe et surtout côté ukrainien.
Mais ce sera difficile vu la connerie de Poutine, car si l'Ukraine comme il dit "n'existait pas", il a fait en sorte à son corps défendant qu'elle existe bel et bien.

Je trouve votre antagonisme liminaire entre démocratie en Ukraine et dictature en Russie singulièrement hardi : ces deux nations ont à peu près le même système politique présidentiel quelque peu hérité de l'URSS.
En revanche je suis d'accord avec le goût des Russes pour des systèmes autoritaires : ce sont eux qui ont permis à cette nation de perdurer depuis plus d'un millénaire ce que n'a pas su faire l'Ukraine qui n'a été que très épisodiquement indépendante .

par **Nadou** Mar 17 Mai - 23:38

Forcheville a écrit:Un paramètre manque dans cette analyse géostratégique des 2 grosses têtes ci-dessus:
sans vouloir paraître prétentieux, il me semble que le différend russo-ukrainien repose moins sur les nationalismes que sur l'antagonisme dictature-démocratie, démocratie que redoute Poutine car risquant de contaminer le système russe qui a toujours vécu sous des régimes autoritaires que ce soit sous les tsars ou sous les soviets.
C'est cette évolution qui bloque avec Poutine et qui aurait pu se faire avec des gens comme Gorbatchev.
Le système soviétique a pu engendrer un Gorbatchev. Du système poutinien, pourrait sortir un Gorbatchev du 21 ème siècle( bien sûr recruté autre part qu'au FSB), avec lequel un terrain d'entente serait plus accessible des 2 côtés, côté russe et surtout côté ukrainien.
Mais ce sera difficile vu la connerie de Poutine, car si l'Ukraine comme il dit "n'existait pas", il a fait en sorte à son corps défendant qu'elle existe bel et bien.

Les blocs Russie/Chine et leurs amis ont comme ennemis les démocraties. Et ils ont des alliés dans celles-ci. Par anti-américanisme primaire, les Mélenchonistes veulent nous convaincre que l'Ukraine devrait abandonner une partie de son territoire. La Crimée est déjà en partie débarrassée des Ukrainiens indigènes et remplacée par des Russophones/philes. Quelle serait la valeur d'un referendum organisé par l'occupant russe.
Il est bon de rappeler à Diviciac que Poutine affirme que l'Ukraine n'existe pas.

par **Nadou** Mar 17 Mai - 23:42

Diviciac a écrit:Dans le dernier Marianne, le philosophe Edgar Morin , probablement lui aussi lèche- Poutine, reprend l'analyse que je développe ici depuis des semaines à propos de la paix en Ukraine

"Pourrait-on échapper à cette logique infernale ? La seule possibilité serait une paix de compromis qui instaurerait et garantirait une neutralité de l'Ukraine . Le statut des régions russophones du Donbass pourrait être traité par référendum. Celui de la Crimée , région tatare en partie russifiée , mériterait un statut spécial . .
Bref, les conditions d'un compromis, aussi difficile soit-il à établir, sont claires mais la radicalisation et l'amplification de la guerre en reculent les possibilités " /.../

Nous sommes dans un monde dominé par les antagonismes entre superpuissances et livrés aux délires religieux, ethniques , nationalistes, racistes.
Si répugnantes que soient les superpuissances à titres divers, l'apaisement de leurs confits est une condition sine qua non pour éviter un désastre généralisé aussi devons nous aspirer à un compromis. L'humanité ne serait pas pour autant sauvée : elle gagnerait un sursis et peut-être un espoir "

Edgar Morin dans Marianne du 12 au 18 mai page 55

Est-ce que le grand esprit E.Morin rencontre toujours Diviciac ?

Vidéo. Présidentielle 2022 : le philosophe Edgar Morin appelle à voter Emmanuel Macron dimanche

“Votez Macron, car c’est le vote responsable. Votez Macron, car c’est le vote qui ouvre des perspectives d’avenir.” Le sociologue et philosophe appelle à faire le choix d’une “France ouverte, tolérante, laïque, humaniste”

“Chers amis, je m’adresse à vous et particulièrement à notre jeunesse. Nous vivons un tournant historique dont nous serons les acteurs le 24 avril. Il ne s’agit pas seulement du choix entre deux politiques, il s’agit aussi du cadre démocratique dans lequel se situe notre politique et qui risque d’être brisé si nous ne votons pas pour Emmanuel Macron.” Grande figure intellectuelle en France depuis plus d’un demi-siècle (il va fêter ses 101 ans en juillet), et notamment à gauche, le sociologue et philosophe Edgar Morin appelle à voter pour Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle.
L’ancien directeur de recherches au CNRS, docteur honoris causa de nombreuses universités sur tous les continents, voit dans le vote de dimanche l’opposition entre deux visions de la France et son rapport au monde. « Il s’agit du choix entre deux conceptions de la France, l’une ouverte, tolérante, laïque, humaniste, et l’autre fermée, agressive, nationaliste, hiérarchique, raciste. Il s’agit du choix entre une France diverse dans son unité et unie dans sa diversité et celle d’une France réduite à une souche solitaire, homogène, fermée qui est absolument une pure illusion. Il s’agit du choix, dans une situation historique dramatique dans le monde où une vague de régimes autoritaires déferle, y compris sur l’Europe, notamment dans le cas de la Russie, de la Turquie, de la Hongrie, et où la France risque d’être engloutie. Il s’agit de nous réveiller. Dans la situation actuelle, le monde est convulsif et il s’agit dans cette convulsion d’avoir un choix lucide.”
Edgar Morin s’adresse aussi en creux aux citoyens tentés par le vote protestataire, l’abstention ou le vote blanc dimanche : “Je comprends, il y a des colères, des indignations voire des fureurs. Mais je dirais que l’indignation, si elle n’est pas au service d’une pensée lucide et d’une stratégie intelligente, est stérile et peut être nocive. Je pense qu’il faut au contraire voter avec notre espoir pour l’avenir “. Et de conclure : “Aujourd’hui, je vous propose, je vous le dis, votez Macron, car c’est le vote responsable. Votez Macron, car c’est le vote qui ouvre des perspectives d’avenir”.

https://www.sudouest.fr/politique/emmanuel-macron/video-presidentielle-2022-le-philosophe-edgar-morin-appelle-a-voter-emmanuel-macron-dimanche-10673141.php

par Diviciac Mer 18 Mai - 0:03

Nadou a écrit:
Diviciac a écrit:Dans le dernier Marianne, le philosophe Edgar Morin , probablement lui aussi lèche- Poutine, reprend l'analyse que je développe ici depuis des semaines à propos de la paix en Ukraine

"Pourrait-on échapper à cette logique infernale ? La seule possibilité serait une paix de compromis qui instaurerait et garantirait une neutralité de l'Ukraine . Le statut des régions russophones du Donbass pourrait être traité par référendum. Celui de la Crimée , région tatare en partie russifiée , mériterait un statut spécial . .
Bref, les conditions d'un compromis, aussi difficile soit-il à établir, sont claires mais la radicalisation et l'amplification de la guerre en reculent les possibilités " /.../

Nous sommes dans un monde dominé par les antagonismes entre superpuissances et livrés aux délires religieux, ethniques , nationalistes, racistes.
Si répugnantes que soient les superpuissances à titres divers, l'apaisement de leurs confits est une condition sine qua non pour éviter un désastre généralisé aussi devons nous aspirer à un compromis. L'humanité ne serait pas pour autant sauvée : elle gagnerait un sursis et peut-être un espoir "

Edgar Morin dans Marianne du 12 au 18 mai page 55
Est-ce que le grand esprit E.Morin rencontre toujours Diviciac ?

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Pas toujours , visiblement Very Happy

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"Chaque pays a le droit de dire non"

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