Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
Page 1 sur 1 • Partagez
Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
L’éviction d’Alain Finkielkraut de LCI est un signe des temps, et un très mauvais signe.
Le 11 janvier, son intervention, consacrée à l’affaire Duhamel, s’est muée en comparution et exécution immédiates.
À partir de quelques phrases extraites de leur contexte, et répliquées des milliers de fois par la magie noire des réseaux sociaux, on l’a accusé de complicité avec l’abus sexuel d’un homme sur son beau-fils adolescent. Crime qu’il a très clairement condamné, mais qu’il a eu le tort de vouloir comprendre, en essayant notamment de réfléchir aux délicats problèmes posés par la notion de consentement.
Mais on nous dit désormais que comprendre, c’est justifier, que réfléchir, c’est trahir. Nous voyons advenir une dictature de l’émotion qui entend censurer tout ce qui n’est pas elle et y parvient largement.
Face au mal, quel qu’il soit, seules la compassion et l’indignation sont tolérées.
Ironiquement, l’émission de LCI avait pour titre « Finkielkraut en liberté ». Sa suppression est l’un des multiples signes de l’affaissement de cette liberté de parole qui est aussi celle de penser. On ne pense pas sans prendre le risque de choquer, blesser, incommoder. Et aucun sujet ne devrait être soustrait à la réflexion, au motif qu’il met en jeu des victimes et des souffrances.
La « libre circulation des pensées et des opinions » garantie par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 est la condition de la conversation civique et de la controverse civile.
Peu importe que nous partagions ou non les positions d’Alain Finkielkraut. Nous ne voulons pas d’une société terrorisée par quelques escouades numériques, ni d’un débat public rythmé par les dénonciations, exclusions et bannissements.
L’espace public, c’est le lieu où la raison l’emporte sur l’émotion. Nous réclamons donc le droit à l’examen rationnel des choses. Au-delà de la personne d’Alain Finkielkraut, ce qui est en jeu, c’est bien notre civilisation fondée sur la passion de discuter et de questionner.
Le 11 janvier, son intervention, consacrée à l’affaire Duhamel, s’est muée en comparution et exécution immédiates.
À partir de quelques phrases extraites de leur contexte, et répliquées des milliers de fois par la magie noire des réseaux sociaux, on l’a accusé de complicité avec l’abus sexuel d’un homme sur son beau-fils adolescent. Crime qu’il a très clairement condamné, mais qu’il a eu le tort de vouloir comprendre, en essayant notamment de réfléchir aux délicats problèmes posés par la notion de consentement.
Mais on nous dit désormais que comprendre, c’est justifier, que réfléchir, c’est trahir. Nous voyons advenir une dictature de l’émotion qui entend censurer tout ce qui n’est pas elle et y parvient largement.
Face au mal, quel qu’il soit, seules la compassion et l’indignation sont tolérées.
Ironiquement, l’émission de LCI avait pour titre « Finkielkraut en liberté ». Sa suppression est l’un des multiples signes de l’affaissement de cette liberté de parole qui est aussi celle de penser. On ne pense pas sans prendre le risque de choquer, blesser, incommoder. Et aucun sujet ne devrait être soustrait à la réflexion, au motif qu’il met en jeu des victimes et des souffrances.
La « libre circulation des pensées et des opinions » garantie par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 est la condition de la conversation civique et de la controverse civile.
Peu importe que nous partagions ou non les positions d’Alain Finkielkraut. Nous ne voulons pas d’une société terrorisée par quelques escouades numériques, ni d’un débat public rythmé par les dénonciations, exclusions et bannissements.
L’espace public, c’est le lieu où la raison l’emporte sur l’émotion. Nous réclamons donc le droit à l’examen rationnel des choses. Au-delà de la personne d’Alain Finkielkraut, ce qui est en jeu, c’est bien notre civilisation fondée sur la passion de discuter et de questionner.
Invité- Invité
Re: Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
Je rajoute ma signature à la pétition, pas seulement pour faire le kéké et me retrouver en compagnie prestigieuse: Marcel Gauchet, Pierre Nora, Patrice Gueniffey...
Forcheville- Messages : 2727
Date d'inscription : 16/03/2020
Localisation : Marseille
Re: Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
Je suis également d'accord avec toi sur ce sujet: LCI s'est comporté comme Le Monde avec le dessin de Gorce eux-mêmes psittacistes du New-York Time, c'est-à-dire suivre la mode du moment qui est de s'indigner et se flageller à toutes les émotions d'hier ou d'aujourd'hui; au besoin on en crée. J'ai parlé du bouquin de Caroline Fourest Génération offensée, on est dans la même démarche: Des procureurs, d'un côté crient Liberté Liberté, de l'autre l'assassinent dans les faits.Forcheville a écrit:Je rajoute ma signature à la pétition, pas seulement pour faire le kéké et me retrouver en compagnie prestigieuse: Marcel Gauchet, Pierre Nora, Patrice Gueniffey...
Invité- Invité
Re: Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
Magicfly a écrit:Je suis également d'accord avec toi sur ce sujet: LCI s'est comporté comme Le Monde avec le dessin de Gorce eux-mêmes psittacistes du New-York Time, c'est-à-dire suivre la mode du moment qui est de s'indigner et se flageller à toutes les émotions d'hier ou d'aujourd'hui; au besoin on en crée. J'ai parlé du bouquin de Caroline Fourest Génération offensée, on est dans la même démarche: Des procureurs, d'un côté crient Liberté Liberté, de l'autre l'assassinent dans les faits.Forcheville a écrit:Je rajoute ma signature à la pétition, pas seulement pour faire le kéké et me retrouver en compagnie prestigieuse: Marcel Gauchet, Pierre Nora, Patrice Gueniffey...
Les journalistes du Monde comme Ariane Chemin ou Raphaele Beque sont d'autant moins fondées à jouer les procureures aujourd'hui notamment contre Finkielkraut qu'elles doivent se souvenir que c'est leur propre journal qui a publié la pétition de nombreux intellectuels français en faveur des relations sexuelles entre adultes et enfants dans les années 70.
Il faudrait leur rabattre le caquet en rappelant cet épisode à chaque fois.
La censure dans les années 70 venait des autorités, aujourd'hui elle émane des journalistes et des médias eux-mêmes: Orwell se trouve dépassé puisque ces journalistes ont intériorisé Big-Brother qui a muté en Big-" Cancel".
Forcheville- Messages : 2727
Date d'inscription : 16/03/2020
Localisation : Marseille
Re: Finkielkraut en liberté ou la tyrannie de l'émotion
Tout à fait, maintenant on attend sur 5 colonnes à la Une du Monde, un grand repentir. Mais bon j'ai peur d'attendre longtemps.Forcheville a écrit:Magicfly a écrit:
Je suis également d'accord avec toi sur ce sujet: LCI s'est comporté comme Le Monde avec le dessin de Gorce eux-mêmes psittacistes du New-York Time, c'est-à-dire suivre la mode du moment qui est de s'indigner et se flageller à toutes les émotions d'hier ou d'aujourd'hui; au besoin on en crée. J'ai parlé du bouquin de Caroline Fourest Génération offensée, on est dans la même démarche: Des procureurs, d'un côté crient Liberté Liberté, de l'autre l'assassinent dans les faits.
Les journalistes du Monde comme Ariane Chemin ou Raphaele Beque sont d'autant moins fondées à jouer les procureures aujourd'hui notamment contre Finkielkraut qu'elles doivent se souvenir que c'est leur propre journal qui a publié la pétition de nombreux intellectuels français en faveur des relations sexuelles entre adultes et enfants dans les années 70.
Il faudrait leur rabattre le caquet en rappelant cet épisode à chaque fois.
La censure dans les années 70 venait des autorités, aujourd'hui elle émane des journalistes et des médias eux-mêmes: Orwell se trouve dépassé puisque ces journalistes ont intériorisé Big-Brother qui a muté en Big-" Cancel".
Invité- Invité
Sujets similaires
» Commentaires à propos de l'agression de Finkielkraut
» Quand on vous dit que c'est une tyrannie policière de la macronie ..
» Ignominie immigrationniste»: droite et souverainistes mettent en garde contre le pacte de Marrakech
» La liberté de penser -
» Liberté de la presse
» Quand on vous dit que c'est une tyrannie policière de la macronie ..
» Ignominie immigrationniste»: droite et souverainistes mettent en garde contre le pacte de Marrakech
» La liberté de penser -
» Liberté de la presse
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum