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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par Diviciac Sam 9 Jan - 16:08

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi soir lors d'une conférence de presse avec le premier ministre Jean Castex que 78 millions de doses seraient livrées avant l'été, sous réserve de validation par les autorités sanitaires de nouveaux vaccins.
Pour les deux vaccins déjà autorisés au niveau européen, le calendrier de livraison a été précisé. Pfizer/BioNTech (alliance de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNTech) livre déjà 520.000 doses par semaine avec une montée en cadence progressive pour atteindre 750.000 doses hebdomadaires à partir de mars.



Et "en même temps" , Véran "espère" passer le cap symbolique des 100 000 vaccinations" deux semaines après le début de la campagne ... 
Où sont les 940 000 doses qui restent ? 
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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par ledevois Sam 9 Jan - 16:29

Diviciac a écrit:Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi soir lors d'une conférence de presse avec le premier ministre Jean Castex que 78 millions de doses seraient livrées avant l'été, sous réserve de validation par les autorités sanitaires de nouveaux vaccins.
Pour les deux vaccins déjà autorisés au niveau européen, le calendrier de livraison a été précisé. Pfizer/BioNTech (alliance de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNTech) livre déjà 520.000 doses par semaine avec une montée en cadence progressive pour atteindre 750.000 doses hebdomadaires à partir de mars.



Et "en même temps" , Véran "espère" passer le cap symbolique des 100 000 vaccinations" deux semaines après le début de la campagne ... 
Où sont les 940 000 doses qui restent ? 

 Va savoir si ce n'est pas la même affaire que les masques --je me dezmande dans la situation ou est la France s'ils ont vraiment le pognon pour vacciner ceux qui le demande --


Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare. 
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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par Diviciac Sam 9 Jan - 18:26

ledevois a écrit:
Diviciac a écrit:Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi soir lors d'une conférence de presse avec le premier ministre Jean Castex que 78 millions de doses seraient livrées avant l'été, sous réserve de validation par les autorités sanitaires de nouveaux vaccins.
Pour les deux vaccins déjà autorisés au niveau européen, le calendrier de livraison a été précisé. Pfizer/BioNTech (alliance de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNTech) livre déjà 520.000 doses par semaine avec une montée en cadence progressive pour atteindre 750.000 doses hebdomadaires à partir de mars.



Et "en même temps" , Véran "espère" passer le cap symbolique des 100 000 vaccinations" deux semaines après le début de la campagne ... 
Où sont les 940 000 doses qui restent ? 

 Va savoir si ce n'est pas la même affaire que les masques --je me dezmande dans la situation ou est la France s'ils ont vraiment le pognon pour vacciner ceux qui le demande --
 
En tout cas, ils ont le pognon pour recruter des boîtes privées américaines comme  McKinsey  alors que les collectivités locales françaises (qui géreraient sûrement mieux les vaccinations)  se sont portées volontaires gratos.   
Elle est curieuse, la startup nation. 
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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par ledevois Sam 9 Jan - 18:32

Diviciac a écrit:
ledevois a écrit:

 Va savoir si ce n'est pas la même affaire que les masques --je me dezmande dans la situation ou est la France s'ils ont vraiment le pognon pour vacciner ceux qui le demande --
 
En tout cas, ils ont le pognon pour recruter des boîtes privées américaines comme  McKinsey  alors que les collectivités locales françaises (qui géreraient sûrement mieux les vaccinations)  se sont portées volontaires gratos.   
Elle est curieuse, la startup nation. 

 Il y a  bien longtemps que j'ai compris que Macron c'est la bureaucratie , la technocratie -- ça soigne pas ça -


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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par Diviciac Lun 11 Jan - 18:30

ledevois a écrit:
Diviciac a écrit:Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi soir lors d'une conférence de presse avec le premier ministre Jean Castex que 78 millions de doses seraient livrées avant l'été, sous réserve de validation par les autorités sanitaires de nouveaux vaccins.
Pour les deux vaccins déjà autorisés au niveau européen, le calendrier de livraison a été précisé. Pfizer/BioNTech (alliance de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNTech) livre déjà 520.000 doses par semaine avec une montée en cadence progressive pour atteindre 750.000 doses hebdomadaires à partir de mars.



Et "en même temps" , Véran "espère" passer le cap symbolique des 100 000 vaccinations" deux semaines après le début de la campagne ... 
Où sont les 940 000 doses qui restent ? 

 Va savoir si ce n'est pas la même affaire que les masques --je me dezmande dans la situation ou est la France s'ils ont vraiment le pognon pour vacciner ceux qui le demande --



Pognon ou pas, il nous manque toujours quelque chose : le masques, les tests , les vaccins ...  Bientôt on va manquer de cercueils.
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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par Invité Lun 11 Jan - 19:14

Voilà la réponse que j'avais déjà donnée il y a qqes jours:


La cause principale et récurrente c'est la pléthore de fonctionnaires montés en mille-feuilles. C'est le mal français depuis 40 ans! Trop tardivement on fait appel au privé pour démerder le pb que les fonctionnaires ne savent pas résoudre. J'ai connu ça avec EDF où j'étais loué en assistance technique malgré une pléthore d'agents qui glandait.


Vaccination : les boulets du système de santé français

ENQUÊTE. Corporatisme, administration, querelles politiques… Les ratés du lancement de la vaccination révèlent les dysfonctionnements de notre organisation sanitaire.



Par Géraldine Woessner
Publié le 11/01/2021 à 16h00 - Modifié le 11/01/2021 à 16h45



« L'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir », conseillait Napoléon à son frère le roi de Naples, aux prises avec les Anglais en Calabre… Le tout, pour un chef de guerre, est de savoir quand. Sur le front du Covid en ce début d'année, le gouvernement français a failli, déployant avec lenteur son artillerie vaccinale, quand il aurait au contraire fallu se montrer agile. Et le virage stratégique entrepris ces derniers jours pour alléger les protocoles et élargir en mode éclair la campagne de vaccination risque de prendre du temps à montrer ses effets : depuis le lancement de la campagne et jusqu'au 8 janvier, seuls 80 000 Français ont été vaccinés (contre sept fois plus d'Allemands ou d'Italiens), 92 % des doses de vaccin disponibles sur le territoire dormant encore dans leurs supercongélateurs. Un retard d'autant plus symbolique que l'apparition d'un nouveau variant plus contagieux fait redouter une troisième vague meurtrière.
Sur le terrain, les soignants rongent leur frein, l'opposition tempête et la majorité s'interroge : comment, après dix mois de crise et les nombreux retours d'expérience disséquant le fiasco des commandes de masques d'abord, celui de la politique de tests ensuite, a-t-on pu, une fois de plus, se laisser surprendre ? Le gouvernement, dont la droite fustige « l'impréparation », est-il seul en cause ? Le Point a interrogé différents acteurs à chaque point de la chaîne décisionnaire et logistique. Leurs analyses croisées livrent un tableau d'ensemble plus complexe et éclairant sur les maux profonds qui bloquent, depuis longtemps, la décision publique : incompétence opérationnelle de l'administration, empilement de structures, mais aussi corporatisme médical et mauvaise foi politique… Tour d'horizon des « boulets » de la lutte contre la Covid.



Faillite logistique


« J'ai reçu pour l'instant 4 875 doses de vaccin, mais seulement 1 300 seringues à tuberculine. Je ne sais pas si j'en recevrai d'autres, encore moins quand, on ne nous a pas donné de calendrier de livraisons… Et à l'ARS, personne ne me répond. » À la veille d'une semaine devant marquer le réel lancement de la campagne de vaccination en France, ce responsable de la pharmacie d'un groupement hospitalier du Centre est anxieux. L'organisation complexe retenue par les autorités pour la distribution des vaccins sur le territoire laisse perplexes nombre d'acteurs de terrain : l'agence Santé publique France, bras armé logistique du ministère de la Santé, a imaginé deux flux distincts à la sortie de l'usine Pfizer. Le premier rejoint six plateformes gérées par des prestataires, qui alimenteront les pharmacies référentes des Ehpad sur tout le territoire, via les agences régionales de santé. Le deuxième passe par 100 hôpitaux dits « pivots », qui géreront la vaccination de leur personnel ainsi que des Ehpad ou unités de soins de longue durée qui leur sont directement rattachés. Un découpage « administratif » « au plus près du terrain », se réjouit le ministère, mais qui ne correspond pas au découpage hospitalier de la France, laquelle est déjà divisée en 135 groupements hospitaliers de territoire (GHT) ! « La stratégie était la bonne, parce que les hôpitaux sont saturés. Mais la logistique hospitalière, c'est notre cœur de métier », explique Jérôme Goeminne, directeur du GHT Cœur Grand Est, à cheval sur trois départements. « Plutôt que de s'appuyer sur ce qui existe et fonctionne, on a dû recréer des chaînes logistiques… » En un temps record.



« De nombreuses décisions ont été prises trop tard »


Étrillée par les commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée, l'agence Santé publique France, qui s'était révélée incapable de commander et de distribuer à temps des masques au printemps, s'est tout de même vu confier par Olivier Véran la lourde tâche d'assumer la logistique de l'achat et de la distribution des vaccins. «  C'est un choix rationnel », assure-t-on au ministère de la Santé. « SPF est un opérateur de l'État qui a l'habitude de ces missions. Une cellule ad hoc a été créée, avec des renforts détachés des ministères des Armées et de l'Intérieur. » Une cellule chapeautée par la « task force vaccins » du ministère, qui s'est chargée de concevoir les schémas logistiques. Or, selon une source interne ayant participé aux réunions, « de nombreuses décisions ont été prises trop tard ». Alors qu'il était évident depuis la fin août que le premier vaccin disponible présenterait un défi logistique en devant se conserver à - 80 °C, « le ministère a eu un temps extrêmement long où il ne s'est rien passé, puisqu'on se consacrait à définir une doctrine. Quels patients allaient recevoir les doses, quand est-ce qu'on devait passer par les pharmacies, par des centres de vaccination… Ces questions doctrinales, avec une forte dimension politique, ont retardé la prise en main des aspects logistiques : on ne s'est posé qu'après la question des flux, des camions, des prestataires à contacter… Le Monsieur Vaccin du gouvernement n'est arrivé qu'en décembre ! »
À la consternation de ceux qui, sur le terrain, s'alarmaient de n'être conviés à aucune réunion. Les supercongélateurs n'ont achevé d'être livrés que le 6 janvier, alors que le logiciel permettant la traçabilité du vaccin, commandé (en dernière minute) à la société Accenture, n'était opérationnel que depuis deux jours… « Santé publique France n'est pas assez gérée, et elle n'a pas été suffisamment transformée depuis le printemps », regrette un conseiller extérieur du gouvernement, appelé en renfort pour redresser la barre. « Le cœur du problème est là… Et dans ces réunions interminables qui impliquent tant d'acteurs que personne ne décide rien. »



Empilement des structures


Et de décrire la foule d'intervenants présents à une réunion « type » du ministère de la Santé en mode « gestion de crise. » « Il y a la DGOS (Direction générale de l'offre de soins), qui s'occupe du pilotage opérationnel des hôpitaux. La DGCS (Direction générale de la cohésion sociale), qui est la tutelle virtuelle des Ehpad. Interviennent aussi la cellule de crise  » Covid «  de la Direction générale de la santé, le centre de crise du ministère, un secrétaire général plus actif qu'il ne devrait l'être, le directeur de cabinet, un responsable de la vaccination qui est soudain apparu… Pour arriver à prendre une décision, c'est extrêmement compliqué. » C'est la raison pour laquelle le gouvernement a confié à la société McKinsey le soin d'organiser cette « tour de Babel »… « Mais ils sont arrivés trop tard, juge un participant. La doctrine était déjà arrêtée, et elle était mal adaptée aux contraintes du terrain. »
L'épais protocole de vaccination de 45 pages envoyé aux Ehpad le 22 décembre, décrivant les modalités d'organisation de la campagne, est un cas d'école des confusions que crée cet enchevêtrement. La Haute Autorité de santé avait émis l'avis que les doses de vaccin devraient être commandées par chaque établissement plusieurs jours à l'avance, pour éviter les pertes et faciliter la logistique. Le Comité consultatif national d'éthique, lui, a estimé qu'il fallait prévoir un délai de « rétractation » pour les personnes ayant consenti à la vaccination, mais qui changeraient d'avis. Finalement, le texte envoyé aux professionnels stipule que «  la consultation prévaccinale devra être réalisée 5 jours au plus tard avant le démarrage de la vaccination afin de faire remonter le nombre de doses nécessaire »… Une phrase qui a plongé dans l'émoi tous les Ehpad du pays. « Comment faire dans les déserts médicaux, où la moitié des résidents d'Ehpad n'ont pas de médecins traitants ? » s'emportait début janvier Marcel Lewin, président du conseil de l'ordre des médecins en Corrèze. « Il était évident que cette phase de consultations prévaccinales allait prendre des semaines », confirme un membre de la Fédération hospitalière de France (FHF). «  On a reproduit avec les vaccins les mêmes ratés de la logistique qu'à l'occasion des masques, des tests et des gels hydroalcooliques… À chaque fois, on bute sur des organisations pensées par la technostructure qui s'avèrent inadaptées, et sont recalées au dernier moment. »
Rétropédalage le 5 janvier : la consultation vaccinale n'est plus obligatoire, annonce sur Twitter le ministre Olivier Véran. Elle pourra avoir lieu au moment de la vaccination. « Mais cela ne suffira pas », tranche Frédéric Valletoux, président de la FHF et maire (LR) de Fontainebleau. « L'hôpital ne pourra pas tout faire quand la vaccination va s'élargir : il faut une mobilisation générale de tous les personnels ! » De fait : en dépit d'une très nette accélération, la campagne ne démarrera réellement dans les Ehpad que le 18 janvier, et le gouvernement prévoit d'avoir vacciné 1 million de Français d'ici à la fin du mois, alors qu'il aura reçu à cette date un total de 2,5 millions de doses. La campagne ne pourra réellement changer de dimension que grâce à des centres dédiés, dont l'ouverture a finalement été ordonnée… le 5 janvier.



Corporatisme à tous crins


Ne parlez pas de « vaccinodromes » : ce mot est interdit. À la place, Olivier Véran a promis l'ouverture de 600 « centres de vaccination » d'ici fin janvier, qui auront exactement la même fonction : permettre une vaccination massive de la population, en évitant que les conditions de conservation du vaccin de Pfizer créent des embouteillages monstres dans les cabinets des généralistes. Un virage stratégique à 180 degrés accueilli avec soulagement sur le terrain : «  L'ouverture de la vaccination aux plus de 65 ans passera obligatoirement par une logistique plus militaire, si on veut le faire vite et bien », s'agace le maire (LR) de Cannes, David Lisnard, dont les centres sont prêts depuis la mi-décembre. « Je ne m'explique pas que le gouvernement ne l'ait pas compris… » Dans les couloirs de l'Avenue de Ségur, d'autres ont, au contraire, une idée précise de ce qui a fourvoyé le gouvernement : « Ils se sont fait raconter une fable par les syndicats de médecins », grince un directeur d'hôpital, « qui ont prétexté du fiasco de la campagne de 2009 contre H1N1. » À l'époque, un millier de centres ouverts sur le territoire étaient restés vides, la campagne s'achevant sur un maigre bilan : 5,36 millions de personnes vaccinées, soit 8,5 % des Français. « On a essayé, ça n'a pas marché », tranchait Olivier Véran le 29 décembre, expliquant avoir voulu cette fois placer le médecin traitant au cœur du dispositif.
« En réalité, on a quand même réussi à vacciner plus de 5 millions de personnes en 2009. Mais comme les vaccinodromes se passaient des généralistes et n'emmenaient pas les patients vers leurs cabinets, les médecins les ont dissuadés d'y aller. Et l'épidémie n'avait pas bloqué le pays ! » Plusieurs représentants ordinaux et syndicaux, présents aux réunions visant à définir la stratégie vaccinale durant l'automne, l'ont confirmé au Point : « Les médecins libéraux, qui se sont sentis mis à l'écart pendant la première vague du Covid, ont fait un énorme lobbying pour que la vaccination passe par eux, et uniquement par eux. » Un corporatisme « effréné », selon une participante, qui a « paralysé » le gouvernement : « Ils ont eu peur que les généralistes dissuadent leurs patients de se faire vacciner, voire appellent les internes à se mettre en grève… Alors, l'hôpital serait bloqué. » Corporatiste, le monde médical ?
C'est l'un des freins les plus problématiques aux évolutions du système de santé. Et en période de crise, un véritable boulet : au printemps, les laboratoires de biologie médicale, débordés par le nombre de tests, ont pourtant freiné des quatre fers pour empêcher que soit fait appel aux laboratoires d'analyses vétérinaires, qui ne seront autorisés à faire des analyses qu'au bout de longues semaines. L'hiver venu… « Était-il nécessaire d'imposer une consultation vaccinale, quand aucun autre pays ne le fait ? » s'interroge un membre de l'Ordre des infirmiers. Lorsque le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, s'emporte le 3 janvier, sur Twitter, contre Olivier Véran, s'indignant que les généralistes ne soient pas prioritairement vaccinés comme les hospitaliers et l'accusant de « vendre le métier par appartement aux kinésithérapeutes, aux pharmaciens, aux infirmiers », la patronne de l'Ordre des kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, explose : « Si les professionnels consultés refusent les vaccinodromes, refusent que d'autres que des médecins vaccinent, en effet, on va peut-être mettre des années pour vacciner la population. Laisserons-nous idéologie ou corporatisme vaincre cet enjeu de santé publique ? » Ambiance…

«  Nous sommes le seul pays où l'acte de vaccination reste confié à une minorité », déplore Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers. L'un des derniers, aussi, à refuser toute évolution des professionnels paramédicaux, et où les infirmiers, même en « pratique avancée » (un statut arraché par Agnès Buzyn), ne sont pas autorisés à prescrire des analyses biologiques ou d'imagerie, à effectuer des traitements médicaux, ni même à réaliser de petites sutures… Si le sujet a été écarté du Ségur de la santé, organisé en grande pompe durant l'été, l'impératif de réussir, aujourd'hui, la campagne vaccinale, devrait quand même permettre d'accélérer les choses : si le Code de la santé publique précise que chaque nouveau vaccin doit passer par une prescription médicale, une première dérogation a été accordée pour le vaccin contre la grippe. Et la Haute Autorité de santé ne voit aucun inconvénient, explique-t-elle au Point, à ce que pharmaciens ou infirmiers à domicile puissent administrer le vaccin anti-Covid. « Mais il faut que le gouvernement prenne un arrêté, et éventuellement nous saisisse… »



Vaines querelles politiques


Au risque de devoir affronter, en pleine crise sanitaire, une fronde des médecins généralistes ? « Au moindre faux pas de toute façon, tout le monde tire à vue », constate un directeur d'hôpital de l'est de la France, « accablé » de « l'incurie politique » qu'il dit observer depuis des mois. « On a flingué les ARS pendant la première vague, parce que, dans la logique du système, la préfectorale était en train de prendre sa revanche. Les préfets n'ont toujours pas digéré d'avoir perdu l'ensemble de leurs compétences sociales, avec budgets et personnel, au profit des ARS… Les départements, qu'on parlait de supprimer, ont aussi saisi l'occasion de redorer leur blason, en forçant les critiques et les accusations. Chacun joue une sorte de revanche sociale en criant : “La solution, c'est moi !” et cela nous dévie du bon diagnostic. Politiquement, c'est immature. Et c'est un désastre. »
Au ministère de la Santé, les remontrances de l'opposition sur la « lenteur coupable » de la campagne de vaccination passent d'autant plus mal que nombre de voix s'élevaient, à l'automne, pour appeler à la prudence. Organisés les 16 et 17 décembre à l'Assemblée nationale et au Sénat, deux débats sur la stratégie vaccinale du gouvernement ont permis à chaque groupe politique d'exposer ses vues. Et si certains, alors, s'alarmaient déjà de possibles failles logistiques, ils étaient plus nombreux à redouter la « défiance vaccinale » de la population. « Nos recommandations sont simples, et il est impératif que la première phase de la vaccination soit réussie pour favoriser l'adhésion de la population, ce qui suppose de ne pas se précipiter », lançait ainsi la sénatrice LR Florence Lassarade, au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. « Il faut, de surcroît, que cette vaccination se fasse sur ordonnance. Autrement dit, il s'agit de mettre le médecin traitant comme pivot de cette campagne », appuyait le Républicain (et lui-même médecin généraliste) Alain Milon.



Les antivaccins ont tétanisé le gouvernement, comme le boa hypnotise Mowgli dans l’histoire.

Des précautions auxquelles le gouvernement était d'autant plus enclin à se plier que ses membres croulent, depuis le début de la crise, sous une avalanche de poursuites. «  Chaque grand décideur doit aujourd'hui faire face à une centaine de plaintes pénales », s'alarme le pénaliste Pierre-Olivier Sur, avocat dans les affaires du Mediator et du sang contaminé. « Nous sommes dans une situation où le risque pénal paralyse et force le devoir de décision des gouvernants. On a vu mieux en termes de séparation des pouvoirs… Ces affaires devraient être traitées au civil. Le pénal, aujourd'hui, non seulement rend fou, mais conduit à prendre de mauvaises décisions. »
Des erreurs d'analyses que médias et sondages, en montrant un état biaisé de l'opinion, renforcent : « Les antivaccins ont tétanisé le gouvernement, comme le boa hypnotise Mowgli dans l'histoire », soupire le Pr Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble. « Et nos décideurs et l'administration se sont entourés de précautions maximales, qui, à l'arrivée, sont des freins. C'est une histoire de tempérament, une histoire politique. Personnellement, j'aurais été partisan du rentre-dedans… » L'audace, on le sait désormais, était à cet instant la bonne stratégie : une semaine après le lancement de la campagne française, la confiance du public dans le vaccin a bondi de 11 points. Rappelant à tous que l'exemple est, encore, la meilleure des pédagogies.

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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

Message par ledevois Lun 11 Jan - 19:56

Magicfly a écrit:Voilà la réponse que j'avais déjà donnée il y a qqes jours:


La cause principale et récurrente c'est la pléthore de fonctionnaires montés en mille-feuilles. C'est le mal français depuis 40 ans! Trop tardivement on fait appel au privé pour démerder le pb que les fonctionnaires ne savent pas résoudre. J'ai connu ça avec EDF où j'étais loué en assistance technique malgré une pléthore d'agents qui glandait.


Vaccination : les boulets du système de santé français

ENQUÊTE. Corporatisme, administration, querelles politiques… Les ratés du lancement de la vaccination révèlent les dysfonctionnements de notre organisation sanitaire.





Par Géraldine Woessner
Publié le 11/01/2021 à 16h00 - Modifié le 11/01/2021 à 16h45



« L'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir », conseillait Napoléon à son frère le roi de Naples, aux prises avec les Anglais en Calabre… Le tout, pour un chef de guerre, est de savoir quand. Sur le front du Covid en ce début d'année, le gouvernement français a failli, déployant avec lenteur son artillerie vaccinale, quand il aurait au contraire fallu se montrer agile. Et le virage stratégique entrepris ces derniers jours pour alléger les protocoles et élargir en mode éclair la campagne de vaccination risque de prendre du temps à montrer ses effets : depuis le lancement de la campagne et jusqu'au 8 janvier, seuls 80 000 Français ont été vaccinés (contre sept fois plus d'Allemands ou d'Italiens), 92 % des doses de vaccin disponibles sur le territoire dormant encore dans leurs supercongélateurs. Un retard d'autant plus symbolique que l'apparition d'un nouveau variant plus contagieux fait redouter une troisième vague meurtrière.
Sur le terrain, les soignants rongent leur frein, l'opposition tempête et la majorité s'interroge : comment, après dix mois de crise et les nombreux retours d'expérience disséquant le fiasco des commandes de masques d'abord, celui de la politique de tests ensuite, a-t-on pu, une fois de plus, se laisser surprendre ? Le gouvernement, dont la droite fustige « l'impréparation », est-il seul en cause ? Le Point a interrogé différents acteurs à chaque point de la chaîne décisionnaire et logistique. Leurs analyses croisées livrent un tableau d'ensemble plus complexe et éclairant sur les maux profonds qui bloquent, depuis longtemps, la décision publique : incompétence opérationnelle de l'administration, empilement de structures, mais aussi corporatisme médical et mauvaise foi politique… Tour d'horizon des « boulets » de la lutte contre la Covid.



Faillite logistique




« J'ai reçu pour l'instant 4 875 doses de vaccin, mais seulement 1 300 seringues à tuberculine. Je ne sais pas si j'en recevrai d'autres, encore moins quand, on ne nous a pas donné de calendrier de livraisons… Et à l'ARS, personne ne me répond. » À la veille d'une semaine devant marquer le réel lancement de la campagne de vaccination en France, ce responsable de la pharmacie d'un groupement hospitalier du Centre est anxieux. L'organisation complexe retenue par les autorités pour la distribution des vaccins sur le territoire laisse perplexes nombre d'acteurs de terrain : l'agence Santé publique France, bras armé logistique du ministère de la Santé, a imaginé deux flux distincts à la sortie de l'usine Pfizer. Le premier rejoint six plateformes gérées par des prestataires, qui alimenteront les pharmacies référentes des Ehpad sur tout le territoire, via les agences régionales de santé. Le deuxième passe par 100 hôpitaux dits « pivots », qui géreront la vaccination de leur personnel ainsi que des Ehpad ou unités de soins de longue durée qui leur sont directement rattachés. Un découpage « administratif » « au plus près du terrain », se réjouit le ministère, mais qui ne correspond pas au découpage hospitalier de la France, laquelle est déjà divisée en 135 groupements hospitaliers de territoire (GHT) ! « La stratégie était la bonne, parce que les hôpitaux sont saturés. Mais la logistique hospitalière, c'est notre cœur de métier », explique Jérôme Goeminne, directeur du GHT Cœur Grand Est, à cheval sur trois départements. « Plutôt que de s'appuyer sur ce qui existe et fonctionne, on a dû recréer des chaînes logistiques… » En un temps record.



« De nombreuses décisions ont été prises trop tard »




Étrillée par les commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée, l'agence Santé publique France, qui s'était révélée incapable de commander et de distribuer à temps des masques au printemps, s'est tout de même vu confier par Olivier Véran la lourde tâche d'assumer la logistique de l'achat et de la distribution des vaccins. «  C'est un choix rationnel », assure-t-on au ministère de la Santé. « SPF est un opérateur de l'État qui a l'habitude de ces missions. Une cellule ad hoc a été créée, avec des renforts détachés des ministères des Armées et de l'Intérieur. » Une cellule chapeautée par la « task force vaccins » du ministère, qui s'est chargée de concevoir les schémas logistiques. Or, selon une source interne ayant participé aux réunions, « de nombreuses décisions ont été prises trop tard ». Alors qu'il était évident depuis la fin août que le premier vaccin disponible présenterait un défi logistique en devant se conserver à - 80 °C, « le ministère a eu un temps extrêmement long où il ne s'est rien passé, puisqu'on se consacrait à définir une doctrine. Quels patients allaient recevoir les doses, quand est-ce qu'on devait passer par les pharmacies, par des centres de vaccination… Ces questions doctrinales, avec une forte dimension politique, ont retardé la prise en main des aspects logistiques : on ne s'est posé qu'après la question des flux, des camions, des prestataires à contacter… Le Monsieur Vaccin du gouvernement n'est arrivé qu'en décembre ! »
À la consternation de ceux qui, sur le terrain, s'alarmaient de n'être conviés à aucune réunion. Les supercongélateurs n'ont achevé d'être livrés que le 6 janvier, alors que le logiciel permettant la traçabilité du vaccin, commandé (en dernière minute) à la société Accenture, n'était opérationnel que depuis deux jours… « Santé publique France n'est pas assez gérée, et elle n'a pas été suffisamment transformée depuis le printemps », regrette un conseiller extérieur du gouvernement, appelé en renfort pour redresser la barre. « Le cœur du problème est là… Et dans ces réunions interminables qui impliquent tant d'acteurs que personne ne décide rien. »



Empilement des structures




Et de décrire la foule d'intervenants présents à une réunion « type » du ministère de la Santé en mode « gestion de crise. » « Il y a la DGOS (Direction générale de l'offre de soins), qui s'occupe du pilotage opérationnel des hôpitaux. La DGCS (Direction générale de la cohésion sociale), qui est la tutelle virtuelle des Ehpad. Interviennent aussi la cellule de crise  » Covid «  de la Direction générale de la santé, le centre de crise du ministère, un secrétaire général plus actif qu'il ne devrait l'être, le directeur de cabinet, un responsable de la vaccination qui est soudain apparu… Pour arriver à prendre une décision, c'est extrêmement compliqué. » C'est la raison pour laquelle le gouvernement a confié à la société McKinsey le soin d'organiser cette « tour de Babel »… « Mais ils sont arrivés trop tard, juge un participant. La doctrine était déjà arrêtée, et elle était mal adaptée aux contraintes du terrain. »
L'épais protocole de vaccination de 45 pages envoyé aux Ehpad le 22 décembre, décrivant les modalités d'organisation de la campagne, est un cas d'école des confusions que crée cet enchevêtrement. La Haute Autorité de santé avait émis l'avis que les doses de vaccin devraient être commandées par chaque établissement plusieurs jours à l'avance, pour éviter les pertes et faciliter la logistique. Le Comité consultatif national d'éthique, lui, a estimé qu'il fallait prévoir un délai de « rétractation » pour les personnes ayant consenti à la vaccination, mais qui changeraient d'avis. Finalement, le texte envoyé aux professionnels stipule que «  la consultation prévaccinale devra être réalisée 5 jours au plus tard avant le démarrage de la vaccination afin de faire remonter le nombre de doses nécessaire »… Une phrase qui a plongé dans l'émoi tous les Ehpad du pays. « Comment faire dans les déserts médicaux, où la moitié des résidents d'Ehpad n'ont pas de médecins traitants ? » s'emportait début janvier Marcel Lewin, président du conseil de l'ordre des médecins en Corrèze. « Il était évident que cette phase de consultations prévaccinales allait prendre des semaines », confirme un membre de la Fédération hospitalière de France (FHF). «  On a reproduit avec les vaccins les mêmes ratés de la logistique qu'à l'occasion des masques, des tests et des gels hydroalcooliques… À chaque fois, on bute sur des organisations pensées par la technostructure qui s'avèrent inadaptées, et sont recalées au dernier moment. »
Rétropédalage le 5 janvier : la consultation vaccinale n'est plus obligatoire, annonce sur Twitter le ministre Olivier Véran. Elle pourra avoir lieu au moment de la vaccination. « Mais cela ne suffira pas », tranche Frédéric Valletoux, président de la FHF et maire (LR) de Fontainebleau. « L'hôpital ne pourra pas tout faire quand la vaccination va s'élargir : il faut une mobilisation générale de tous les personnels ! » De fait : en dépit d'une très nette accélération, la campagne ne démarrera réellement dans les Ehpad que le 18 janvier, et le gouvernement prévoit d'avoir vacciné 1 million de Français d'ici à la fin du mois, alors qu'il aura reçu à cette date un total de 2,5 millions de doses. La campagne ne pourra réellement changer de dimension que grâce à des centres dédiés, dont l'ouverture a finalement été ordonnée… le 5 janvier.



Corporatisme à tous crins




Ne parlez pas de « vaccinodromes » : ce mot est interdit. À la place, Olivier Véran a promis l'ouverture de 600 « centres de vaccination » d'ici fin janvier, qui auront exactement la même fonction : permettre une vaccination massive de la population, en évitant que les conditions de conservation du vaccin de Pfizer créent des embouteillages monstres dans les cabinets des généralistes. Un virage stratégique à 180 degrés accueilli avec soulagement sur le terrain : «  L'ouverture de la vaccination aux plus de 65 ans passera obligatoirement par une logistique plus militaire, si on veut le faire vite et bien », s'agace le maire (LR) de Cannes, David Lisnard, dont les centres sont prêts depuis la mi-décembre. « Je ne m'explique pas que le gouvernement ne l'ait pas compris… » Dans les couloirs de l'Avenue de Ségur, d'autres ont, au contraire, une idée précise de ce qui a fourvoyé le gouvernement : « Ils se sont fait raconter une fable par les syndicats de médecins », grince un directeur d'hôpital, « qui ont prétexté du fiasco de la campagne de 2009 contre H1N1. » À l'époque, un millier de centres ouverts sur le territoire étaient restés vides, la campagne s'achevant sur un maigre bilan : 5,36 millions de personnes vaccinées, soit 8,5 % des Français. « On a essayé, ça n'a pas marché », tranchait Olivier Véran le 29 décembre, expliquant avoir voulu cette fois placer le médecin traitant au cœur du dispositif.
« En réalité, on a quand même réussi à vacciner plus de 5 millions de personnes en 2009. Mais comme les vaccinodromes se passaient des généralistes et n'emmenaient pas les patients vers leurs cabinets, les médecins les ont dissuadés d'y aller. Et l'épidémie n'avait pas bloqué le pays ! » Plusieurs représentants ordinaux et syndicaux, présents aux réunions visant à définir la stratégie vaccinale durant l'automne, l'ont confirmé au Point : « Les médecins libéraux, qui se sont sentis mis à l'écart pendant la première vague du Covid, ont fait un énorme lobbying pour que la vaccination passe par eux, et uniquement par eux. » Un corporatisme « effréné », selon une participante, qui a « paralysé » le gouvernement : « Ils ont eu peur que les généralistes dissuadent leurs patients de se faire vacciner, voire appellent les internes à se mettre en grève… Alors, l'hôpital serait bloqué. » Corporatiste, le monde médical ?
C'est l'un des freins les plus problématiques aux évolutions du système de santé. Et en période de crise, un véritable boulet : au printemps, les laboratoires de biologie médicale, débordés par le nombre de tests, ont pourtant freiné des quatre fers pour empêcher que soit fait appel aux laboratoires d'analyses vétérinaires, qui ne seront autorisés à faire des analyses qu'au bout de longues semaines. L'hiver venu… « Était-il nécessaire d'imposer une consultation vaccinale, quand aucun autre pays ne le fait ? » s'interroge un membre de l'Ordre des infirmiers. Lorsque le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, s'emporte le 3 janvier, sur Twitter, contre Olivier Véran, s'indignant que les généralistes ne soient pas prioritairement vaccinés comme les hospitaliers et l'accusant de « vendre le métier par appartement aux kinésithérapeutes, aux pharmaciens, aux infirmiers », la patronne de l'Ordre des kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, explose : « Si les professionnels consultés refusent les vaccinodromes, refusent que d'autres que des médecins vaccinent, en effet, on va peut-être mettre des années pour vacciner la population. Laisserons-nous idéologie ou corporatisme vaincre cet enjeu de santé publique ? » Ambiance…

«  Nous sommes le seul pays où l'acte de vaccination reste confié à une minorité », déplore Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers. L'un des derniers, aussi, à refuser toute évolution des professionnels paramédicaux, et où les infirmiers, même en « pratique avancée » (un statut arraché par Agnès Buzyn), ne sont pas autorisés à prescrire des analyses biologiques ou d'imagerie, à effectuer des traitements médicaux, ni même à réaliser de petites sutures… Si le sujet a été écarté du Ségur de la santé, organisé en grande pompe durant l'été, l'impératif de réussir, aujourd'hui, la campagne vaccinale, devrait quand même permettre d'accélérer les choses : si le Code de la santé publique précise que chaque nouveau vaccin doit passer par une prescription médicale, une première dérogation a été accordée pour le vaccin contre la grippe. Et la Haute Autorité de santé ne voit aucun inconvénient, explique-t-elle au Point, à ce que pharmaciens ou infirmiers à domicile puissent administrer le vaccin anti-Covid. « Mais il faut que le gouvernement prenne un arrêté, et éventuellement nous saisisse… »



Vaines querelles politiques




Au risque de devoir affronter, en pleine crise sanitaire, une fronde des médecins généralistes ? « Au moindre faux pas de toute façon, tout le monde tire à vue », constate un directeur d'hôpital de l'est de la France, « accablé » de « l'incurie politique » qu'il dit observer depuis des mois. « On a flingué les ARS pendant la première vague, parce que, dans la logique du système, la préfectorale était en train de prendre sa revanche. Les préfets n'ont toujours pas digéré d'avoir perdu l'ensemble de leurs compétences sociales, avec budgets et personnel, au profit des ARS… Les départements, qu'on parlait de supprimer, ont aussi saisi l'occasion de redorer leur blason, en forçant les critiques et les accusations. Chacun joue une sorte de revanche sociale en criant : “La solution, c'est moi !” et cela nous dévie du bon diagnostic. Politiquement, c'est immature. Et c'est un désastre. »
Au ministère de la Santé, les remontrances de l'opposition sur la « lenteur coupable » de la campagne de vaccination passent d'autant plus mal que nombre de voix s'élevaient, à l'automne, pour appeler à la prudence. Organisés les 16 et 17 décembre à l'Assemblée nationale et au Sénat, deux débats sur la stratégie vaccinale du gouvernement ont permis à chaque groupe politique d'exposer ses vues. Et si certains, alors, s'alarmaient déjà de possibles failles logistiques, ils étaient plus nombreux à redouter la « défiance vaccinale » de la population. « Nos recommandations sont simples, et il est impératif que la première phase de la vaccination soit réussie pour favoriser l'adhésion de la population, ce qui suppose de ne pas se précipiter », lançait ainsi la sénatrice LR Florence Lassarade, au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. « Il faut, de surcroît, que cette vaccination se fasse sur ordonnance. Autrement dit, il s'agit de mettre le médecin traitant comme pivot de cette campagne », appuyait le Républicain (et lui-même médecin généraliste) Alain Milon.



Les antivaccins ont tétanisé le gouvernement, comme le boa hypnotise Mowgli dans l’histoire.

Des précautions auxquelles le gouvernement était d'autant plus enclin à se plier que ses membres croulent, depuis le début de la crise, sous une avalanche de poursuites. «  Chaque grand décideur doit aujourd'hui faire face à une centaine de plaintes pénales », s'alarme le pénaliste Pierre-Olivier Sur, avocat dans les affaires du Mediator et du sang contaminé. « Nous sommes dans une situation où le risque pénal paralyse et force le devoir de décision des gouvernants. On a vu mieux en termes de séparation des pouvoirs… Ces affaires devraient être traitées au civil. Le pénal, aujourd'hui, non seulement rend fou, mais conduit à prendre de mauvaises décisions. »
Des erreurs d'analyses que médias et sondages, en montrant un état biaisé de l'opinion, renforcent : « Les antivaccins ont tétanisé le gouvernement, comme le boa hypnotise Mowgli dans l'histoire », soupire le Pr Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble. « Et nos décideurs et l'administration se sont entourés de précautions maximales, qui, à l'arrivée, sont des freins. C'est une histoire de tempérament, une histoire politique. Personnellement, j'aurais été partisan du rentre-dedans… » L'audace, on le sait désormais, était à cet instant la bonne stratégie : une semaine après le lancement de la campagne française, la confiance du public dans le vaccin a bondi de 11 points. Rappelant à tous que l'exemple est, encore, la meilleure des pédagogies.

 Ce qui est déplorable c'est que de toute façon ils auront toujours raison -- à quand la possibilité de virer des fonctionnaires responsables pour leur médiocrité --
 Qel gaspillage de l'argent public -- c'est déplorable -- jamais le pays se redressera --


Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare. 
ledevois
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Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ? Empty Re: Qu'est-ce qu'ils en font , des vaccins ?

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