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Le p'tit virus qui mute, qui mute...

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Le p'tit virus qui mute, qui mute...   Empty Le p'tit virus qui mute, qui mute...

Message par Diviciac Jeu 5 Nov - 11:13

ttps://www.ladepeche.fr/2020/11/04/covid-19-des-millions-de-visons-abattus-au-danemark-apres-une-mutation-inquietante-du-virus-9182412.php



"Au Danemark, une mutation du virus observé chez les visons pourrait devenir un obstacle au développement d'un vaccin contre le Covid-19. Une campagne d'abattage nationale de l'animal dans tous les élevages a donc été lancée." 


17 millions de visons vont être zigouillés. Après les chauves-souris, les pangolins, un cas de grippe porcine dû à une mutation du H1N2 transmis à un humain au Canada, voilà que les visons s'y mettent aussi !    
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Message par Lili-Rose Jeu 5 Nov - 12:53

et ben, pas très rassurant tout ça.
Pauvres visons....
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Message par Diviciac Jeu 5 Nov - 13:17

Lili-Rose a écrit:et ben, pas très rassurant tout ça.
Pauvres visons....

On dirait que les quatre éléments (eau, terre, air et feu) s'unissent avec les animaux et les virus pour tenter de se débarrasser de l'espèce la plus répandue, la plus invasive et la plus nuisible à la planète : l'Homme.  
En effet, ce n'est pas rassurant .    Very Happy
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Message par Lili-Rose Jeu 5 Nov - 21:56

Je n'adhère pas vraiment à ce genre de théorie....tout en admettant que l'homme est le pire espèce pour la planète bleue, malheureusement.
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Message par Invité Mer 21 Juil - 10:21

https://www.science-et-vie.com/corps-et-sante/et-si-un-virus-mortel-s-echappait-d-un-laboratoire-51000

5 septembre 2019


L'histoire commence dans le laboratoire de haute sécurité dit BSL-3 de l'université du Wisconsin, dirigé par le virologue Yoshihiro Kawaoka
Sur ce site, que Science & Vie a (vraiment !) visité, est étudiée la possibilité qu'un virus grippal aviaire H 5N 1 « apprenne », par une série de mutations, à passer des oiseaux à l'homme. Aujourd'hui, pour infecter un homme, cet agent pathogène doit être respiré à des concentrations si élevées qu'elles ne sont atteintes que dans les élevages industriels ou sur les marchés aux volailles. Mais si le virus subissait quelques mutations lui permettant de se fixer sur l'un de nos récepteurs, et devenait donc transmissible d'un humain à l'autre, comme la bénigne grippe saisonnière (qui lui est étroitement apparentée), les conséquences seraient dramatiques.
JOSÉ, JEUNE CHERCHEUR IMPRUDENT
Pour étudier ce scénario catastrophe, les équipes de Kawaoka font muter les virus, les acclimatent peu à peu aux cellules de l'appareil respiratoire humain, puis testent sur des furets (l'animal de laboratoire dont l'appareil respiratoire ressemble le plus à celui de l'humain) leur capacité à se transmettre.
En ce mercredi de février 2020, José Reverte prend son service le matin, encore un peu intimidé : cela ne fait qu'une semaine que ce jeune post-doc a intégré l'une des équipes de virologie les plus en vue de la planète.
Il se sent nauséeux à cause des fruits de mer qu'il a mangés la veille, mais il a tenu à venir travailler -pas question de faire mauvaise impression ! Lui dont la famille est arrivée aux États-Unis depuis la Colombie il y a quinze ans a effectué sans faute le parcours universitaire dont il rêvait, jusqu'à devenir chercheur. Sa première tâche de la journée, après avoir franchi le sas dépressurisé permettant d'accéder à la zone de haute sécurité, équipé de sa combinaison, de ses deux paires de gants, et de son respirateur, est de nourrir la douzaine de furets sur lesquels sont réalisées les expériences de transmission aérienne du virus.

Arrivé devant les cages, une nausée irrépressible lui tord l'estomac. En un geste réflexe, le chercheur arrache son respirateur et vomit durant plusieurs secondes dans l'évier de l'animalerie. Quelques minutes plus tard, les hoquets terminés, il prend conscience de la gravité de l'incident : il a respiré l'air dans lequel les furets infectés toussent !
La procédure, en pareil cas, est claire. Il doit signaler immédiatement ce qui s'est produit et gagner le local de quarantaine du centre, où il sera placé en observation et isolé de tout contact pendant au moins une semaine. Mais José, affolé, hésite. D'abord, il se dit -à tort ou à raison -que c'en est fini de sa carrière dans l'équipe Kawaoka s'il révèle sa faute. Ensuite, il doit prendre, samedi matin, l'avion pour Bogota, où sa grand-mère fête ses 70 ans.
Toute la famille sera là, sa récente embauche sera célébrée. Gâcher cela en allant en quarantaine lui est insupportable. Enfin, nul ne sait si la grippe qu'avait ce furet est bien transmissible. Après tout, un virus aviaire ne passe pas d'un mammifère à l'autre, normalement.

FORTE FIÈVRE ET VIOLENTE TOUX

José n'a que deux minutes pour prendre sa décision. Il décide de se taire. Il finit de nourrir les animaux, réalise rapidement les dilutions et les préparations qui lui ont été confiées, puis sort de la zone de confinement après l'avoir soigneusement nettoyée. La non-déclaration des accidents est une des plaies de la sécurité des laboratoires -les spécialistes le savent tous -et le jeune chercheur est loin d'être le premier à cacher une bévue.
Et si... un virus mortel s'échappait d'un laboratoire ? 

Durant les quarante-huit heures qui suivent, en l'absence de symptômes, José se rassure.
Le samedi, il ne remarque pas les premiers frissons qui le parcourent dans le trajet en bus vers l'aéroport de Chicago. Il ne prête pas davantage attention à une petite toux qui se manifestera épisodiquement dans le terminal de l'aéroport JFK de New York, où il attend sa correspondance. Pour tuer le temps, il joue avec les enfants d'une famille nigériane qui attend son vol pour Lagos, une porte plus loin. À l'arrivée à Bogota, il se rend à la fête en taxi et danse la cumbia toute la nuit, malgré une fatigue croissante, avec ses cousins venus de Quito, en Équateur, et ceux qui vivent désormais à Manaus, au Brésil.

Ce n'est que le surlendemain, lundi, terrassé par une fièvre à 40 °Cet une toux déchirante, que José raconte l'incident à l'université du Wisconsin. Entre-temps, sa famille s'est dispersée et chacun a repris le chemin de son travail. Quatre jours plus tard, José meurt, privé d'oxygène, les alvéoles pulmonaires littéralement liquéfiées par l'action du virus.

Dès le coup de fil, Kawaoka prend la mesure de la gravité de la situation. Il alerte l'OMS, dont le siège est à Genève, et le CDC, l'agence de santé publique américaine. La situation bascule en quelques jours. Le désastre est complet : le virus muté créé par le virologue japonais, H 5N 1m ( « m » pour « mutant ») s'avère hautement transmissible par voie aérienne. Une quinte de toux suffit à le propager dans un autobus ou dans un métro. S'il est moins virulent que le virus naturel (qui, lui, infecte rarement mais tue 63 % des personnes infectées), son taux de létalité de 10 % n'en est pas moins terrifiant (sans être surprenant : c'est celui du SRAS durant l'épidémie de 2002- 2003). Les vaccins contre les grippes existantes sont en outre inefficaces face à ce virus inédit, et les antiviraux ne font guère plus qu'atténuer les symptômes. 
Produire un vaccin anti grippal adapté prend au bas mot huit mois. Surtout, une particularité en apparence secondaire de ce mutant atterre les experts : la période de latence de cette grippe mortelle, autrement dit la période durant laquelle le patient est contagieux sans présenter aucun symptôme, est inhabituellement longue. Entre quatre jours (comme l'illustre le parcours de José) et une semaine ! Chaque malade en incubation, alors qu'il se sent parfaitement bien, est donc un véritable geyser à virus qui s'ignore, propageant la maladie à son insu.
Et si... un virus mortel s'échappait d'un laboratoire ? -
Dans son bus vers l'aéroport de Chicago, José adonc infecté plusieurs personnes, qui se sont dispersées à travers la ville. À JFK, il a contaminé les enfants nigérians. Et durant la fête de famille, le virus a continué à se répandre.

Deux semaines seulement après la contagion initiale, la grippe mortelle est solidement enracinée dans deux grandes villes des États-Unis, New York et Chicago, dans trois pays d'Amérique Latine et à Lagos, avec ses 21 millions d'habitants. À ce stade, il est devenu impossible d'empêcher qu'elle se propage à toute la planète : la fermeture du trafic aérien, d'après l'OMS elle-même, est inefficace contre les pandémies et, de toute façon, l'Afrique étant connectée à l'Asie et à l'Europe par voie terrestre, la mesure n'aurait guère de sens.

UNE PERSONNE SUR CINQ AFFECTÉE

En environ un an, cette nouvelle grippe se propage à toute la planète, comme le fait la grippe saisonnière, infectant environ 20 % de la population mondiale -un chiffre dans le bas de la fourchette des pandémies grippales passées… Elle fera donc environ 150 millions de morts à l'échelle mondiale, bien plus que toutes les guerres de l'histoire de l'humanité réunies. Même la grippe de 1918 (la fameuse grippe espagnole) n'a fait « que » 50 millions de morts. En France, pays qui finira par être touché au bout de quelques mois, le nombre de décès sera d'environ 1,5 million -des chiffres vertigineux, inédits dans l'histoire.
Mais les conséquences sanitaires de l'épidémie vont au-delà de ces morts, car les systèmes de santé de presque tous les pays s'effondrent peu à peu sous le poids du fléau, ajoutant d'innombrables décès. « Pour se représenter le chaos social semé par une maladie mortelle et contagieuse, commente Gregory Koblentz, spécialiste de bio défense à l'université George Mason de Washington DC, on ne peut que se référer à ce qu'on a vu avec Ebola dans certains pays africains en 2015. Et le système de santé est en première ligne. » Même dans les pays les plus riches, les hôpitaux, surchargés, doivent dresser des tentes pour isoler les patients contagieux qui affluent. Les urgences, déjà saturées, même en France, par de modestes grippes saisonnières, sombrent un peu partout sur la planète dans le chaos. La seule gestion des cadavres pose des problèmes quasi insolubles.

Les soignants, comme dans toutes les épidémies de l'histoire, sont ceux qui payent le plus lourd tribut à la maladie -très rapidement, on manque de médecins et d'infirmières, même en faisant appel aux retraités, aux volontaires, et à l'armée. On manque aussi de matériel médical. Les coûts explosent, les salaires ne sont plus payés, et de nombreux soignants, qui craignent la contagion, prennent la fuite.

CHAOS ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Les conséquences économiques sont également tragiques. Pour endiguer la propagation de l'épidémie, beaucoup d'États ferment les frontières, réduisent, voire interrompent le trafic aérien et naval, notamment vers et depuis les zones les plus touchées. Des consignes sont données pour éviter les grands rassemblements sportifs et culturels, certains pays ferment les écoles, par où la maladie circule, et cherchent à restreindre les déplacements de leurs citoyens -qui eux-mêmes limitent au maximum leurs sorties. Le secteur du tourisme sombre rapidement. Il enregistre la disparition de centaines, de milliers, puis de millions d'emplois, dans les compagnies de transport, les hôtels et les restaurants qui restent désespérément vides.
 En peu de temps, les usines qui ne peuvent plus recevoir leurs matières premières et leurs pièces détachées ferment également leurs portes, tout comme de nombreux magasins, qui ne parviennent plus à s'approvisionner. Enfin, le chaos économique finit inévitablement par gagner la politique et les rapports sociaux. « Notre expérience des épidémies passées ne prend pas en compte les effets d'Internet et la défiance moderne à l'égard du pouvoir, commente Filippa Lentzos, spécialiste des menaces biologiques au King's College de Londres. Les gouvernements perdraient la confiance des citoyens et il y aurait une épidémie de rumeurs, de fausses nouvelles et de cyberattaques…


 » L'explosion du chômage génère rapidement des émeutes contre le pouvoir ainsi que des manifestations contre les immigrés, accusés d'aggraver et de répandre l'épidémie. Les citoyens se révoltent en outre contre les obligations sanitaires que les États tentent d'imposer, notamment la mise en quarantaine des malades et de leurs familles. Les centres de quarantaine sont vite perçus comme des foyers de diffusion de la maladie, et chacun cherche à les fuir…

RÉGRESSION DES LIBERTÉS

En réaction au désordre, les forces de l'ordre durcissent leur action, l'armée est mobilisée partout et les États adoptent des mesures de plus en plus autoritaires. Ils prennent aussi le contrôle de l'information et tentent de fermer les réseaux sociaux qui véhiculent des informations affolantes et incontrôlées.

Presque partout sur le globe, les libertés individuelles disparaissent au profit d'un état d'urgence permanent et d'États gouvernés par des hommes forts. La vitesse de propagation vertigineuse de la pandémie a cependant, si l'on peut oser ce terme, un « avantage » par rapport aux épidémies lentes comme le VIH.
Dix-huit mois après l'infection de José dans le laboratoire de Kawaoka, l'incendie viral a fini de parcourir la planète, et les survivants sont immunisés contre l'agent infectieux.

En quelques mois, les flux économiques se reconstituent. Les dégâts politiques et sociaux sont, eux, plus longs à se résorber…
Un point mérite d'être souligné : ce scénario pan dé mi que à 150 millions de morts est loin d'être le pire imaginable. Deux hypothèses sur lesquelles il repose sont en effet plutôt modérées.
 La première est celle qu'environ 20 % de la population terrestre contracterait le virus, ce qui correspond plutôt à la fourchette basse des pandémies grippales, dont certaines ont doublé ce pourcentage. La seconde est celle d'un taux de létalité de 10 %, un chiffre six fois plus bas que celui de la grippe H 5N 1 (63 %). L'hypothèse haute pour ces deux chiffres donne près de 2 milliards de morts, ce qui provoquerait en revanche, probablement, l'effondrement de la civilisation.

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Message par Nadou Mer 21 Juil - 10:36

Plume a écrit:https://www.science-et-vie.com/corps-et-sante/et-si-un-virus-mortel-s-echappait-d-un-laboratoire-51000

5 septembre 2019


L'histoire commence dans le laboratoire de haute sécurité dit BSL-3 de l'université du Wisconsin, dirigé par le virologue Yoshihiro Kawaoka
Sur ce site, que Science & Vie a (vraiment !) visité, est étudiée la possibilité qu'un virus grippal aviaire H 5N 1 « apprenne », par une série de mutations, à passer des oiseaux à l'homme. Aujourd'hui, pour infecter un homme, cet agent pathogène doit être respiré à des concentrations si élevées qu'elles ne sont atteintes que dans les élevages industriels ou sur les marchés aux volailles. Mais si le virus subissait quelques mutations lui permettant de se fixer sur l'un de nos récepteurs, et devenait donc transmissible d'un humain à l'autre, comme la bénigne grippe saisonnière (qui lui est étroitement apparentée), les conséquences seraient dramatiques.
JOSÉ, JEUNE CHERCHEUR IMPRUDENT
Pour étudier ce scénario catastrophe, les équipes de Kawaoka font muter les virus, les acclimatent peu à peu aux cellules de l'appareil respiratoire humain, puis testent sur des furets (l'animal de laboratoire dont l'appareil respiratoire ressemble le plus à celui de l'humain) leur capacité à se transmettre.
En ce mercredi de février 2020, José Reverte prend son service le matin, encore un peu intimidé : cela ne fait qu'une semaine que ce jeune post-doc a intégré l'une des équipes de virologie les plus en vue de la planète.
Il se sent nauséeux à cause des fruits de mer qu'il a mangés la veille, mais il a tenu à venir travailler -pas question de faire mauvaise impression ! Lui dont la famille est arrivée aux États-Unis depuis la Colombie il y a quinze ans a effectué sans faute le parcours universitaire dont il rêvait, jusqu'à devenir chercheur. Sa première tâche de la journée, après avoir franchi le sas dépressurisé permettant d'accéder à la zone de haute sécurité, équipé de sa combinaison, de ses deux paires de gants, et de son respirateur, est de nourrir la douzaine de furets sur lesquels sont réalisées les expériences de transmission aérienne du virus.

Arrivé devant les cages, une nausée irrépressible lui tord l'estomac. En un geste réflexe, le chercheur arrache son respirateur et vomit durant plusieurs secondes dans l'évier de l'animalerie. Quelques minutes plus tard, les hoquets terminés, il prend conscience de la gravité de l'incident : il a respiré l'air dans lequel les furets infectés toussent !
La procédure, en pareil cas, est claire. Il doit signaler immédiatement ce qui s'est produit et gagner le local de quarantaine du centre, où il sera placé en observation et isolé de tout contact pendant au moins une semaine. Mais José, affolé, hésite. D'abord, il se dit -à tort ou à raison -que c'en est fini de sa carrière dans l'équipe Kawaoka s'il révèle sa faute. Ensuite, il doit prendre, samedi matin, l'avion pour Bogota, où sa grand-mère fête ses 70 ans.
Toute la famille sera là, sa récente embauche sera célébrée. Gâcher cela en allant en quarantaine lui est insupportable. Enfin, nul ne sait si la grippe qu'avait ce furet est bien transmissible. Après tout, un virus aviaire ne passe pas d'un mammifère à l'autre, normalement.

FORTE FIÈVRE ET VIOLENTE TOUX

José n'a que deux minutes pour prendre sa décision. Il décide de se taire. Il finit de nourrir les animaux, réalise rapidement les dilutions et les préparations qui lui ont été confiées, puis sort de la zone de confinement après l'avoir soigneusement nettoyée. La non-déclaration des accidents est une des plaies de la sécurité des laboratoires -les spécialistes le savent tous -et le jeune chercheur est loin d'être le premier à cacher une bévue.
Et si... un virus mortel s'échappait d'un laboratoire ? 

Durant les quarante-huit heures qui suivent, en l'absence de symptômes, José se rassure.
Le samedi, il ne remarque pas les premiers frissons qui le parcourent dans le trajet en bus vers l'aéroport de Chicago. Il ne prête pas davantage attention à une petite toux qui se manifestera épisodiquement dans le terminal de l'aéroport JFK de New York, où il attend sa correspondance. Pour tuer le temps, il joue avec les enfants d'une famille nigériane qui attend son vol pour Lagos, une porte plus loin. À l'arrivée à Bogota, il se rend à la fête en taxi et danse la cumbia toute la nuit, malgré une fatigue croissante, avec ses cousins venus de Quito, en Équateur, et ceux qui vivent désormais à Manaus, au Brésil.

Ce n'est que le surlendemain, lundi, terrassé par une fièvre à 40 °Cet une toux déchirante, que José raconte l'incident à l'université du Wisconsin. Entre-temps, sa famille s'est dispersée et chacun a repris le chemin de son travail. Quatre jours plus tard, José meurt, privé d'oxygène, les alvéoles pulmonaires littéralement liquéfiées par l'action du virus.

Dès le coup de fil, Kawaoka prend la mesure de la gravité de la situation. Il alerte l'OMS, dont le siège est à Genève, et le CDC, l'agence de santé publique américaine. La situation bascule en quelques jours. Le désastre est complet : le virus muté créé par le virologue japonais, H 5N 1m ( « m » pour « mutant ») s'avère hautement transmissible par voie aérienne. Une quinte de toux suffit à le propager dans un autobus ou dans un métro. S'il est moins virulent que le virus naturel (qui, lui, infecte rarement mais tue 63 % des personnes infectées), son taux de létalité de 10 % n'en est pas moins terrifiant (sans être surprenant : c'est celui du SRAS durant l'épidémie de 2002- 2003). Les vaccins contre les grippes existantes sont en outre inefficaces face à ce virus inédit, et les antiviraux ne font guère plus qu'atténuer les symptômes. 
Produire un vaccin anti grippal adapté prend au bas mot huit mois. Surtout, une particularité en apparence secondaire de ce mutant atterre les experts : la période de latence de cette grippe mortelle, autrement dit la période durant laquelle le patient est contagieux sans présenter aucun symptôme, est inhabituellement longue. Entre quatre jours (comme l'illustre le parcours de José) et une semaine ! Chaque malade en incubation, alors qu'il se sent parfaitement bien, est donc un véritable geyser à virus qui s'ignore, propageant la maladie à son insu.
Et si... un virus mortel s'échappait d'un laboratoire ? -
Dans son bus vers l'aéroport de Chicago, José adonc infecté plusieurs personnes, qui se sont dispersées à travers la ville. À JFK, il a contaminé les enfants nigérians. Et durant la fête de famille, le virus a continué à se répandre.

Deux semaines seulement après la contagion initiale, la grippe mortelle est solidement enracinée dans deux grandes villes des États-Unis, New York et Chicago, dans trois pays d'Amérique Latine et à Lagos, avec ses 21 millions d'habitants. À ce stade, il est devenu impossible d'empêcher qu'elle se propage à toute la planète : la fermeture du trafic aérien, d'après l'OMS elle-même, est inefficace contre les pandémies et, de toute façon, l'Afrique étant connectée à l'Asie et à l'Europe par voie terrestre, la mesure n'aurait guère de sens.

UNE PERSONNE SUR CINQ AFFECTÉE

En environ un an, cette nouvelle grippe se propage à toute la planète, comme le fait la grippe saisonnière, infectant environ 20 % de la population mondiale -un chiffre dans le bas de la fourchette des pandémies grippales passées… Elle fera donc environ 150 millions de morts à l'échelle mondiale, bien plus que toutes les guerres de l'histoire de l'humanité réunies. Même la grippe de 1918 (la fameuse grippe espagnole) n'a fait « que » 50 millions de morts. En France, pays qui finira par être touché au bout de quelques mois, le nombre de décès sera d'environ 1,5 million -des chiffres vertigineux, inédits dans l'histoire.
Mais les conséquences sanitaires de l'épidémie vont au-delà de ces morts, car les systèmes de santé de presque tous les pays s'effondrent peu à peu sous le poids du fléau, ajoutant d'innombrables décès. « Pour se représenter le chaos social semé par une maladie mortelle et contagieuse, commente Gregory Koblentz, spécialiste de bio défense à l'université George Mason de Washington DC, on ne peut que se référer à ce qu'on a vu avec Ebola dans certains pays africains en 2015. Et le système de santé est en première ligne. » Même dans les pays les plus riches, les hôpitaux, surchargés, doivent dresser des tentes pour isoler les patients contagieux qui affluent. Les urgences, déjà saturées, même en France, par de modestes grippes saisonnières, sombrent un peu partout sur la planète dans le chaos. La seule gestion des cadavres pose des problèmes quasi insolubles.

Les soignants, comme dans toutes les épidémies de l'histoire, sont ceux qui payent le plus lourd tribut à la maladie -très rapidement, on manque de médecins et d'infirmières, même en faisant appel aux retraités, aux volontaires, et à l'armée. On manque aussi de matériel médical. Les coûts explosent, les salaires ne sont plus payés, et de nombreux soignants, qui craignent la contagion, prennent la fuite.

CHAOS ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Les conséquences économiques sont également tragiques. Pour endiguer la propagation de l'épidémie, beaucoup d'États ferment les frontières, réduisent, voire interrompent le trafic aérien et naval, notamment vers et depuis les zones les plus touchées. Des consignes sont données pour éviter les grands rassemblements sportifs et culturels, certains pays ferment les écoles, par où la maladie circule, et cherchent à restreindre les déplacements de leurs citoyens -qui eux-mêmes limitent au maximum leurs sorties. Le secteur du tourisme sombre rapidement. Il enregistre la disparition de centaines, de milliers, puis de millions d'emplois, dans les compagnies de transport, les hôtels et les restaurants qui restent désespérément vides.
 En peu de temps, les usines qui ne peuvent plus recevoir leurs matières premières et leurs pièces détachées ferment également leurs portes, tout comme de nombreux magasins, qui ne parviennent plus à s'approvisionner. Enfin, le chaos économique finit inévitablement par gagner la politique et les rapports sociaux. « Notre expérience des épidémies passées ne prend pas en compte les effets d'Internet et la défiance moderne à l'égard du pouvoir, commente Filippa Lentzos, spécialiste des menaces biologiques au King's College de Londres. Les gouvernements perdraient la confiance des citoyens et il y aurait une épidémie de rumeurs, de fausses nouvelles et de cyberattaques…


 » L'explosion du chômage génère rapidement des émeutes contre le pouvoir ainsi que des manifestations contre les immigrés, accusés d'aggraver et de répandre l'épidémie. Les citoyens se révoltent en outre contre les obligations sanitaires que les États tentent d'imposer, notamment la mise en quarantaine des malades et de leurs familles. Les centres de quarantaine sont vite perçus comme des foyers de diffusion de la maladie, et chacun cherche à les fuir…

RÉGRESSION DES LIBERTÉS

En réaction au désordre, les forces de l'ordre durcissent leur action, l'armée est mobilisée partout et les États adoptent des mesures de plus en plus autoritaires. Ils prennent aussi le contrôle de l'information et tentent de fermer les réseaux sociaux qui véhiculent des informations affolantes et incontrôlées.

Presque partout sur le globe, les libertés individuelles disparaissent au profit d'un état d'urgence permanent et d'États gouvernés par des hommes forts. La vitesse de propagation vertigineuse de la pandémie a cependant, si l'on peut oser ce terme, un « avantage » par rapport aux épidémies lentes comme le VIH.
Dix-huit mois après l'infection de José dans le laboratoire de Kawaoka, l'incendie viral a fini de parcourir la planète, et les survivants sont immunisés contre l'agent infectieux.

En quelques mois, les flux économiques se reconstituent. Les dégâts politiques et sociaux sont, eux, plus longs à se résorber…
Un point mérite d'être souligné : ce scénario pan dé mi que à 150 millions de morts est loin d'être le pire imaginable. Deux hypothèses sur lesquelles il repose sont en effet plutôt modérées.
 La première est celle qu'environ 20 % de la population terrestre contracterait le virus, ce qui correspond plutôt à la fourchette basse des pandémies grippales, dont certaines ont doublé ce pourcentage. La seconde est celle d'un taux de létalité de 10 %, un chiffre six fois plus bas que celui de la grippe H 5N 1 (63 %). L'hypothèse haute pour ces deux chiffres donne près de 2 milliards de morts, ce qui provoquerait en revanche, probablement, l'effondrement de la civilisation.

C'était sans l'hypothèse "vaccin", l'immunité naturelle n'a pas eu lieu ...


Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que tu comprends
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Le p'tit virus qui mute, qui mute...   Empty Re: Le p'tit virus qui mute, qui mute...

Message par Invité Mer 21 Juil - 10:41

Espérons que le vaccin sera efficace ! sinon pour l'immunité collective cela pourrait être long !

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Le p'tit virus qui mute, qui mute...   Empty Re: Le p'tit virus qui mute, qui mute...

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