Le choc des photos de propagande
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Le choc des photos de propagande
Un papa en colère après la photo virale de la rentrée : «Je voulais dire que mon enfant va très bien»
Il est le papa du petit garçon avec le manteau jaune sur cette photo devenue « le symbole de l’école carcérale ». Un cliché pris par un journaliste de BFMTV mardi matin à l’école Jacques-Prévert de Tourcoing.
https://www.lavoixdunord.fr/753083/article/2020-05-14/photo-virale-je-voulais-dire-que-mon-enfant-va-tres-bien?&refresh=OK&fbclid=IwAR3ehQpO3dxJeo5dXgw14TROyyRWy9hvX9flZX0TJkSDUXWxC5urv1lC9r8
Ce monsieur qui tient à rester anonyme vu l’outrance des réactions de centaines de personnes sur les réseaux sociaux – « il y a quand même des gens qui ont mis en face des photos de camps de concentration ! » – nous a contactés pour « faire quelque chose ».
« C’est totalement injuste pour l’équipe enseignante qui, aujourd’hui, n’est pas bien. Je voulais dire que mon enfant va très bien, je l’ai d’ailleurs remis à l’école ce jeudi matin. Il n’est pas traumatisé, il n’a pas pleuré. Le soir, je lui ai montré la photo en demandant ce qu’il faisait. Il m’a répondu : «On s’amusait». Si on avait pris la photo une seconde plus tard, on aurait vu des enfants qui sautaient et rigolaient puisque c’était une séance de gymnastique. Le journaliste qui l’a prise a lui-même expliqué, toujours sur Twitter où il avait aussi publié la photo, que quelques minutes plus tard les enfants jouaient et riaient normalement… »
Des explications qui sont intervenues dans un deuxième temps et n’ont pas du tout rencontré l’écho de la première publication de la photo avec ce commentaire : « Ambiance très étrange et dérangeante. »
« Le mal était fait », dixit Jean-Yves Bessol, directeur académique du Nord.
« La photo circule beaucoup dans les familles, on ne peut rien faire face à ça », se désole Mustapha Sadallah, chargé de la liaison écoles-familles au centre social de l’Alma à Roubaix. « Ici, c’est plus qu’un besoin que les enfants repartent à l’école. On a beaucoup de familles nombreuses dans des appartements sans extérieur où les enfants sont à trois par chambre. Depuis lundi, on les revoit dans la rue le soir. C’est déjà dur de les convaincre car il y a beaucoup de peurs et d’angoisses, mais maintenant s’ajoute ça ».
« Ça ne nous aide pas », s’agace Jean-Yves Bessol. Dans un contexte, situe-t-il, où les réticences sont fortes, en particulier dans les familles dont les enfants ont le plus besoin de retourner à l’école.
Dans une tribune publiée mercredi dans Le Quotidien du médecin, vingt présidents de sociétés savantes de pédiatrie réclament le retour des enfants à l’école. « Le véritable risque pour l’enfant dans cette épidémie est sûrement de le priver d’un environnement socio-éducatif », écrivent-ils. Tout en mettant en garde contre des mesures de distanciation excessives, dont cette photo est devenue le symbole. À tort, insiste le papa du petit bonhomme avec le manteau jaune.
Il est le papa du petit garçon avec le manteau jaune sur cette photo devenue « le symbole de l’école carcérale ». Un cliché pris par un journaliste de BFMTV mardi matin à l’école Jacques-Prévert de Tourcoing.
https://www.lavoixdunord.fr/753083/article/2020-05-14/photo-virale-je-voulais-dire-que-mon-enfant-va-tres-bien?&refresh=OK&fbclid=IwAR3ehQpO3dxJeo5dXgw14TROyyRWy9hvX9flZX0TJkSDUXWxC5urv1lC9r8
Ce monsieur qui tient à rester anonyme vu l’outrance des réactions de centaines de personnes sur les réseaux sociaux – « il y a quand même des gens qui ont mis en face des photos de camps de concentration ! » – nous a contactés pour « faire quelque chose ».
« C’est totalement injuste pour l’équipe enseignante qui, aujourd’hui, n’est pas bien. Je voulais dire que mon enfant va très bien, je l’ai d’ailleurs remis à l’école ce jeudi matin. Il n’est pas traumatisé, il n’a pas pleuré. Le soir, je lui ai montré la photo en demandant ce qu’il faisait. Il m’a répondu : «On s’amusait». Si on avait pris la photo une seconde plus tard, on aurait vu des enfants qui sautaient et rigolaient puisque c’était une séance de gymnastique. Le journaliste qui l’a prise a lui-même expliqué, toujours sur Twitter où il avait aussi publié la photo, que quelques minutes plus tard les enfants jouaient et riaient normalement… »
Des explications qui sont intervenues dans un deuxième temps et n’ont pas du tout rencontré l’écho de la première publication de la photo avec ce commentaire : « Ambiance très étrange et dérangeante. »
« Le mal était fait », dixit Jean-Yves Bessol, directeur académique du Nord.
« La photo circule beaucoup dans les familles, on ne peut rien faire face à ça », se désole Mustapha Sadallah, chargé de la liaison écoles-familles au centre social de l’Alma à Roubaix. « Ici, c’est plus qu’un besoin que les enfants repartent à l’école. On a beaucoup de familles nombreuses dans des appartements sans extérieur où les enfants sont à trois par chambre. Depuis lundi, on les revoit dans la rue le soir. C’est déjà dur de les convaincre car il y a beaucoup de peurs et d’angoisses, mais maintenant s’ajoute ça ».
« Ça ne nous aide pas »
Ce jeudi matin, dans une école de Roubaix, un grand nombre d’enfants dont les parents avaient pourtant annoncé la présence n’étaient pas là, nous a rapporté un collègue de La Voix du Nord. L’inspecteur de circonscription estime que cette photo a joué.« Ça ne nous aide pas », s’agace Jean-Yves Bessol. Dans un contexte, situe-t-il, où les réticences sont fortes, en particulier dans les familles dont les enfants ont le plus besoin de retourner à l’école.
Dans une tribune publiée mercredi dans Le Quotidien du médecin, vingt présidents de sociétés savantes de pédiatrie réclament le retour des enfants à l’école. « Le véritable risque pour l’enfant dans cette épidémie est sûrement de le priver d’un environnement socio-éducatif », écrivent-ils. Tout en mettant en garde contre des mesures de distanciation excessives, dont cette photo est devenue le symbole. À tort, insiste le papa du petit bonhomme avec le manteau jaune.
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