La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
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La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
[size=34]Louisper78[/size]
Macron n'a rien fait de tangible pour concrétiser ses promesses de campagne. Equivalent de Trump, mais avec une différence essentielle, lui n'a jamais été dans l'économie réelle, simple énarque, sans Normale Sup, il n'a même pas pu (ou su...) réduire la dette fiscale, sa première prirorité, lui le financier, ou prétendu tel...Les chiffres du chômage viennent de baisser, après changement du mode de calcul, ce qu'il faudrait rappeler, mais de manière insignifiante, malgré les plus de deux ans aux commandes...Un peu léger n'est-il pas?
INTERVIEW - Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, estime qu’Emmanuel Macron a «surfé» sur les mesures prises par François Hollande durant l’année 2017, alors que l’année 2018 a été «beaucoup plus compliquée». Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP, dénonce elle un «manque d’ambition de l’exécutif», notamment concernant la baisse des dépenses publiques.
Voici à présent deux ans qu’Emmanuel Macron a été élu président de la République. L’occasion de tirer un premier bilan de son action sur le plan économique, même si le quinquennat n’est pas terminé et que les réformes économiques mettent souvent du temps à produire leurs effets.
» LIRE AUSSI - Emploi: sur 18 mois, Macron fait beaucoup moins bien que Hollande
Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) ont répondu aux questions du Figaro. L’OFCE est généralement considéré comme keynésien alors que l’iFRAP est un think tank libéral.
LE FIGARO - Que pensez-vous du bilan économique d’Emmanuel Macron depuis son élection il y a 2 ans?
Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique. Emmanuel Macron n’a pas remis en cause les mesures prises par François Hollande, comme le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ou le pacte de responsabilité, et a surfé sur les effets des mesures du quinquennat précédent. L’année 2018 a par contre été beaucoup plus compliquée. Entre fin 2017 et fin 2018, la croissance économique française est passée de 2,8% à 1%, alors qu’elle est passée de 2,7% à 1,2% dans la zone euro (hors France). Il y a eu un ralentissement commun à tous les pays européens mais aussi des erreurs économiques au niveau national, notamment un calendrier fiscal négatif. Il y a eu un choc fiscal début 2018 avec la taxe carbone et la hausse de la CSG, supérieure aux baisses de cotisations. Ce qui a conduit à une baisse du pouvoir d’achat et une stagnation de la consommation. En fin d’année 2018, il y a eu une hausse du pouvoir d’achat - la plus forte depuis fin 2006 -, avec la suppression d’une partie de la taxe d’habitation et une seconde baisse de cotisations. Mais cette hausse du pouvoir d’achat n’a pas eu d’effet sur la consommation et la croissance: ce supplément de revenus n’a pas été consommé mais épargné. Cela est notamment lié à la crise des «gilets jaunes» qui a perturbé les comportements de consommation, en particulier lors des fêtes de fin d’année. Les ménages ont aussi enregistré une chute de confiance comparable à celle enregistrée de la crise financière de 2008, ce qui s’est traduit par une hausse de l’épargne de précaution. Cela a certainement été une erreur d’essayer de remplir les caisses de l’État par un séquençage fiscal défavorable au pouvoir d’achat en début d’année. Il aurait fallu baisser totalement les cotisations dès le début. De plus, avec la réforme de l’ISF et la mise en place d’une flat tax sur les revenus financiers, 2018 a été inégalitaire d’un point de vue fiscal avec davantage de gains pour les plus fortunés, alors que les mesures pour les autres ménages étaient étalées sur le quinquennat. Concernant le taux de chômage, il a diminué de 0,7 point en France entre mai 2017 et aujourd’hui, contre 1,5 point dans la zone euro».
Agnès Verdier-Molinié - «Le bilan est plutôt en dessous de ce qu’on aurait pu attendre. Dans le Macronomètre, nous avons évalué 80 mesures pour une note moyenne de 5,4/10. Il y a clairement un manque d’ambition et de cap. Emmanuel Macron était bien parti, avec une volonté de doper la compétitivité des entreprises et l’investissement du capital. Mais il n’a pas touché aux dépenses publiques et la promesse de baisser la pression fiscale est réduite à portion congrue. Si l’on se réfère au programme de stabilité que la France vient d’envoyer à Bruxelles, on sera encore à 44,8 points de PIB de prélèvements obligatoires en 2022. Il y a une incapacité à réellement transformer le modèle français, comme l’illustre aussi le renoncement sur la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. À aucun moment, le gouvernement n’a publié une liste d’économies chiffrées et il n’y aura pas plus d’efforts que sous le quinquennat précédent. Nos entreprises ne sont pas plus compétitives aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier. Les impôts de nos entreprises représentent 23% de la valeur ajoutée en France, contre 17% en moyenne dans les 15 principaux pays de l’UE. Nous sommes encore loin de nos concurrents. Si on veut aller vers le plein-emploi, il faudra absolument baisser la fiscalité sur les entreprises. Et on n’y arrivera pas tant qu’on n’aura pas fait certaines réformes structurelles: report de l’âge légal de la retraite, baisse de la masse salariale et des dépenses de fonctionnement des services publics».
Selon vous, depuis mai 2017, quelles mesures économiques ont été les plus positives? Et quelles ont été les plus négatives?
Mathieu Plane - «Étendre et élargir la prime d’activité, qui est un complément de revenus ciblé, était une bonne mesure. Cette prime cible des travailleurs qui ont des bas salaires, ça leur donne du pouvoir d’achat. Ce surplus de revenus va être consommé et ça n’augmente pas le coût du travail pour les entreprises. L’idée de transformer le CICE en baisse de cotisations est aussi une bonne mesure même si, pour des raisons budgétaires, c’était peut-être une erreur de le transformer intégralement dès 2019. La plus négative est la réduction brutale des emplois d’avenir car les retours étaient positifs. Ces emplois avaient une vraie utilité sociale, il y avait une formation avec un revenu en face. Dans le négatif, il y a aussi eu le séquençage fiscal avec 5 milliards de moins sur la fiscalité du capital et un déséquilibre fiscal en 2018 avec de fortes inégalités sur les gains. Tout comme la taxe carbone sans compensation pour le pouvoir d’achat, qui a donné l’impression d’une fiscalité écologique injuste alors que l’idée était d’envoyer un signal prix et de faire payer plus cher ce qui pollue. Et enfin la réforme de l’ISF et la mise en place de la flat tax à 30%: rien n’assure qu’une réduction de la fiscalité du capital sans fléchage des investissements se traduise par davantage d’investissement en France vers les secteurs les plus innovants. J’aurais donné la priorité à la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS)».
Agnès Verdier-Molinié - «La baisse de la fiscalité sur les revenus du capital a été une bonne chose, avec la flat tax et l’ISF transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI). En France, nous sommes tous surfiscalisés: ménages, entreprises, production, capital, travail, indépendants, succession, immobilier, nous sommes au maximum partout. 10% de ceux qui déclarent le plus paient par exemple plus de la moitié des impôts directs. Il faudra encore réformer pour remobiliser nos talents, notamment entrepreneuriaux, et faire revenir ceux qui sont partis. Emmanuel Macron mène aussi des réformes positives sur la fonction publique avec notamment la volonté de faire appliquer les 35 heures dans les collectivités locales, soit 1607 heures annuelles. Le gouvernement essaie aussi d’augmenter le nombre de contractuels dans le secteur public. Cela va dans le bon sens mais, là encore, nos partenaires européens sont allés beaucoup plus loin que nous: 99% des agents en Suède sont contractuels et la mixité public-privé existe vraiment. Il y a eu aussi d’autres mesures positives comme la baisse de l’IS, le recul sur la hausse de la fiscalité verte, la réintroduction du jour de carence dans la fonction publique ou encore la réforme de l’épargne retraite. Dans les choses négatives, il y a évidemment le recul - dont on ne connaît pas encore l’ampleur - sur la baisse des effectifs dans la fonction publique. Concernant la CSG, il aurait été préférable de mettre en place une TVA sociale, plus efficace économiquement. De plus, Emmanuel Macron parle d’un acte de décentralisation mais on se demande comment cela se traduira concrètement alors qu’on pourrait faire énormément sur ce volet, en matière d’éducation, d’emploi, de culture ou de santé».
Comment voyez-vous l’année 2019 de la France sur le plan économique? Quels sont vos motifs d’espoir et d’inquiétude?
Mathieu Plane - «Il y a eu un geste fort de rééquilibrage fait par l’exécutif à partir de décembre. Selon nos estimations, ces 10 milliards d’euros vont se traduire par un gain moyen de pouvoir d’achat de 440 euros par ménage en 2019 si l’on tient compte des autres mesures fiscales initialement prises. Au total, si l’on intègre aussi l’évolution de l’emploi, des salaires, soutenue par la prime défiscalisée, des revenus du capital et le ralentissement de l’inflation, nous prévoyons une hausse moyenne de 850 euros par ménage, soit la plus forte hausse depuis 2007. De nombreuses mesures vont donner du pouvoir d’achat aux salariés du privé de la classe moyenne, qui ont un salaire proche du salaire médian: la baisse de la taxe d’habitation, la baisse des cotisations sociales, la prime d’activité, la défiscalisation des heures supplémentaires. De plus, les entreprises ont des capacités financières, avec un niveau d’épargne historiquement élevé, auquel s’ajoute la transformation du CICE en allégement de charges à hauteur de 20 milliards. Et il y a aussi une politique monétaire très accommodante de la banque centrale européenne. Reste à savoir comment tout cela va se matérialiser en termes de consommation et d’investissement en raison de l’incertitude, internationale et nationale. Il faudra faire attention en 2019 car l’environnement international est peu porteur: le Brexit, la situation en Italie, l’Allemagne qui ne va plus aussi bien qu’avant, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.... Il y a aussi évidemment la crise des «gilets jaunes» en France. Si Emmanuel Macron arrive à régler cette crise sociale, la France est plutôt pas mal placée. Les fondamentaux économiques du pays ne sont pas mauvais et les inégalités n’ont pas explosé. Dans un environnement international dégradé, la France peut s’en tirer mieux que les autres et être une valeur refuge pour les investisseurs. Il faudra voir la seconde partie du quinquennat car, malgré tout, Emmanuel Macron marche sur des œufs».
Agnès Verdier-Molinié - «Nous ne sommes même pas sûrs de faire 1,4% de croissance en 2019. Le quinquennat a démarré en fanfare en 2017 avec 2,3% de croissance grâce au CICE et au pacte de responsabilité et le gouvernement a surfé là-dessus mais après il faut alimenter la compétitivité. La baisse de l’IS ne suffira pas. Avec des décisions plus ambitieuses, notamment en baissant significativement (au moins 15 milliards) les taxes de production qui pèsent sur nos entreprises, on peut redynamiser la création d’emplois d’ici la fin du quinquennat. Pour le moment, 2019 est une année en demi-teinte. Le gouvernement tergiverse énormément et c’est décevant. Ça ne donne pas confiance. Le gouvernement aurait pu dire en décembre: «on baisse la fiscalité, on va prélever moins mais on va vraiment baisser la dépense». Malheureusement, ils ne se sont pas saisis de cette occasion. Cependant, il n’est jamais trop tard pour bien faire et retrouver l’ambition de transformer le modèle français pour le rendre plus efficient. C’est juste une question de courage devant la rue et nos syndicats qui ont encore un pouvoir de blocage qu’il ne faut pas sous-estimer».
À VOIR AUSSI -Macron: a-t-il répondu aux attentes? - Regarder sur Figaro Live
Macron : a-t-il répondu aux attentes ?
Christophe de Voogd, Anne de Guigné (Figaro Economie), Carl Meeus (Figaro Magazine) et Agnès Verdier-Molinié (IFRAP) décryptent les mesures du président Emmanuel Macron annoncées hier soir lors de sa conférence de presse.
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[size=33]Après 2 ans au pouvoir, que penser du bilan économique d’Emmanuel Macron?[/size]
- ar Guillaume Poingt
- Mis à jour le 11/05/2019 à 11:44
- Publié le 11/05/2019 à 07:45
INTERVIEW - Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, estime qu’Emmanuel Macron a «surfé» sur les mesures prises par François Hollande durant l’année 2017, alors que l’année 2018 a été «beaucoup plus compliquée». Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP, dénonce elle un «manque d’ambition de l’exécutif», notamment concernant la baisse des dépenses publiques.
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Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique. Emmanuel Macron n’a pas remis en cause les mesures prises par François Hollande, comme le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ou le pacte de responsabilité, et a surfé sur les effets des mesures du quinquennat précédent. L’année 2018 a par contre été beaucoup plus compliquée. Entre fin 2017 et fin 2018, la croissance économique française est passée de 2,8% à 1%, alors qu’elle est passée de 2,7% à 1,2% dans la zone euro (hors France). Il y a eu un ralentissement commun à tous les pays européens mais aussi des erreurs économiques au niveau national, notamment un calendrier fiscal négatif. Il y a eu un choc fiscal début 2018 avec la taxe carbone et la hausse de la CSG, supérieure aux baisses de cotisations. Ce qui a conduit à une baisse du pouvoir d’achat et une stagnation de la consommation. En fin d’année 2018, il y a eu une hausse du pouvoir d’achat - la plus forte depuis fin 2006 -, avec la suppression d’une partie de la taxe d’habitation et une seconde baisse de cotisations. Mais cette hausse du pouvoir d’achat n’a pas eu d’effet sur la consommation et la croissance: ce supplément de revenus n’a pas été consommé mais épargné. Cela est notamment lié à la crise des «gilets jaunes» qui a perturbé les comportements de consommation, en particulier lors des fêtes de fin d’année. Les ménages ont aussi enregistré une chute de confiance comparable à celle enregistrée de la crise financière de 2008, ce qui s’est traduit par une hausse de l’épargne de précaution. Cela a certainement été une erreur d’essayer de remplir les caisses de l’État par un séquençage fiscal défavorable au pouvoir d’achat en début d’année. Il aurait fallu baisser totalement les cotisations dès le début. De plus, avec la réforme de l’ISF et la mise en place d’une flat tax sur les revenus financiers, 2018 a été inégalitaire d’un point de vue fiscal avec davantage de gains pour les plus fortunés, alors que les mesures pour les autres ménages étaient étalées sur le quinquennat. Concernant le taux de chômage, il a diminué de 0,7 point en France entre mai 2017 et aujourd’hui, contre 1,5 point dans la zone euro».
Agnès Verdier-Molinié - «Le bilan est plutôt en dessous de ce qu’on aurait pu attendre. Dans le Macronomètre, nous avons évalué 80 mesures pour une note moyenne de 5,4/10. Il y a clairement un manque d’ambition et de cap. Emmanuel Macron était bien parti, avec une volonté de doper la compétitivité des entreprises et l’investissement du capital. Mais il n’a pas touché aux dépenses publiques et la promesse de baisser la pression fiscale est réduite à portion congrue. Si l’on se réfère au programme de stabilité que la France vient d’envoyer à Bruxelles, on sera encore à 44,8 points de PIB de prélèvements obligatoires en 2022. Il y a une incapacité à réellement transformer le modèle français, comme l’illustre aussi le renoncement sur la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. À aucun moment, le gouvernement n’a publié une liste d’économies chiffrées et il n’y aura pas plus d’efforts que sous le quinquennat précédent. Nos entreprises ne sont pas plus compétitives aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier. Les impôts de nos entreprises représentent 23% de la valeur ajoutée en France, contre 17% en moyenne dans les 15 principaux pays de l’UE. Nous sommes encore loin de nos concurrents. Si on veut aller vers le plein-emploi, il faudra absolument baisser la fiscalité sur les entreprises. Et on n’y arrivera pas tant qu’on n’aura pas fait certaines réformes structurelles: report de l’âge légal de la retraite, baisse de la masse salariale et des dépenses de fonctionnement des services publics».
Selon vous, depuis mai 2017, quelles mesures économiques ont été les plus positives? Et quelles ont été les plus négatives?
Mathieu Plane - «Étendre et élargir la prime d’activité, qui est un complément de revenus ciblé, était une bonne mesure. Cette prime cible des travailleurs qui ont des bas salaires, ça leur donne du pouvoir d’achat. Ce surplus de revenus va être consommé et ça n’augmente pas le coût du travail pour les entreprises. L’idée de transformer le CICE en baisse de cotisations est aussi une bonne mesure même si, pour des raisons budgétaires, c’était peut-être une erreur de le transformer intégralement dès 2019. La plus négative est la réduction brutale des emplois d’avenir car les retours étaient positifs. Ces emplois avaient une vraie utilité sociale, il y avait une formation avec un revenu en face. Dans le négatif, il y a aussi eu le séquençage fiscal avec 5 milliards de moins sur la fiscalité du capital et un déséquilibre fiscal en 2018 avec de fortes inégalités sur les gains. Tout comme la taxe carbone sans compensation pour le pouvoir d’achat, qui a donné l’impression d’une fiscalité écologique injuste alors que l’idée était d’envoyer un signal prix et de faire payer plus cher ce qui pollue. Et enfin la réforme de l’ISF et la mise en place de la flat tax à 30%: rien n’assure qu’une réduction de la fiscalité du capital sans fléchage des investissements se traduise par davantage d’investissement en France vers les secteurs les plus innovants. J’aurais donné la priorité à la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS)».
Agnès Verdier-Molinié - «La baisse de la fiscalité sur les revenus du capital a été une bonne chose, avec la flat tax et l’ISF transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI). En France, nous sommes tous surfiscalisés: ménages, entreprises, production, capital, travail, indépendants, succession, immobilier, nous sommes au maximum partout. 10% de ceux qui déclarent le plus paient par exemple plus de la moitié des impôts directs. Il faudra encore réformer pour remobiliser nos talents, notamment entrepreneuriaux, et faire revenir ceux qui sont partis. Emmanuel Macron mène aussi des réformes positives sur la fonction publique avec notamment la volonté de faire appliquer les 35 heures dans les collectivités locales, soit 1607 heures annuelles. Le gouvernement essaie aussi d’augmenter le nombre de contractuels dans le secteur public. Cela va dans le bon sens mais, là encore, nos partenaires européens sont allés beaucoup plus loin que nous: 99% des agents en Suède sont contractuels et la mixité public-privé existe vraiment. Il y a eu aussi d’autres mesures positives comme la baisse de l’IS, le recul sur la hausse de la fiscalité verte, la réintroduction du jour de carence dans la fonction publique ou encore la réforme de l’épargne retraite. Dans les choses négatives, il y a évidemment le recul - dont on ne connaît pas encore l’ampleur - sur la baisse des effectifs dans la fonction publique. Concernant la CSG, il aurait été préférable de mettre en place une TVA sociale, plus efficace économiquement. De plus, Emmanuel Macron parle d’un acte de décentralisation mais on se demande comment cela se traduira concrètement alors qu’on pourrait faire énormément sur ce volet, en matière d’éducation, d’emploi, de culture ou de santé».
Comment voyez-vous l’année 2019 de la France sur le plan économique? Quels sont vos motifs d’espoir et d’inquiétude?
Mathieu Plane - «Il y a eu un geste fort de rééquilibrage fait par l’exécutif à partir de décembre. Selon nos estimations, ces 10 milliards d’euros vont se traduire par un gain moyen de pouvoir d’achat de 440 euros par ménage en 2019 si l’on tient compte des autres mesures fiscales initialement prises. Au total, si l’on intègre aussi l’évolution de l’emploi, des salaires, soutenue par la prime défiscalisée, des revenus du capital et le ralentissement de l’inflation, nous prévoyons une hausse moyenne de 850 euros par ménage, soit la plus forte hausse depuis 2007. De nombreuses mesures vont donner du pouvoir d’achat aux salariés du privé de la classe moyenne, qui ont un salaire proche du salaire médian: la baisse de la taxe d’habitation, la baisse des cotisations sociales, la prime d’activité, la défiscalisation des heures supplémentaires. De plus, les entreprises ont des capacités financières, avec un niveau d’épargne historiquement élevé, auquel s’ajoute la transformation du CICE en allégement de charges à hauteur de 20 milliards. Et il y a aussi une politique monétaire très accommodante de la banque centrale européenne. Reste à savoir comment tout cela va se matérialiser en termes de consommation et d’investissement en raison de l’incertitude, internationale et nationale. Il faudra faire attention en 2019 car l’environnement international est peu porteur: le Brexit, la situation en Italie, l’Allemagne qui ne va plus aussi bien qu’avant, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.... Il y a aussi évidemment la crise des «gilets jaunes» en France. Si Emmanuel Macron arrive à régler cette crise sociale, la France est plutôt pas mal placée. Les fondamentaux économiques du pays ne sont pas mauvais et les inégalités n’ont pas explosé. Dans un environnement international dégradé, la France peut s’en tirer mieux que les autres et être une valeur refuge pour les investisseurs. Il faudra voir la seconde partie du quinquennat car, malgré tout, Emmanuel Macron marche sur des œufs».
Agnès Verdier-Molinié - «Nous ne sommes même pas sûrs de faire 1,4% de croissance en 2019. Le quinquennat a démarré en fanfare en 2017 avec 2,3% de croissance grâce au CICE et au pacte de responsabilité et le gouvernement a surfé là-dessus mais après il faut alimenter la compétitivité. La baisse de l’IS ne suffira pas. Avec des décisions plus ambitieuses, notamment en baissant significativement (au moins 15 milliards) les taxes de production qui pèsent sur nos entreprises, on peut redynamiser la création d’emplois d’ici la fin du quinquennat. Pour le moment, 2019 est une année en demi-teinte. Le gouvernement tergiverse énormément et c’est décevant. Ça ne donne pas confiance. Le gouvernement aurait pu dire en décembre: «on baisse la fiscalité, on va prélever moins mais on va vraiment baisser la dépense». Malheureusement, ils ne se sont pas saisis de cette occasion. Cependant, il n’est jamais trop tard pour bien faire et retrouver l’ambition de transformer le modèle français pour le rendre plus efficient. C’est juste une question de courage devant la rue et nos syndicats qui ont encore un pouvoir de blocage qu’il ne faut pas sous-estimer».
À VOIR AUSSI -Macron: a-t-il répondu aux attentes? - Regarder sur Figaro Live
Macron : a-t-il répondu aux attentes ?
Christophe de Voogd, Anne de Guigné (Figaro Economie), Carl Meeus (Figaro Magazine) et Agnès Verdier-Molinié (IFRAP) décryptent les mesures du président Emmanuel Macron annoncées hier soir lors de sa conférence de presse.
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Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21425
Date d'inscription : 03/07/2017
Age : 84
Localisation : Cévennes France--Tarragone catalogne
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
LE FIGARO - Que pensez-vous du bilan économique d’Emmanuel Macron depuis son élection il y a 2 ans?
Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique.
Oui ... et ?
Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique.
Oui ... et ?
Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que tu comprends
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
Nadou a écrit:LE FIGARO - Que pensez-vous du bilan économique d’Emmanuel Macron depuis son élection il y a 2 ans?
Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique.
Oui ... et ?
La question est qu'a fait Macron de l'année 2017 bonne pour la France -- ?
Ne me parlez pas du chômage c'est du pipeau -- manipulation des chiffres -
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21425
Date d'inscription : 03/07/2017
Age : 84
Localisation : Cévennes France--Tarragone catalogne
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
En 2017,il a pris ses fonction,cherché ses marques,voir l'énorme tâche qui l'attendait,et il s'y est mis!
Invité- Invité
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
ledevois a écrit:Nadou a écrit:LE FIGARO - Que pensez-vous du bilan économique d’Emmanuel Macron depuis son élection il y a 2 ans?
Mathieu Plane - «Il faut être prudent car le programme économique s’étale sur le quinquennat. L’année 2017 a été bonne pour la France, qui a enregistré sa meilleure performance depuis 10 ans avec une croissance de 2,3%, 350.000 créations d’emplois et un investissement dynamique.
Oui ... et ?
La question est qu'a fait Macron de l'année 2017 bonne pour la France -- ?
Ne me parlez pas du chômage c'est du pipeau -- manipulation des chiffres -
Si vous partez du principe que les chiffres, que vous fournissez dans cet article, sont pipés, fin de la discussion.
Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que tu comprends
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
Donc, l’article ne ment pas en disant que Manu a surfé sur les mesures prises par Hollande.Zerbinette a écrit:En 2017,il a pris ses fonction,cherché ses marques,voir l'énorme tâche qui l'attendait,et il s'y est mis!
On attend de connaître les chiffres de 2019
Vous pouvez nous dire sur quoi « il s’est mis » ? Quelles sont les mesures concrètes prises en matière d’économie, d’écologie ou de politique internationale ?
"Ce qui est certain c'est que ce Macron, personnage mineur de l'histoire romaine, mettra fin à ses jours et à ceux de sa femme sous la pression de Caligula"
dugenou- Messages : 4957
Date d'inscription : 02/07/2017
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
dugenou a écrit:Donc, l’article ne ment pas en disant que Manu a surfé sur les mesures prises par Hollande.Zerbinette a écrit:En 2017,il a pris ses fonction,cherché ses marques,voir l'énorme tâche qui l'attendait,et il s'y est mis!
On attend de connaître les chiffres de 2019
Vous pouvez nous dire sur quoi « il s’est mis » ? Quelles sont les mesures concrètes prises en matière d’économie, d’écologie ou de politique internationale ?
Non, elle ne peut pas, mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne va pas vous répondre ,c'est parce que vous êtes un vilain arrogant qui croit avoir toujours raison. Si vous étiez plus mignon elle vous raconterait tous les exploits de Manu mais vous ne le méritez pas…
Diviciac- Messages : 43162
Date d'inscription : 02/07/2017
Localisation : IdF et Morvan
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
Moi, je reconnais mes erreurs, il suffit de me prouver que j’ai tort.Diviciac a écrit:dugenou a écrit:
Donc, l’article ne ment pas en disant que Manu a surfé sur les mesures prises par Hollande.
On attend de connaître les chiffres de 2019
Vous pouvez nous dire sur quoi « il s’est mis » ? Quelles sont les mesures concrètes prises en matière d’économie, d’écologie ou de politique internationale ?
Non, elle ne peut pas, mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne va pas vous répondre ,c'est parce que vous êtes un vilain arrogant qui croit avoir toujours raison. Si vous étiez plus mignon elle vous raconterait tous les exploits de Manu mais vous ne le méritez pas…
J’aurais bien aimé connaître les exploits de Manu... j’ai bien trouvé celle-ci
"Ce qui est certain c'est que ce Macron, personnage mineur de l'histoire romaine, mettra fin à ses jours et à ceux de sa femme sous la pression de Caligula"
dugenou- Messages : 4957
Date d'inscription : 02/07/2017
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
Ben moi aussi je reconnais mes erreurs …. quand j'en fais.dugenou a écrit:Moi, je reconnais mes erreurs, il suffit de me prouver que j’ai tort.Diviciac a écrit:
Non, elle ne peut pas, mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne va pas vous répondre ,c'est parce que vous êtes un vilain arrogant qui croit avoir toujours raison. Si vous étiez plus mignon elle vous raconterait tous les exploits de Manu mais vous ne le méritez pas…
J’aurais bien aimé connaître les exploits de Manu... j’ai bien trouvé celle-ci
Diviciac- Messages : 43162
Date d'inscription : 02/07/2017
Localisation : IdF et Morvan
Re: La France économique 2019 est elle plus riche que sous Hollande
Diviciac a écrit:Ben moi aussi je reconnais mes erreurs …. quand j'en fais.dugenou a écrit:
Moi, je reconnais mes erreurs, il suffit de me prouver que j’ai tort.
J’aurais bien aimé connaître les exploits de Manu... j’ai bien trouvé celle-ci
Raconte les exploits de Manu --
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21425
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