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Histoire de bagnards et de bagnardes !

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Histoire de bagnards et de bagnardes ! Empty Histoire de bagnards et de bagnardes !

Message par Invité Sam 15 Déc - 20:49



En 1792 la Guyanne est désignée comme lieu de déportation. 

La toute jeune république envoie les acteurs de la Révolution en exil ! 65 députés  doivent être envoyés à Cayenne. Seulement 16 partiront jugés trop modérés, favorable à la Monarchie.

Dès 1852 les condamnés aux travaux forcés, puis les relégués vont fournir la main d'œuvre et en 1858 le premier convoi de femmes métropolitaines tirées de centrale métropolitaine sont envoyées pour aider au peuplement de la colonie à St Martin du Maroni !

Sur St Martin de Ré j'ai su que le navire la "Martinière" un vapeur de 5 500 tonnes emmenait les forçats à Cayenne. Venus de la Rochelle ils étaient d'abord enfermés dans la vieille citadelle Vauban qui est encore une prison actuellement ou 400 prisonniers de longue peine sont détenus. 
Des femmes étaient aussi envoyées au bagne.

Il existait deux sortes de condamnés : les transportés ! les relégués !






Louise Michel

De l'emprisonnement et de la déportation des communeux


 Louise Michel a connu, à la chute de la Commune, l'enfermement provisoire dans des conditions matérielles dures et humiliantes, avant de subir l'emprisonnement puis la déportation. (  Michelle Perrot, Les ombres de l'histoire. Crime et châtiment au XIXe siècle, Paris).
 

La détention n'a jamais été partie de plaisir pour les détenus, droits communs ou politiques. Toutes les études sur les prisons du XIX siècle le montrent : en regard même des conditions de vie de l'époque, le sort des prisonniers a toujours été rude, voire sordide. La nourriture, mauvaise dans les meilleurs cas, était chiche. La privation de nourriture constituait du reste un châtiment, tant dans les prisons que dans les bagnes: la maîtrise, puis la cassure des êtres, nécessaires aux yeux des penseurs de l'époque pour permettre un retour sur lui-même du coupable puis son amendement, passaient par la maîtrise des corps et des estomacs. La privation de lumière, de parole, de couvertures, de mouvement parfois, de la barbe et des cheveux pour les hommes, relevait du même processus. Tout l'appareil répressif fonctionnait sur ces principes et les gardiens, dont le bas niveau de recrutement a été une des plaies de notre système pénitentiaire, bagnes coloniaux compris, ne trouvaient pas plus à redire à ces méthodes que le légiste en son assemblée.
 

Louise Michel a cherché à être fusillée afin, affirme-telle,  que le gouvernement de Thiers se déshonore par  l'exécution d'une femme. Une approche psychanalytique de la démarche  y trouverait peut-être d'autres causes que la volonté politique : union dans la mort avec Ferré, à qui elle vouait une passion admirative, goût du sacrifice exemplaire, attrait déjà ancien pour la mort, volonté de faire aux femmes un sort égal à celui des hommes. Nous nous contentons de constater, nous référant aux travaux des historiens de la Commune et à la presse de l'époque, la violence de la prévenue Louise Michel lors de son procès, et son attitude exemplaire et courageuse alors que nombre de ses compagnons de captivité préventive ont cherché à minimiser leur rôle dans l'organisation de la Commune et dans la guerre contre Versailles.   Avec le pénitencier de l'île de Ré, d'où Dreyfus, plus tard, a quitté le sol français pour être déporté à l'île du Diable, ce secteur géographique restera l'antichambre de nos bagnes coloniaux, dont ceux de Guyane qui ont eu le privilège d'ouvrir puis de clore ce mode de punir. 

La déportation comme la transportation puis, plus tard, la relégation, toutes peines visant à purger le sol français de ses indésirables, commençait par refouler aux marges du territoire national, jusqu'à ces rivages océaniques marquant la limite ultime de notre propre monde et de notre civilisation, ceux dont la société ne voulait plus, avant de les exporter jusqu'aux confins de mondes mal connus et encore plongés, aux yeux des Français du XIXe siècle, dans la nuit sinon de la barbarie du moins dans celle de l'inculture.Ceci constituait une des dimensions, sans doute non négligeable, de ces peines; le comprendre implique que nous nous replacions dans le contexte du XIXe siècle qui a vu en particulier les îles Seychelles puis les Marquises utilisées comme lieu de déportation.

Ces destinations qui, aujourd'hui, évoquent bien davantage de paradisiaques villégiatures que des lieux d'exil, ont été regardées comme des lointains inquiétants par la société et par les intéressés, et non uniquement en raison de l'exil et de la surveillance à laquelle ils devaient se plier. La distance-temps entre la France et les destinations choisies, jointe à l'insularité, ajoutait au processus non seulement sur le plan de l'imaginaire mais encore de manière très concrète; que l'on songe au temps du voyage et d'acheminement du courrier, par exemple. L'attrait des voyages au long cours et des rivages tropicaux était alors le fait des marins professionnels, et, pour le reste, d'individus d'exception souvent considérés comme extraordinaires, au sens premier du terme, ou même marginaux.

Arrivés à destination, la découverte de la beauté des paysages venait souvent, pour les condamnés, atténuer les clichés préétablis sans pour autant faire disparaître les préjugés concernant les autochtones. Le regard d'une large partie des déportés de la Commune à l'égard des Canaques, leur comportement lors de la révolte de 1878, en restent l'illustration. De plus, la nouveauté et l'étrangeté des nourritures exotiques, fruits et légumes du pays, rebutaient et désolaient le plus grand nombre, ne faisant que confirmer, à leurs yeux, la « sauvagerie » des autochtones et renforçant toute une chaîne de frustrations dont celles relevant de l'alimentaire.lLa déportation subie par les communeux découlait de la loi du 23 mars 1872 et du décret du 31 mai de la même année. Ces textes faisaient suite à une série de lois dont la première, fondatrice du principe légal de l'exil pour les déviants idéologiques, avait été signée par la première de nos républiques. Après près d'un demi-siècle d'hésitation des pouvoirs publics, la seconde République a puisé dans cette démarche et ces textes la légitimité nécessaire pour instaurer la déportation des opposants de juin 1848, pour remplacer la peine de mort en matière politique par la déportation en enceinte fortifiée et, dans un élan encouragé par le Prince-Président en marche vers le trône, pour créer la transportation. La IIIe République fera encore référence aux textes de la Révolution pour justifier la création de la relégation, en 1885.


En 1850, les îles Marquises avaient été désignées comme lieu de déportation. La loi de mars 1872 et le décret du 31 mai leur ont substitué la Nouvelle-Calédonie, la presqu'île Ducos étant affectée aux condamnés en enceinte fortifiée et l'île des Pins, ainsi que l'île Maré, à la déportation simple (cette dernière île n'a pas été utilisée).

La Nouvelle-Calédonie, possession française depuis 1853, avait reçu ses premiers condamnés aux travaux forcés en 1864 La volonté de peuplement du territoire par des métropolitains était constitutive de la décision d'ouverture de ces nouveaux bagnes coloniaux. L'encouragement fait aux condamnés de la Commune de se faire accompagner de leur famille n'a été que le prolongement de cette volonté première.

Le transport des déportés, comme celui des droits communs, s'est toujours effectué dans des conditions matérielles similaires à celles décrites par Louise Michel. Tous les condamnés qui ont témoigné sur ce voyage, tant vers la Nouvelle-Calédonie que vers la Guyane, quel que soit le type de bâtiment utilisé, ont insisté sur la nourriture pauvre, sur la promiscuité et les conditions matérielles pénibles, sur les rigueurs de la discipline avec, notamment, l'interdiction de parler aux gardiens. Le pouvoir de la parole des déportés, à l'égard du personnel de surveillance en particulier, est resté un souci majeur des pouvoirs publics essentiellement par crainte d'un effet de contagion des idées ainsi que par suspicion de tentatives de corruption.
 

Ces duretés doivent cependant être relativisées. Le faible nombre des morts, au cours de traversées alors fort longues, témoigne de contraintes qui, pour être réelles, restaient relativement banales pour l'époque. Les navires fonctionnaient encore en partie à la voile; ils étaient de taille réduite et la longueur des voyages imposait un chargement d'eau et de vivres, dont des animaux sur pied, en grande quantité et occupant un volume non négligeable à bord, ce qui restreignait l'espace pour les hommes. En route vers la Nouvelle Calédonie, trois jours étaient généralement nécessaires pour effectuer ces embarquements lors de la halte à Dakar. Par crainte d'évasions ou de suicides, certains capitaines avaient fait grillager les sabords des batteries réservées aux condamnés ce qui limitait la circulation de l'air; sous le poids des vivres embarqués en Afrique, ces mêmes sabords devaient être fermés dans les batteries basses, la ligne de flottaison des bâtiments étant alors considérablement surbaissée.

L'emploi des machines dans les calmes provoquait une élévation importante de la température dans les batteries, sous des latitudes où la chaleur est toujours forte. Le scorbut était redouté. Le passage dans les eaux glaciales de l'hémisphère sud s'assortissait de toux et d'engelures auxquelles de l'huile de foies de poisson apportait un apaisement. Exception faite des contraintes spécifiques à la condamnation, avec, en particulier une limitation des temps de sortie à l'air libre, le sort matériel des marins était pénible et peu enviable, la discipline très stricte et la nourriture identique à celle des condamnés, prise, pour les uns comme pour les autres, par plats, c'est à dire par groupes de dix hommes utilisant simultanément un récipient commun.

Les rigueurs de la traversée étaient ressenties d'autant plus profondément par les déportés qu'ils étaient en contact avec des marins dont certains avaient participé à la prise de Paris; ils étaient humiliés, vaincus, affaiblis physiquement et moralement par une longue période de détention préalable, séparés de leur famille, condamnés à ne pas revenir en France. Le voyage était arrachement au sol natal et à eux-mêmes. Si certains ont vu dans le départ un pas vers une vie nouvelle et s'ils ont demandé à leur famille de les suivre dans la colonie, la majorité n'a pas eu cette attitude. La consultation des dossiers individuels des condamnés, et des journaux de bord des bâtiments montre, au cours de la traversée,  une attitude générale qualifiée de "soumise", ce qui n'a pas empêché quelques éléments de se faire remarquer soit pour des infractions aux règlements du bord, telles que l'interdiction de fumer dans les batteries, bagarres ou attitude jugée "hautaine" à l'égard de la surveillance, soit pour avoir manifesté une volonté de poursuivre une démarche politique par des écrits ou des propos.

L'arrivée délivrait du mal de mer et de la promiscuité devenue plus pénible au fil des semaines. A cela s'ajoutait la découverte d'une terre agréable à voir et d'un climat jugé plaisant a priori, contrastant avec la chaleur torride des eaux africaines et le froid des mers constellées de "banquises", noyées dans les brouillards australs obligeant à l'emploi de la corne de brume parfois plusieurs jours de suite, et la neige.
La joie se manifestait d'autant que les retrouvailles avec d'anciens compagnons survenaient alors. La satisfaction était de courte durée, anéantie par le constat des conditions de vie précaires, par les tracasseries, voire la brutalité de la surveillance, par le temps considérable nécessaire aux échanges épistolaires avec la métropole, par la pensée toujours présente de ceux laissés au loin et, pour les plus politisés, par le souvenir de l'échec de la Révolution et de sa répression féroce.


Sur place, les premiers déportés, tant à la presqu'île Ducos qu'à l'île des Pins, ont eu à construire eux-mêmes leurs logements et abris, rien n'étant prêt pour les recevoir. Il n'existait pas, en effet, de "forteresse" à la presqu'île Ducos et les proscrits y ont généralement été laissés dans un état de semi-liberté que les récits de Louise Michel nous permettent parfaitement de découvrir.

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Message par Invité Sam 15 Déc - 20:52

Histoire d'une femme ! 


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Message par Invité Sam 15 Déc - 20:54


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Message par Invité Sam 15 Déc - 21:40

Merci Nadja une époque terrible , heureusement révolue du moins chez nous .

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