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Recueil de belles histoires

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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Message par Invité Mar 26 Déc - 17:44

L'Estime de soi
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai compris qu’en toutes circonstances, 
j’étais à la bonne place, au bon moment. 
Et alors, j’ai pu me relaxer. 
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Estime de Soi **
 
L'Authenticité
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle 
n’étaient rien d’autre qu’un signal 
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. 
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle ** L'Authenticité **

La Maturité
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
J’ai cessé de vouloir une vie différente 
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive 
contribue à ma croissance personnelle. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** La Maturité **
 
Le Respect
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai commencé à percevoir l’abus 
dans le fait de forcer une situation ou une personne, 
dans le seul but d’obtenir ce que je veux, 
sachant très bien que ni la personne ni moi-même 
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment… 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** Le Respect  **

L'Amour Propre
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, 
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. 
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle ** L'Amour Propre **
 
La Simplicité
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre 
et j’ai arrêté de faire de grands plans, 
j’ai abandonné les méga-projets du futur. 
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime 
quand cela me plait et à mon rythme. 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle  ** La Simplicité **

L'Humilité 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, 
et je me suis rendu compte de toutes les fois
où je me suis trompé. 
Aujourd’hui, j’ai découvert  ** L'Humilité **
 
La Plénitude 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. 
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. 
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. 
Et cela s’appelle  ** La Plénitude **

Le Savoir Vivre 
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, 
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. 
Mais si je la mets au service de mon cœur, 
elle devient une alliée très précieuse ! 
Tout ceci, c’est  ** Le Savoir Vivre **
 
(Charlie Chaplin.)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Précepte chinois

Message par Invité Mer 10 Jan - 23:09

Précepte chinois:

L'ARGENT peut acheter une maison mais pas un foyer,

Il peut acheter un lit mais pas le sommeil

Il peut acheter une horloge mais pas le temps

Il peut acheter un livre mais pas la connaissance

Il peut acheter une position mais pas le respect

Il peut payer le médecin mais pas la santé.

Il peut acheter du sang mais pas la vie

Il peut acheter du sexe mais pas de l’amour




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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Quand ils sont venus....

Message par Invité Dim 14 Jan - 13:19

Quand ils sont venus....

Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas catholique.
 
Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester

Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), Dachau 1942



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Les Enfants

Message par Invité Dim 21 Jan - 16:45

Les Enfants

Et une femme qui tenait un bébé contre son sein dit:
Parlez-nous des enfants.
Et il dit:

Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l´appel de la Vie à la Vie.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu´ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.

Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne
pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d´être comme eux,
mais ne cherchez pas à les faire à votre image.
Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s´attarde avec hier.

Vous êtes les arcs desquels vos enfants sont propulsés, tels des flêches vivantes.
L´Archer vise la cible sur le chemin de l´infini, et Il vous tend de sa
puissance afin que Ses flèches volent vite et loin.
Que la tension que vous donnez par la main de l´Archer vise la joie.
Car de même qu´Il aime la flèche qui vole, il aime égalementl´arc qui est stable.

extrait du livre « Le Prophète » de Khalil Gibran



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Rappelle-toi...

Message par Invité Jeu 25 Jan - 22:10

Rappelle-toi...

Que si un rien fait souffrir
un rien aussi fait plaisir...

Que tu peux être semeur
d'optimisme, de courage, de confiance...

Que ta bonne humeur peut égayer la vie des autres...
que tu peux, en tout temps, dire un mot aimable...

Que ton sourire non seulement t'enjolive,
mais qu'il embellit l'existence de ceux qui t'approchent...

Que tu as des mains pour donner
et un coeur pour pardonner...

Thomas Merton
(moine trappiste)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty VIEUX OU ÂGÉS ?

Message par Invité Mar 30 Jan - 22:12

VIEUX OU ÂGÉS ?

Impressionnant..... et malheureusement..... c´est bien vrai ça !!!

Comment se fait-il qu'avec la retraite, certains deviennent simplement « âgés »,
alors que d'autres deviennent «vieux » ?
C’est parce qu'être âgé, c'est différent qu’être vieux.

Alors que l’âgé pratique le sport, la découverte, les voyages,
le vieux se repose.

Alors que l’âgé a de l'amour à donner,
le vieux accumule les jalousies et les rancœurs.

Alors que l’âgé fait des plans pour son futur,
Le vieux n'a que la nostalgie du passé.

Alors que l'agenda de l’âgé comprend surtout des lendemains,
le calendrier du vieux ne contient que des «hier»

Alors que l’âgé apprécie les jours à venir,
Le vieux souffre du peu de jours qui lui restent.

Alors que l’âgé fait des rêves en dormant,
Le vieux fait des cauchemars.

Il n'est pas question pour moi, pour nous, d'être vieux.
Nous pouvons être âgés, peut-être,
mais nous ne voulons pas être vieux,
car, nous avons tant d’amour à donner,
tant de projets à réaliser,
tant de choses à faire,
Que nous n’avons ni le droit ni le désir d’être vieux.

En tous les cas, c’est ce que je vous souhaite, à toutes et à tous, pour ces prochaines années !



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Message par Invité Ven 2 Fév - 12:44

.

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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Sois le meilleur…

Message par Invité Mar 6 Fév - 21:41

Sois le meilleur…

Si tu ne peux être pin au sommet du coteau,
Sois broussaille dans la vallée.
Mais sois la meilleure petite broussaille
Au bord du ruisseau.
Sois buisson, si tu ne peux être arbre.
Si tu ne peux être route, sois sentier ;
Si tu ne peux être soleil, sois étoile ;
Ce n’est point par la taille que tu vaincras ;
Sois le meilleur, quoi que tu sois.

Douglas Malloch
(texte rendu célebre par Martin Luther King)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty J'ai pardonné

Message par Invité Sam 24 Fév - 14:27

J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables, j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables, mais j'ai déçu des gens aussi.
J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger. J'ai ri quand il ne fallait pas.
Je me suis fait des amis éternels.
J'ai aimé et l'ai été en retour, mais j'ai aussi été repoussé.
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer.
J'ai crié et sauté de tant de joies, j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles, mais je me suis brisé le coeur, tant de fois !
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos.
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix, je suis déjà tombé amoureux d'un sourire.
J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et j'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)... Mais j'ai survécu ! Et je vis encore !
Et la vie, je ne m'en passe pas... 
Et toi non plus tu ne devrais pas t'en passer. Vis !!!
Ce qui est vraiment bon, c'est de se battre avec persuasion, embrasser la vie et vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant, parce que le monde appartient à celui qui ose et que LA VIE C'EST BEAUCOUP TROP pour être insignifiante !

Charlie Chaplin



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Vieux proverbe irlandais

Message par Invité Jeu 1 Mar - 21:37

Vieux proverbe irlandais

Prends le temps de travailler, c'est le prix du succès.
Prends le temps de penser, c'est la source du pouvoir. 
Prends le temps de jouer, c'est le secret de la jeunesse. 
Prends le temps de lire, c'est la source de la sagesse. 
Prends le temps d'être aimable, c'est la route du bonheur. 
Prends le temps de rêver, c'est la manière d'accrocher son chariot à une étoile.
Prends le temps de donner, c'est une journée trop courte pour être égoïste. 
Prends le temps de rire, c'est la musique de l'âme.
Prends le temps de prier, c'est la force de l'homme.
Prends le temps d'aimer et d'être aimé, c'est la grâce de Dieu. 
Prends le temps d'être charitable, c'est la clef du Paradis.
(anonyme)

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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Le Billet de 20 euros

Message par Invité Mer 7 Mar - 21:42

Le Billet de 20 euros

Un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant bien haut un billet de vingt dollars. Il demande aux gens :
- Qui aimerait avoir ce billet?
Les mains commencent à se lever alors il dit :

- Je vais donner ce billet de 20€ à quelqu'un mais avant, laissez-moi faire quelque chose avec. Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
- Est-ce que vous voulez toujours de ce billet?
Les mains continuent à se lever.

- Bon, d'accord, mais que se passera-t-il si je fais cela?
Il jette le billet froissé par terre et saute à pied joint dessus, l'écrasant autant que possible et le recouvrant de la poussière du plancher.

Ensuite il demande :
- Qui veut encore de ce billet?
Évidemment, les mains continuent de se lever!

Mes amis, vous venez d'apprendre une leçon...
Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changée, il vaut toujours 20€.

Plusieurs fois dans votre vie, vous serez froissés, rejetés, souillés par les gens ou par les événements.

Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment !

La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait ou pas,
vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs
car votre valeur intrinsèque est toujours intacte.



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty On frappe... on frappe...

Message par Invité Sam 10 Mar - 23:19

On frappe... on frappe...

Nous sommes comme un mauvais locataire qu'on garde par charité dans une maison qui ne lui appartient pas, qu'il n'a ni bâtie ni payée, et qui se barricade et qui, même pour un moment, ne veut pas accueillir le maître légitime. Enfin, nous sommes tout seuls par une nuit de tempête dans notre maison solitaire et désolée, et tout à coup l'on frappe !
Ce n'est point la porte ordinaire, c'est à une vieille porte qu'on croyait condamnée pour toujours; mais il n'y a pas à s'y tromper, on frappe, on a frappé ! On a frappé en nous et cela nous a fait mal, comme l'enfant qui bouge dans une femme pour la première fois.

Qui a frappé ? Il n'y a pas à s'y tromper, c'est celui qui vient comme un voleur au milieu de la nuit, celui dont il est écrit : voici que l'époux vient, sortez à sa rencontre ! Et nous écoutons, palpitants. Peut-être ne frappera-t-on qu'une fois. Peut-être se battra-t-il contre la porte toute la nuit, comme parfois jusqu'au matin nous entendons ce volet exaspérant qui ne cesse d'arloquer et de battre.

Mais c'est un tel ennui de se lever et de déclore cette vieille porte ! Elle est assujettie de deux verrous, qui ne font qu'un de ce qui est mobile et de ce qui est inerte : l'un s'appelle mauvaise habitude et l'autre mauvaise volonté. Quant à la serrure, c'est notre secret personnel. La clé est perdue. Il faudrait de l'huile pour la faire marcher.

Et ensuite, qu'est-ce qui arriverait si on ouvrait la porte ? La nuit, le grand vent primitif qui souffle sur les eaux, quelqu'un qu'on ne voit pas mais qui ne nous permettrait plus d'être confortablement chez nous. Esprit de Dieu, n'entrez pas, je crains les courants d'air !

Paul Claudel



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty La Cithare du Bonheur - conte soufi

Message par Invité Mer 21 Mar - 23:22

La Cithare du Bonheur - conte soufi

C'était un homme droit et sincère qui cherchait le chemin du bonheur, qui cherchait le chemin de la vérité. Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait assuré qu'il pourrait les lui indiquer. Celui-ci l'accueillit aimablement devant sa tente et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l'itinéraire tant attendu: "C'est loin d'ici, certes, mais tu ne peux te tromper: au coeur du village que je t'ai décrit, tu trouveras trois échoppes. Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité".    

La route fut longue. Le chercheur d'absolu passa maints cols et rivières. Jusqu'à ce qu'il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort: "C'est là le lieu! Oui, c'est là! Hélas! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l'une, morceaux de bois dans l'autre et pièces éparses de métal dans le troisième. Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.   

La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d'une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc? Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l'instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d'acier qu'il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village. A cet instant,...il connut l'éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d'hommes intérieurs est d'assembler tous ces éléments...dans l'harmonie.



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty L'oeil du menuisier

Message par Invité Mar 27 Mar - 17:18

L'oeil du menuisier

Un menuisier avait un bel atelier où il exerçait son métier avec amour. Un jour, en l'absence du patron, les ouvriers se réunirent en grand conseil. La séance fut longue et animée et parfois même véhémente. Il s'agissait d'exclure de l'honorable assemblée un certain nombre de membres.
L'un d'eux prit la parole : "Nous devons expulser notre soeur la scie, parce qu'elle déchiquette tout et fait grincer les dents. Elle a le caractère le plus mordant de toute la terre !".
Un autre intervint : "Nous ne pouvons pas garder parmi nous notre frère le rabot. Il a un caractère coupant et tatillon au point d'éplucher tout ce qu'il touche".
"Frère marteau, protesta un autre outil, a un sale caractère, lourdeau et violent. C'est un vrai cogneur. Sa façon de battre sans cesse jusqu'à taper sur les nerfs de tout le monde, est plus que choquante. Chassons-le !".
"Et les clous ? Peut-on vivre avec des gens piquants ? Qu'ils s'en aillent tous ! Sans parler de la lime et de la râpe. Leur compagnie est cause de continuelles frictions. Chassons aussi le papier de verre : il ne semble exister que pour égratigner son prochain !".
Ainsi débattaient avec de plus en plus d'animosité les outils du menuisier. Ils parlaient tous en même temps. Le marteau voulait expulser la lime et le rabot qui, à leur tour, voulaient se débarrasser des clous et du marteau. Et ainsi de suite. A la fin de la séance, tout le monde avait exclu tout le monde.
La réunion fut brusquement interrompue par l'arrivée du menuisier. Tous les outils se turent quand ils le virent s'approcher de son établi.
L'homme prit une planche et la scia avec la scie mordante. Il la rabota avec le rabot qui pèle tout ce qu'il touche. Soeur la hache, qui blesse cruellement, soeur la râpe à la langue rugueuse, frère papier de verre qui gratte et égratigne : tous entrèrent en action, l'un après l'autre, l'un avec l'autre.
Le menuisier prit ensuite les frères clous au caractère piquant ainsi que le marteau qui frappe et percute. Il se servit de tous ses outils avec leurs défauts, leur caractère insupportable et, grâce à eux tous, il fabriqua un berceau. Un magnifique berceau pour accueillir un bébé qui allait naître.
Puis il attaqua son dernier projet : un bateau qui allait permettre de mener à bon port des gens éloignés les uns des autres par un océan de préjugés.
(Jean-Michel Martin)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Comment être heureux

Message par Invité Mer 4 Avr - 22:19

Comment être heureux

1. Décide d’être heureux. Apprends à trouver du plaisir dans les choses simples.
2. Tire le meilleur parti possible de tes situations. Nul ne possède tout et tout le monde a une certaine tristesse mêlée aux plaisirs de la vie. Le secret consiste à rire plus qu’on ne pleure.
3. Sois indulgent avec toi-même. Ne te prends pas trop au sérieux. Et ne crois pas que tu dois être protégé des malheurs qui frappent les autres.
4. Ne te soucie pas des critiques. Tu ne peux plaire à tout le monde.
5. Fixe tes propres normes et tes propres buts. Sois toi-même et explore tes propres limites.
6. Fais ce que tu aimes faire, mais sans t’endetter.
7. Ne cherche pas les ennuis. Les fardeaux imaginaires sont plus lourds à porter que les vrais.
8. Débarasse-toi de tes rancoeurs. La haine, l’envie et la colère te rongeront de l’intérieur.
9. Multiplie tes intérêts. Si tu ne peux voyager, parcours le monde par tes lectures.
10. Ne te laisse pas terrasser par les regrets. Surmonte tes tristesses et tes erreurs et ne conserve que les leçons utiles qu’elles t’ont apprises.
11. Fais ce que tu peux pour les gens moins fortunés que toi.
12. Tiens-toi occupé. Quiconque est très occupé n’a pas le temps d’être malheureux.

Robert Louis Stevenson, 1850-1894



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Si....

Message par Invité Sam 14 Avr - 12:10

Si...

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie 
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, 
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties 
        Sans un geste et sans un soupir ; 
Si tu peux être amant sans être fou d'amour, 
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre 
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, 
        Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles 
Travesties par des gueux pour exciter des sots, 
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles 
        Sans mentir toi-même d'un seul mot ; 
Si tu peux rester digne en étant populaire, 
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois 
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère 
        Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître 
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; 
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, 
        Penser, sans n'être qu'un penseur ; 
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, 
Si tu peux être brave et jamais imprudent, 
Si tu sais être bon, si tu sais être sage 
        Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite 
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, 
Si tu peux conserver ton courage et ta tête 
        Quand tous les autres les perdront, 
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire 
Seront à tout jamais tes esclaves soumis 
Et, ce qui est mieux que les Rois et la Gloire, 
        Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling (1865-1936)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Re: Recueil de belles histoires

Message par Invité Ven 27 Avr - 12:46

Message exceptionnel et on a pas besoin d´être catholique pour le comprendre

En vieillissant et devenant plus sages, nous réalisons lentement que:
- Une horloge de 3000€ marque le même temps qu'une montre de 30€.
- Un porte-monnaie de 300€ contient la même quantité qu'un portefeuille de 30€
- La solitude dans une maison de 70m2 ou de 300m2 est la même.

J'espère qu'un jour vous réaliserez que votre bonheur intérieur ne vient pas des choses matérielles du monde.
Peu importe si vous voyagez en première classe ou en économie, c’est le même tarif si l'avion tombe.
J'espère que vous réalisez que lorsque vous avez des amis et des frères et soeurs avec qui parler, rire et chanter, c'est le vrai bonheur.

5 faits indiscutables de bonheur: ´
1 - Ne pas éduquer vos enfants à être riche, les éduquer à être heureux, afin qu'ils voient la valeur des choses et non leur prix.
2 - Mangez votre nourriture comme si c'était votre médicament, autrement vous devriez prendre votre médicament
comme s'il s'agissait de nourriture.
3 - La personne qui t'aime ne te quittera jamais. Même s'il y a 100 raisons d'abandonner, vous trouverez une raison de rester
4 - Il y a une grande différence entre être un humain et être humain. Très peu le comprennent.
5 - Vous êtes aimés quand vous êtes nés et vous serez aimés quand vous mourrez. Entre les deux cela dépend de vous.

Les six meilleurs médecins du monde:
Lumière du soleil, repos, exercice, régime, confiance en soi et ... amis.
Garde-les pendant toutes les étapes de ta vie et profites-en d'une vie saine.
C’est difficile un être humain: il ne demande pas à naître, il ne sait pas vivre et il ne veut pas mourir !!!!!!!

Le meilleur cadeau que vous pouvez donner à quelqu'un est votre temps et il faut TOUJOURS en donner à la famille ou à un bon ami.



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Hier, aujourd'hui et demain

Message par Invité Jeu 3 Mai - 22:33

Hier, aujourd'hui et demain

Chaque semaine compte deux jours pour lesquels nous ne devrions pas nous faire de souci, deux jours où il ne nous faudrait connaître ni crainte, ni appréhension.
Le premier jour, c'est hier, qui porte le fardeau de ses soucis, de ses erreurs, de ses fautes, de ses bévues, de ses souffrances et de ses chagrins. Hier nous a échappé à tout jamais. Tout l'or du monde ne pourrait le faire renaître. Nous ne pouvons défaire les actes accomplis, les paroles prononcées. Hier est un jour révolu.

L'autre jour qu'il convient de mettre à l'abri des soucis, c'est demain, plein de grandes promesses, de piètres résultats, de malheurs possibles et de fardeaux. Demain échappe à notre emprise. Le soleil se lèvera inexorablement dans la splendeur ou derrière un voile de nuages. Jusqu'à son lever, nous ne pouvons miser sur rien, puisque demain n'a pas vu le jour.

Il ne nous reste donc qu'aujourd'hui. Tous nous pouvons livrer bataille pendant une petite journée. Nous ne faiblissons et ne chavirons que si le poids d'hier et de demain - ces deux terribles éternités - s'ajoutent aux inquiétudes d'aujourd'hui.

Ce ne sont pas les expériences d'aujourd'hui qui nous désespèrent, c'est l'amertume du remords de la veille et la crainte de demain.

À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE !
(Anonyme)



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Recueil de belles histoires - Page 2 Empty Le Bonheur dans l'action

Message par Invité Mar 8 Mai - 22:00

Le Bonheur dans l'action

Il semble inutile d'escalader les plus hautes montagnes, d'y risquer la mort et le gel, ou de descendre au fond des gouffres. Inutile sauf au bonheur. Ceux qui peuvent, grimpent ; ceux qui ne grimpent pas applaudissent. Et les riches ne sont à peu près heureux que s'ils se servent de leur fortune pour travailler davantage. Après avoir vaincu ses rivaux, le financier continue de risquer pour se dépasser lui-même. Il a plus d'affaires qu'il n'en peut administrer ? Il en crée de nouvelles. Pour un homme qui a gouverné et joué le grand jeu, la retraite est presque insupportable. Il ne peut se désintoxiquer de sa drogue favorite : l'action. Il lui reste la ressource d'écrire ses mémoires et de revivre ainsi ses rudes actions.
Une société qui permettrait un nouvel Âge d'Or et l'abondance sans travail montrerait qu'elle ne comprend rien à la nature humaine. Il n'y a de bonheur que celui que l'on fait soi-même. Le plaisir de l'écrivain, ce n'est pas le succès, c'est d'écrire. « J'ai parfois entrevu, disait Flaubert, un état supérieur à la vie, pour qui la gloire n'est rien, et le bonheur même inutile...» Inutile, oui, parce que déjà prodigué par l'action de créer. L'ouvrier esclave d'une machine qui lui impose un rythme et des actions monotones subit plus qu'il n'agit. C'est pourquoi il est mécontent. Il retrouvera le bonheur lorsque des robots seront chargés des travaux sans liberté et que l'ouvrier dirigera les robots. L'homme n'aura jamais fini de transformer le monde, de faire des plans, de les éprouver et de les refaire. «Au commencement était l'action.»
André Maurois



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Message par Invité Mer 9 Mai - 10:11

Je ne sais pas si c'est l'endroit, mais c'est une belle (enfin belle...) histoire. Elaine a le droit - que dis-je, le devoir - de râler si ce n'tes pas à sa place.

Ursula Le Guin est un auteur américain de SF disparue en janvier de cette année.
Il n'y a pas tant de femmes qui se sont commises avec bonheur dans le style, elle vaut largement ceux qu'on présente comme maîtres du genre.
(Oui, maître, parc-que "maîtresse", c'est autre chose  Razz).

Parmi les romans et nouvelles qu'elle a écrit, figure l'un de mes textes favoris, "Ceux qui partent d'Omelas" ("The Ones who walk away from Omelas").
En voici le début.

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Dans un fracas de cloches qui fit s’envoler les hirondelles, la Fête de l’Eté entra dans l’éclatante cité d’Omelas, qui domine la mer de ses tours. Le long des quais, les gréements des navires scintillaient de fanions. Dans les rues, entre les maisons aux toits rouges et aux murs peints, entre les vieux jardins moussus et dans les avenues bordées d’arbres, devant les grands parcs et les bâtiments publics, les processions s’avançaient. Certaines étaient solennelles : des vieillards vêtus de longues robes grises et mauves, des maîtres ouvriers au visage grave, des femmes souriantes mais calmes, qui portaient leur enfant et bavardaient tout en marchant.

Dans d’autres rues, le rythme de la musique était plus rapide, un vacarme de gongs et de tambourins ; les gens dansaient, toute la procession n’était qu’une danse. Les enfants bondissaient de tous côtés et leurs cris aigus s’élevaient comme les vols d’hirondelles par-dessus la musique et les chants. L’ensemble des processions remontait vers le nord de la ville, en direction de la grande prairie appelée les Verts-Champs où garçons et filles, nus dans l’air ensoleillé, les pieds, les chevilles et leurs longs bras souples couverts de boue, exerçaient leur monture avant la course.
Les chevaux ne portaient pas le moindre harnachement, à part un licou sans mors. Leur crinière était ornée de rubans argent, vert et or. Ils écartaient leurs naseaux, piaffaient et se pavanaient ; ils étaient très excités, le cheval étant le seul animal ayant adopté nos cérémonies.
Dans le lointain, au nord et à l’ouest, s’élevaient les montagnes, encerclant à moitié Omelas dans leur immense étau.
L’air du matin était si pur que la neige qui couronnait encore les Dix-Huit Monts brillait d’un feu blanc et or dans l’éclat du soleil, sous le bleu profond du ciel. Il y avait juste assez de vent pour faire flotter et claquer de temps en temps les bannières qui limitaient le champ de course. Dans le silence des larges prés verdoyants, on pouvait entendre la musique serpenter dans les rues de la ville, lointaine, puis plus proche, et s’avançant toujours, présent agréable et diffus de l’air, qui tremblait parfois et s’assemblait pour éclater en un énorme et joyeux tintement de cloches.

Joyeux ! Comment peut-on parler de la joie ? Comment décrire les citoyens d’Omelas ? 9 Ce n’étaient pas des gens simples, voyez-vous, bien qu’ils fussent heureux. Mais les mots qui expriment la gaieté ne se disent plus beaucoup.
Tous les sourires sont maintenant devenus archaïques. Une telle description tend à faire penser à l’apparition prochaine du Roi, monté sur un splendide étalon et entouré de ses nobles chevaliers, ou peut-être allongé dans une litière d’or portée par des esclaves musclés. Mais il n’y avait pas de roi.

Ils n’utilisaient pas d’épées, et n’avaient pas d’esclaves. Ce n’étaient pas des barbares. Je ne connais pas les règles et les lois de leur société, mais j’imagine qu’elles étaient très peu nombreuses. Et comme ils vivaient sans monarchie et sans esclavage, ils n’avaient pas non plus de bourse des valeurs, de publicité, de police secrète ni de bombes atomiques.
Et pourtant, je répète que ce n’étaient pas des gens simples, des bergers tranquilles, des nobles sauvages ou des utopiens débonnaires. Ils n’étaient pas moins compliqués que nous. L’ennui, c’est que nous avons la mauvaise habitude, encouragée par les pédants et les sophistes, de considérer le bonheur comme quelque chose de plutôt stupide.
Seule la douleur est intellectuelle, seul le mal est intéressant. Voilà la trahison de l’artiste : un refus d’admettre la banalité du mal et le terrible ennui de la douleur. Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez leurs rangs. Si cela fait mal, recommencez. Mais louer le désespoir, c’est condamner la joie ; adopter la violence, c’est perdre tout le reste.

Et nous avons presque tout perdu ; nous ne pouvons plus décrire un homme heureux, ni célébrer la moindre joie. Pourrais-je en quelques mots vous parler des habitants d’Omelas ? Ce n’étaient pas des enfants naïfs et heureux — bien que, en vérité, leurs enfants fussent heureux. Il s’agissait d’adultes mûrs, intelligents et passionnés, dont la vie n’était pas misérable. 
(...)

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Message par Invité Mer 9 Mai - 13:04

Très belle histoire, merci Horiel.

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Message par Invité Mer 9 Mai - 13:57

Alors la suite, Elaine...
(Oui, il y a une suite, et une morale, enfin une immorale).

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Ô miracle ! Mais j’aimerais pouvoir en donner une meilleure description. J’aimerais pouvoir vous convaincre. Jusqu’ici, Omelas ressemble à une ville de conte de fée ; il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays lointain…

Peut-être vaudrait-il mieux vous efforcer de l’imaginer vous-même, en supposant que le résultat pourra convenir, car je ne pourrai certainement pas vous satisfaire tous. Par exemple, qu’en est-il de la technologie ? Je ne pense pas qu’il y ait des voitures dans les rues, ni d’hélicoptères au-dessus de la ville ; certainement parce que les habitants d’Omelas sont des gens heureux.
Le bonheur est fondé sur un juste discernement de ce qui est nécessaire, de ce qui n’est ni nécessaire ni nuisible, et de ce qui est nuisible. Si l’on considère la seconde catégorie — celle de ce qui n’est ni nécessaire ni nuisible, celle du confort, du luxe, de l’exubérance, etc. — ils peuvent parfaitement avoir le chauffage central, le métro, des machines à laver, et toutes sortes de merveilleux appareils que nous n’avons pas encore inventés ici, des lampes flottantes, une autre source d’énergie que le pétrole, un remède contre le rhume.
Peut-être n’ont-ils rien de tout cela : peu importe. C’est comme vous voulez.
J’incline à croire que les habitants des villes côtières sont arrivés à Omelas, durant les jours qui précédèrent la Fête, dans des petits trains très rapides et des tramways à deux étages, et que la gare d’Omelas est le plus joli bâtiment de la ville, bien qu’étant d’une architecture plus simple que celle du magnifique Marché des Fermiers.

Mais malgré ses trains, je crains qu’Omelas ne vous semble une cité bien vertueuse. Des sourires, des cloches, des parades, des chevaux, bah ! Alors, ajoutez donc une orgie ; si cela vous paraît utile d’ajouter une orgie, n’hésitez pas. Cependant, ne nous laissons pas entraîner à y installer des temples d’où sortent de magnifiques prêtres et prêtresses entièrement nus, déjà à moitié en extase et prêts à copuler avec quiconque, homme ou femme, amant ou étranger, désirant s’unir avec la divinité du sang, bien que ce fût ma première idée. 
Mais non, vraiment, il serait mieux de ne pas avoir de temples dans Omelas — du moins, pas de temples matériels. La religion, oui, le clergé, non. Ces jolies personnes dénudées peuvent sans doute se contenter de marcher dans la ville, s’offrant comme de divins soufflés à l’appétit des affamés et au plaisir de la chair. Laissons-les rejoindre les processions. Laissons-les tambourins résonner par-dessus les copulations, laissons les gongs proclamer la gloire du désir, et (ce n’est pas un point négligeable) que les enfants issus de ces délicieux rituels soient aimés et élevés par la communauté entière.

Une chose dont je sais qu’elle n’existe pas à Omelas, c’est le crime. 
(...)

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Message par Invité Mer 9 Mai - 14:00

Mais que pourrait-il y avoir d’autre ?
Tout d’abord, je pensais qu’il n’y avait pas de drogues, mais c’est une attitude puritaine.
Pour ceux qui le désirent, la douceur insistante et diffuse du drooz peut parfumer les rues de la ville, le drooz qui apporte d’abord dans l’esprit et le corps une grande clarté et une incroyable légèreté, puis, après quelques heures, une langueur rêveuse, et enfin de merveilleuses visions du véritable arcane et des plus grands secrets de l’Univers, tout en excitant le plaisir du sexe au-delà de toute imagination ; et il n’entraîne aucune accoutumance.
Pour ceux qui ont des goûts plus modestes, je pense qu’il devrait y avoir de la bière. Quoi d’autre ? Que peut-on trouver d’autre dans la joyeuse cité ? Le sens de la victoire, certainement, la célébration du courage. Mais, puisque nous n’avons pas de clergé, n’ayons pas non plus de soldats. La joie qui naît d’un massacre réussi n’est pas une joie saine ; elle ne conviendrait pas ici ; elle est effroyable et sans intérêt.

Un plaisir généreux et sans bornes, un triomphe magnanime ressenti non pas contre quelque ennemi extérieur mais en communion avec ce qu’il y a de plus juste et de plus beau dans l’esprit de tous les hommes, et avec la splendeur de l’été sur le monde : voilà ce qui gonfle le cœur des habitants d’Omelas. La victoire qu’ils célèbrent est celle de la vie. Je ne pense vraiment pas qu’ils soient nombreux à avoir besoin de prendre du drooz.

La plupart des processions ont maintenant atteint les Verts-Champs. Une merveilleuse odeur de cuisine s’échappe des tentes rouges et bleues des pourvoyeurs.
Les figures des petits enfants sont couvertes de confiture ; quelques miettes d’une savoureuse pâtisserie sont emprisonnées dans la barbe grise d’un homme au visage doux. Les jeunes gens et les jeunes filles ont monté leurs chevaux et commencent à se regrouper près de la ligne de départ de la course. Une vieille femme, petite, grosse et souriante, distribue les fleurs de son panier, et de grands jeunes gens les mettent dans leurs chevelures brillantes.
Un enfant de neuf ou dix ans est assis à la limite de la foule, seul, et joue d’une flûte en bois. Des gens s’arrêtent pour l’écouter, et lui sourient, mais ils ne lui parlent pas, car il ne cesse de jouer et ne les voit pas, ses yeux sombres perdus dans la magie douce et légère de la mélodie.

Il s’arrête et baisse lentement les mains en tenant la flûte en bois.
(...)

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Message par Invité Mer 9 Mai - 14:01

Comme si ce petit silence personnel était le signal, une trompette se met tout à coup à sonner depuis la tente qui est placée près de la ligne de départ : impérieuse, mélancolique, perçante. Les chevaux ruent sur leurs pattes élancées, et quelques-uns hennissent en retour.
Le visage calme, les jeunes cavaliers caressent le cou de leur monture et la flattent en murmurant : « Doucement, doucement, là, ma beauté, mon espoir… » Ils commencent à former un rang le long de la ligne de départ. La foule qui borde le champ de courses ressemble à une prairie d’herbes et de fleurs agitées par le vent. La Fête de l’Eté vient de commencer.
(...)

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Message par Invité Mer 9 Mai - 14:04

Y croyez-vous ? Acceptez-vous la réalité de cette fête, de cette ville, de cette joie ?
Non ?

Alors, laissez-moi vous décrire encore une chose. Dans le sous-sol de l’un des magnifiques bâtiments publics d’Omelas, ou peut-être dans la cave d’une de ces spacieuses habitations privées, il y a une pièce. Sa porte est fermée à clé, et il n’y a pas de fenêtre. Un peu de lumière poussiéreuse se glisse à l’intérieur par les fentes des planches, venant d’une ouverture recouverte de toiles d’araignées, quelque part de l’autre côté de la cloison. Dans un coin de la petite pièce deux balais aux brosses dures, sales, d’une odeur répugnante, sont placés près d’un seau rouillé. Le sol est crasseux, un peu humide au toucher, comme le sont généralement le sol des caves. La pièce fait environ trois pas de long et deux de large : à peine un placard à balais ou une remise pour les vieux outils.

Un enfant est assis dans cette pièce. Ce peut être un garçon ou une fille. Il paraît avoir environ six ans, mais en fait, il en a près de dix. C’est un faible d’esprit. Peut-être est-il né déficient, ou peut-être son imbécillité est-elle due à la peur, à la malnutrition et au manque de soins. Il se gratte le nez et tripote parfois ses orteils ou son sexe, et il reste assis, recroquevillé dans le coin opposé au seau et aux deux balais.
Il a peur des balais. Il les trouve horribles. Il ferme les yeux, mais il sait que les balais sont toujours là ; et la porte est verrouillée ; et personne ne viendra. La porte est toujours verrouillée, et personne ne vient jamais, sauf quelquefois — l’enfant n’a aucune compréhension du temps ou de l’intervalle — quelquefois la porte grince affreusement et s’ouvre, et une personne apparaît, ou plusieurs.
L’une d’entre elles peut entrer et frapper l’enfant pour qu’il se lève. 

Les autres ne s’approchent jamais, mais regardent à l’intérieur avec des yeux effrayés et dégoûtés. L’écuelle et la cruche sont remplies à la hâte, la porte est fermée à clé, les yeux disparaissent. Les gens qui sont à la porte ne disent jamais rien, mais l’enfant, qui n’a pas toujours vécu dans ce placard et peut se rappeler la lumière du soleil et la voix de sa mère, parle parfois. « Je serai sage, dit-il. S’il vous plaît, laissez-moi sortir. Je serai sage ! » Ils ne répondent jamais.

Au début, la nuit, l’enfant criait pour qu’on l’aide, et pleurait beaucoup, mais maintenant il n’émet plus que quelques gémissements, « mhmm-haa mhmm-haa », et il parle de moins en moins souvent. Il est si maigre que ses jambes n’ont pas de mollets ; son ventre est protubérant ; il vit d’un demi-bol de farine de blé et de graisse par jour. Il est nu. Ses fesses et ses cuisses ne forment qu’une masse d’ulcères infectés ; il est continuellement assis dans ses propres excréments.
(...)

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Message par Invité Mer 9 Mai - 14:06

Ils savent tous qu’il est là, tous les habitants d’Omelas.
Certains comprennent pourquoi, d’autres non, mais tous comprennent que leur bonheur, la beauté de leur ville, la tendresse de leurs relations, la santé de leurs enfants, la sagesse de leurs savants, le talent de leurs créateurs, même l’abondance de leur moisson et la clémence de leur climat dépendent entièrement de l’affreuse misère de ce gamin.

On explique généralement cela aux enfants lorsqu’ils ont entre huit et douze ans, quand ils sont en âge de comprendre ; et la plupart de ceux qui vont rendre visite au petit reclus sont des jeunes, bien que des adultes viennent encore assez souvent, ou reviennent.
Peu importe la façon dont on leur a expliqué, ces jeunes spectateurs sont toujours choqués et dégoûtés par sa vue. Ils ressentent l’écœurement, auquel ils s’étaient crus supérieurs.

Ils ressentent la colère, l’outrage, l’impuissance, malgré toutes les explications. Ils aimeraient faire quelque chose pour l’enfant. Mais il n’y a rien qu’ils puissent faire. Si l’enfant était conduit à la lumière du soleil, hors de cet endroit abominable, s’il était nettoyé, nourri et réconforté, ce serait sans doute une bonne chose ; mais si l’on faisait cela, toute la prospérité, la beauté et la joie d’Omelas seraient détruites dans l’heure qui suivrait. Telles sont les conditions. Echanger toute la bonté et la grâce de chaque vie d’Omelas contre cette simple et minime amélioration : rejeter le bonheur de milliers de gens pour l’éventuel bonheur d’un seul : ce serait laisser pénétrer le crime dans la ville.
(...)

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