L'ordre du jour d'Eric Vuillard

par Diviciac Mer 4 Avr - 9:04

BASF , Bayer,Opel, IG Farben , Agfa , Siemens Allianz , Teléfunken ... Les dirigeants de ces grandes entreprises fiancèrent à partir du 20 février 1933 un parti qui devait assurer la stabilité politique et les profits, interdire les grèves et les syndicats. Un parti qui serait un rempart contre le bolchévisme et rendrait à jamais des soulèvements comme la révolte spartakiste de 1919 impossibles.
Le petit bouquin de 150 pages, Goncourt 2017, raconte plusieurs réunions qui firent du nazisme la plaie du 20 ème siècle comme ce déjeuner d'adieu à la GB de l'ancien ambassadeur du Reich, promu ministre des affaires étagères, invitié par son bailleur Sir Neville Chamberlin à Downing Street le 12 mars 1938 tandis que l'Allemagne annexait l'Autriche entre la poularde et les corniottes au fromage blanc. L'ambassadeur s'appelait Joachim von Ribbentrop et ce repas fut raconté dans ses mémoires par Churchill qui y assistait avec son épouse .

Quatrième de couverture, la réunion du 20 février 1933 entre les dirigeants d'entreprises, la fine fleur de la finance et de l'industrie germanique, Goering et Hitler:

"Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d'épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l'Assemblée ; mais bientôt, il n'y aura plus d'Assemblée, il n'y aura plus de président, et, dans quelques années, il n'y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants. "