La véridique histoire d'un "révolutionnaire soixante huitard"
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La véridique histoire d'un "révolutionnaire soixante huitard"
"Quand j'avais 16 ans, j'étais très naïf" : le jeune homme sur une célèbre photo de Mai 68 témoigne, cinquante ans après
Qui étaient et que sont devenus ceux qui ont fait Mai 68 ? Une photo prise le 6 mai 1968, en plein quartier latin symbolise parfaitement les évènements. Pourtant, la réalité est tout autre.
franceinfo
Anne LamotteRadio France
Mis à jour le 10/05/2018 | 11:32
publié le 06/05/2018 | 08:12
PartagerTwitterPartager[email=?subject=%22Quand%20j%27avais%2016%20ans%2C%20j%27%C3%A9tais%20tr%C3%A8s%20na%C3%AFf%22%C2%A0%3A%20le%20jeune%20homme%20sur%20une%20c%C3%A9l%C3%A8bre%20photo%20de%20Mai%C2%A068%20t%C3%A9moigne%2C%20cinquante%20ans%20apr%C3%A8s&body=%0A%0A%22Quand%20j%27avais%2016%20ans%2C%20j%27%C3%A9tais%20tr%C3%A8s%20na%C3%AFf%22%C2%A0%3A%20le%20jeune%20homme%20sur%20une%20c%C3%A9l%C3%A8bre%20photo%20de%20Mai%C2%A068%20t%C3%A9moigne%2C%20cinquante%20ans%20apr%C3%A8s%0A%0Ahttps://www.francetvinfo.fr/replay-radio/photos-photographes/quand-j-avais-16-ans-j-etais-tres-naif-le-jeune-homme-sur-une-celebre-photo-de-mai-68-temoigne-cinquante-ans-apres_2738507.html%0A%0AToute%20l%27actualit%C3%A9%20en%20direct%20sur%20www.francetvinfo.fr]Envoyer[/email]
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C'est une photo, en noir et blanc, que l'on n'oublie pas. Elle est signée Gilles Caron, 28 ans à l'époque, un as du photojournalisme. Il prend son cliché le soir du 6 mai 1968, mais grâce au flash la scène est clairement visible : une course poursuite entre deux hommes, un policier bras et matraque en l'air, prêt à frapper, qui se précipite sur un jeune homme. Celui-ci tente de s'échapper mais il est en train de glisser sur le trottoir, trempé.
La photo de Gilles Caron, prise le 6 mai 1968 rue du Vieux Colombier, dans le Quartier Latin à Paris. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Depuis 50 ans, les légendes de la photo, maintes fois publiée, ont varié. Certaines parlent d'un étudiant enragé poursuivi par un CRS sous une pluie fine vers deux heures du matin : tout faux. En vérité, il est environ 21 heures, il ne pleut pas, et derrière les deux hommes se trouve une caserne de pompiers, d'où l'eau sur la chaussée.
Dans la rue du Vieux Colombier, à Paris, le 6 mai 1968. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Il s'agit bien d'un policier mais pas d'un CRS. Quant au jeune homme, il n'est pas étudiant, il n'a que 16 ans et il tout sauf enragé : "Quand j'avais 16 ans j'étais très naïf. La vie pour moi se résumait entre le catholicisme, les scouts, et les albums de Tintin qui rentraient à la maison. Le monde était organisé assez simplement dans ma tête", explique Thierry Verret. C'est lui, sur la photo de Gilles Caron, qui est sur le point de prendre un coup. À l'époque Thierry Verret vit dans une HLM de la Celle Saint-Cloud, près de Paris. Il est en seconde, et ne connaît rien à la politique.
"On n'a rien vu. Je n'ai su qu'après, mais une vingtaine de policiers étaient postés dans un coin de la rue Bonaparte. Ils ont surgi dans notre dos, l'un a crié : 'Il y a un petit salopard là-bas !' Je pensais que j'étais loin, mais il m'a rattrapé en cinq enjambées". C'est là, précisément devant le 13 rue du Vieux Colombier, que Gilles Caron prend sa fameuse photo, juste avant la chute de Thierry.
Il m'a matraqué sur le dos. À plusieurs reprises. Sur le moment il y a une telle dose d'adrénaline qu'on ne sent pas le coup.
Gilles Verret
Qui étaient et que sont devenus ceux qui ont fait Mai 68 ? Une photo prise le 6 mai 1968, en plein quartier latin symbolise parfaitement les évènements. Pourtant, la réalité est tout autre.
franceinfo
Anne LamotteRadio France
Mis à jour le 10/05/2018 | 11:32
publié le 06/05/2018 | 08:12
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C'est une photo, en noir et blanc, que l'on n'oublie pas. Elle est signée Gilles Caron, 28 ans à l'époque, un as du photojournalisme. Il prend son cliché le soir du 6 mai 1968, mais grâce au flash la scène est clairement visible : une course poursuite entre deux hommes, un policier bras et matraque en l'air, prêt à frapper, qui se précipite sur un jeune homme. Celui-ci tente de s'échapper mais il est en train de glisser sur le trottoir, trempé.
La photo de Gilles Caron, prise le 6 mai 1968 rue du Vieux Colombier, dans le Quartier Latin à Paris. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Depuis 50 ans, les légendes de la photo, maintes fois publiée, ont varié. Certaines parlent d'un étudiant enragé poursuivi par un CRS sous une pluie fine vers deux heures du matin : tout faux. En vérité, il est environ 21 heures, il ne pleut pas, et derrière les deux hommes se trouve une caserne de pompiers, d'où l'eau sur la chaussée.
Dans la rue du Vieux Colombier, à Paris, le 6 mai 1968. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Il s'agit bien d'un policier mais pas d'un CRS. Quant au jeune homme, il n'est pas étudiant, il n'a que 16 ans et il tout sauf enragé : "Quand j'avais 16 ans j'étais très naïf. La vie pour moi se résumait entre le catholicisme, les scouts, et les albums de Tintin qui rentraient à la maison. Le monde était organisé assez simplement dans ma tête", explique Thierry Verret. C'est lui, sur la photo de Gilles Caron, qui est sur le point de prendre un coup. À l'époque Thierry Verret vit dans une HLM de la Celle Saint-Cloud, près de Paris. Il est en seconde, et ne connaît rien à la politique.
Mais alors comment se retrouve-t-il, à Paris, sous la matraque ce 6 mai 1968 ? Par curiosité : "On n'avait pas la télévision. Et ceux qui l'avaient n'avaient pas d'image. Sur les événements, on écoutait Europe 1 avec mon frère. Nous avions l'impression d'une insurrection à Paris. On se demandait avec mon frère, si on ne pouvait pas jeter un coup d'œil".Conscience politique nulle ! Zéro !
Thierry Verret, le jeune homme sur la photo
à franceinfo
Un train pour Paris et les "événements", par curiosité
Thierry et son petit frère prennent donc le train ce jour là, direction Paris et son Quartier Latin. Rue de Rennes, ils tombent sur une barricade, tentent de la contourner, en prenant la petite rue du Vieux Colombier. Sans crainte."On n'a rien vu. Je n'ai su qu'après, mais une vingtaine de policiers étaient postés dans un coin de la rue Bonaparte. Ils ont surgi dans notre dos, l'un a crié : 'Il y a un petit salopard là-bas !' Je pensais que j'étais loin, mais il m'a rattrapé en cinq enjambées". C'est là, précisément devant le 13 rue du Vieux Colombier, que Gilles Caron prend sa fameuse photo, juste avant la chute de Thierry.
Il m'a matraqué sur le dos. À plusieurs reprises. Sur le moment il y a une telle dose d'adrénaline qu'on ne sent pas le coup.
Gilles Verret
Invité- Invité
Re: La véridique histoire d'un "révolutionnaire soixante huitard"
Zerbinette a écrit:"Quand j'avais 16 ans, j'étais très naïf" : le jeune homme sur une célèbre photo de Mai 68 témoigne, cinquante ans après
Qui étaient et que sont devenus ceux qui ont fait Mai 68 ? Une photo prise le 6 mai 1968, en plein quartier latin symbolise parfaitement les évènements. Pourtant, la réalité est tout autre.
franceinfo
Anne LamotteRadio France
Mis à jour le 10/05/2018 | 11:32
publié le 06/05/2018 | 08:12
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LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin
C'est une photo, en noir et blanc, que l'on n'oublie pas. Elle est signée Gilles Caron, 28 ans à l'époque, un as du photojournalisme. Il prend son cliché le soir du 6 mai 1968, mais grâce au flash la scène est clairement visible : une course poursuite entre deux hommes, un policier bras et matraque en l'air, prêt à frapper, qui se précipite sur un jeune homme. Celui-ci tente de s'échapper mais il est en train de glisser sur le trottoir, trempé.
La photo de Gilles Caron, prise le 6 mai 1968 rue du Vieux Colombier, dans le Quartier Latin à Paris. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Depuis 50 ans, les légendes de la photo, maintes fois publiée, ont varié. Certaines parlent d'un étudiant enragé poursuivi par un CRS sous une pluie fine vers deux heures du matin : tout faux. En vérité, il est environ 21 heures, il ne pleut pas, et derrière les deux hommes se trouve une caserne de pompiers, d'où l'eau sur la chaussée.
Dans la rue du Vieux Colombier, à Paris, le 6 mai 1968. ( GILLES CARON / FONDATION GILLES CARON)
Il s'agit bien d'un policier mais pas d'un CRS. Quant au jeune homme, il n'est pas étudiant, il n'a que 16 ans et il tout sauf enragé : "Quand j'avais 16 ans j'étais très naïf. La vie pour moi se résumait entre le catholicisme, les scouts, et les albums de Tintin qui rentraient à la maison. Le monde était organisé assez simplement dans ma tête", explique Thierry Verret. C'est lui, sur la photo de Gilles Caron, qui est sur le point de prendre un coup. À l'époque Thierry Verret vit dans une HLM de la Celle Saint-Cloud, près de Paris. Il est en seconde, et ne connaît rien à la politique.Mais alors comment se retrouve-t-il, à Paris, sous la matraque ce 6 mai 1968 ? Par curiosité : "On n'avait pas la télévision. Et ceux qui l'avaient n'avaient pas d'image. Sur les événements, on écoutait Europe 1 avec mon frère. Nous avions l'impression d'une insurrection à Paris. On se demandait avec mon frère, si on ne pouvait pas jeter un coup d'œil".Conscience politique nulle ! Zéro !
Thierry Verret, le jeune homme sur la photo
à franceinfoUn train pour Paris et les "événements", par curiosité
Thierry et son petit frère prennent donc le train ce jour là, direction Paris et son Quartier Latin. Rue de Rennes, ils tombent sur une barricade, tentent de la contourner, en prenant la petite rue du Vieux Colombier. Sans crainte.
"On n'a rien vu. Je n'ai su qu'après, mais une vingtaine de policiers étaient postés dans un coin de la rue Bonaparte. Ils ont surgi dans notre dos, l'un a crié : 'Il y a un petit salopard là-bas !' Je pensais que j'étais loin, mais il m'a rattrapé en cinq enjambées". C'est là, précisément devant le 13 rue du Vieux Colombier, que Gilles Caron prend sa fameuse photo, juste avant la chute de Thierry.
Il m'a matraqué sur le dos. À plusieurs reprises. Sur le moment il y a une telle dose d'adrénaline qu'on ne sent pas le coup.
Gilles Verret
Je ne pense pas que 68 est apporté avec les augmentations qui ont suivi --
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21425
Date d'inscription : 03/07/2017
Age : 84
Localisation : Cévennes France--Tarragone catalogne
Re: La véridique histoire d'un "révolutionnaire soixante huitard"
ledevois a écrit:Je ne pense pas que 68 est apporté avec les augmentations qui ont suivi --
Invité- Invité
Re: La véridique histoire d'un "révolutionnaire soixante huitard"
elaine a écrit:ledevois a écrit:Je ne pense pas que 68 est apporté avec les augmentations qui ont suivi --
Pour les femmes , certainement qu'il y a eu une avancée sociale --
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
ledevois- Messages : 21425
Date d'inscription : 03/07/2017
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